samedi 8 novembre 2014

Dans lequel on montre une collection complète

Si une collection a été à l’origine de la redécouverte de Verne auprès du grand public, c’est bien Le Livre de Poche Jules Verne. En quarante-deux volumes, la plus grande partie des Voyages extraordinaires était présentée à un format et un prix abordable. Toute une génération pour laquelle le fameux cartonnage Hetzel était inaccessible put enfin découvrir les textes et les illustrations originales, fort heureusement reproduites, et sous les couvertures élaborées par Pierre Faucheux. La publication de cette série à l’intérieur du Livre de Poche se fera dans une courte période, de 1966 à 1970, certains titres connurent de multiples rééditions et quelques variantes. On regrette que l’intégrale ne fût pas publiée. Sans doute la publication sur une période aussi courte avait un peu lassé le lectorat. Mais il est vrai que les habitudes de l’édition n’étaient pas celles qui avaient cours à l’heure actuelle et que les ouvrages publiés supportaient fort bien l’attente dans les entrepôts des éditeurs et dans les rayons des librairies. Ainsi, l’on pouvait augurer que cette collection allait perdurer aussi bien chez les libraires que dans l’imaginaire des amateurs de Verne. On se contentera ici de présenter les couvertures de Pierre Faucheux, plus favorable à l’imaginaire vernien, selon nous, que les actuelles couvertures de rééditions qui tiennent plutôt de la boîte à bonbons.

2025
Le tour du monde en 80 jours
2026
De la Terre à la Lune
2027
Robur le Conquérant
2028
Cinq semaines en ballon
2029
Voyage au centre de la Terre
2030
Le tribulations d'un chinois en Chine
2031
Le château des Carpathes
2032
Les 500 millions de la Bégum
2033
Vingt mille lieues sous les mers
2034
Michel Strogoff
2035
Autour de la Lune
2036
Les enfants du capitaine Grant
Tome I
2037
Les enfants du capitaine Grant
Tome II
2038
L'île mystérieuse
Tome I
2039
L'île mystérieuse
Tome II
2040
Les aventures du capitaine Hatteras
2041
Un capitaine de quinze ans
2042
Le docteur Ox
2043
L'Étoile du Sud
2044
Les Indes noires
2045
Mathias Sandorf
Tome I
2046
Nord contre Sud
2047
La Jangada
2048
Le pays des fourrures
2049
Deux ans de vacances
2050
Face au drapeau
2051
Kéraban le têtu
2052
Hier et Demain
2053
La chasse au météore
2054
Hector Servadac
2055
Mistress Branican
2056
Le Sphinx des glaces
2057
La maison à vapeur
2058
Le Chancellor
2059
L'école des Robinsons
2060
Le Rayon vert
2061
Un drame en Livonie
2063
Un ville flottante
2064
Maître du monde
2065
Le phare du bout du monde
2066
Mathias Sandorf
2068
L'archipel en feu

On reportera le lecteur, amateur des délices des variantes au petit site réalisé par un amateur : ici.

Walk-over

Walk-over : « Littéralement promenade dessus. L'acte de parcourir la piste seul, faute de concurrents. » (Parent.) Angl. Argot de courses.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

vendredi 7 novembre 2014

Où le Tenancier évoque Verne et ses éventuelles obsèques

Or donc, votre Tenancier fut verniste. Qu’on s’entende : il l’est toujours mais il fut une époque ou le fait était officiel et estampillé. Il en possède encore la preuve par devers lui sous la forme d’un petit bristol à en-tête de la Société Jules Verne, avec la signature et le coup de tampon. Nous ne nous livrerons pas à la narration de toutes les turpitudes auxquelles se livra votre serviteur sous l’égide de cette vénérable association afin de ne pas alimenter les folliculaires et les éventuels voisins sociopathes. Nous sommes comme ça, nous avons notre jardin secret. Il n’empêche qu’il l’a été et que ce le sera de toute éternité. Hors le fait que cela vous fait une belle jambe, il demeure que toute publication qui passe à sa portée concernant ce Jules-là lui fait plaisir. Je vous dis cela parce que Noël approche et on ne sait jamais trop comment faire plaisir, hein.
Dans cette logique verniste — adjectif qui s’applique aux amateurs, vernien caractérisant la production de l’auteur — il fallait bien que votre Tenancier ouvre le dernier numéro du Magazine du Bibliophile puisqu’il était question de notre auteur. Un entretien avec Antoine Fleury, libraire à Chartres ainsi qu’un article assez bien fourni sur Hetzel ont su l’intéresser. Un reportage complète d’ailleurs ce petit dossier, et porte sur Olivier Maupin, restaurateur de reliures et également de cartonnages…
Si votre Tenancier perdure dans son amour — qui s’accomplit avec grâce parce que de façon perverse — pour l’auteur du Chancellor ou du Tour du monde en 80 jour, il est à noter que ces ébats s’accomplissent généralement dans des ouvrages de format ordinaire et non dans les cartonnages polychromes publiés par Hetzel. Ainsi, aucun grand in-octavo n’orne ce coin de sa bibliothèque. Ce choix est délibéré : la scène primitive, si l’on peut dire, s’étant déroulé dans les replis du Livre de Poche, le Tenancier a décidé qu’il se fera incinérer en compagnie de la collection complète (augmentée des 10/18). Qu’on se le dise.
Néanmoins et puisque nous avons fricoté avec la bibliophilie pendant quelques années, il était intéressant de revenir au propos d’Antoine Fleury sur les cartonnages et il faut bien dire que son contenu a la vertu de remettre cette fièvre des cartonnages Hetzel en perspective. D’une façon assez synthétique il retrace les principales séries complètes évoques les variantes et remet les pendule à l’heure sur le sujet, car il est encore besoin de le faire. En effet, il existe toujours nombre de personnes s’imaginant receler des trésors sous la forme d’un in-octavo tout pourri dans un recoin. Ce n’est presque jamais le cas lorsque cet ouvrage est mis dans les mains d’un libraire pour expertise. Il n’est pas rare, d’ailleurs, que ce même libraire donnant une estimation se voit considéré comme un escroc espérant se faire une marge sur le dos du pôvre vendeur. Or, il se trouve que ces ouvrages sont dûment cotés et que, si l’on a les outils adéquat et les bons descriptifs il est peu probable que l’on se trompe.
Autrement, je ne vais tout de même pas vous tenir par la main pour vous décrire tout le dossier, alors débrouillez-vous pour le lire. 

jeudi 6 novembre 2014

Des livres imaginaires...

Le Tenancier ne va pas se mettre à faire ce qu’il a expressément dénoncé il y a peu, c'est-à-dire de se mêler de chroniquer des ouvrages qu’il n’a pas lus. Néanmoins peut-il évoquer son passage le lundi 3 novembre à la librairie Équipages où étaient présentés deux ouvrages dont la caractéristique commune résidait dans l’évocation de livres imaginaires… Les plus attentifs auront d’ailleurs lu l’annonce faite ici même.
La présentation a déclenché l’enthousiasme de votre serviteur. Non qu’elle se fit avec un luxe d’esbroufe mais simplement par l’étalage d’une érudition joyeuse, réjouissante qui a emporté l’adhésion de l’assistance. Les deux auteurs ainsi que l’éditeur de l’un d’eux étaient au fond de la librairie et se renvoyaient la balle à propos de leurs ouvrages.
 
  Patrick Boman, Pierre Laurendeau, Stéphane Mahieu

 Si l’on a pas pu lire déjà les ouvrages acquis lors de cette rencontre, du moins peut on parler plus aisément du livre de Stéphane Mahieu qui se présente sous la forme d’un catalogue de ces ouvrages classés par ordre alphabétique de titres. Ainsi, y trouvera-t-on des titres mentionnés, voire chroniqués, par des auteurs éminents : Borges mais également E.P. Jacobs (nous avons sous les yeux la notice concernant The Mega Wave par le Professeur John Wade – Londres 1922) A l’évidence cet ouvrage ne peut se lire dans la continuité sous peine d’ennui mais doit se découvrir peu à peu comme on le ferait d’ouvrages que le Tenancier possède également dans sa bibliothèque comme Le guide de nulle part et d’ailleurs ou L’Encyclopédie de VersinsLa Bibliothèque invisible fait partie de ces catalogues qui s’appuient sur l’imaginaire des auteurs compilés, une promenade dans une sorte de monde parallèle. On sait, avec par exemple l’histoire de la bibliothèque du Comte de Fortsas, que la tentation du catalogage imaginaire demeure une vieille tentation (Stéphane Mahieu cite Rabelais, mais on peut parier sur une antériorité dans un recoin de scriptorium moyenâgeux...) On y trouve un accomplissement provisoire dans la découverte de cet ouvrage.
L’autre livre est plus délicat à évoquer car le Catalogues lacunaires des éditions Mozschar et Rhib est un récit qui est constitué de l’exposition de plusieurs ouvrages imaginaires dont le contenu explique le destin des protagonistes. Ainsi, chaque notice est répertoriée dans les règles, c'est-à-dire en commençant par le titre, le lieu, l’éditeur éventuel, la date et sa matérialisation. Le tout est suivi d’une notice. On se réjouira à l’avance de découvrir celle du titre suivant : De la simplification des procédures administratives afin de réduire notablement le nombre de fonctionnaires en particulier par les autorisation de fouille, creusement, percement, édification, recrutement, etc., avec tableaux synoptiques, diagrammes de force, projections de Gauss et calcul des moyennes par la méthode dite « des longues traînes », s.l. [Bucarest], 1898, 178 p.
Mais ce qui nous a le plus frappé à propos de ce livre est la personnalité de son... rédacteur, Patrick Boman, lors de cette rencontre. On entendait cet homme massif et quelque peu réservé se mettre à évoquer des étuis péniens en fourrure de marmotte avec un sérieux imperturbable qui nous rappelait cette impassibilité que l’on prête à Alexandre Vialatte. Tout à coup, on avait l’impression de voir surgir l’explorateur des sources du Zprug sous nos yeux (tentative d’exploration du Captain Geoffrey Blackfoot — Londres, journal of The Geographical Society, 1900, vol. XIV, n°32, avec 2 cartes lithographiées, réed. Venise, 1901, 38 p.), un de ces hétéroclites qui traversent avec un grand éclat de rire un monde littéraire compassé. On l’aura deviné, le Tenancier vient de se transformer en amateur de Patrick Boman et il se fait devoir de lire tout ce qu’il pourra trouver de lui, à commencer par ce catalogue dont vous pouvez lire plus bas et en lien le résumé.
 

Patrick Boman
par Élisabeth Haakman
 
On a pu également rencontré Pierre Laurendeau, l'éditeur de Sous la Cape, et l’on s’en félicite, figurez-vous.
Et l'on vous rappelle les références parce que nous ne sommes pas chiens, nous autres, tout Tenancier que nous sommes :

Stéphane Mahieu : La Bibliothèque invisible — Catalogue de livres imaginaires
Éditions du Sandre, 2014 — 26 €
(Page de l'éditeur ici)









 Patrick Boman : Catalogues lacunaires des éditions Mozchar et du Rhib
Sous la Cape, 2013 — 14€
(Site de l'éditeur et résumé ici)

mercredi 5 novembre 2014

Uche

Uche (Terminaison en) : V. Aille, Lem.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

lundi 3 novembre 2014

Si t'es écrivain et que tu n'as jamais créé de livre imaginaire
c'est que t'as raté ta vie

Le Tenancier a beau être en manque de sesterces, il s’intéresse à ce qui se fait, boudiou.
C’est ainsi qu’il sera demain à Paris pour prendre connaissance de deux ouvrages que tout amateur de conjecture ne peut manquer. Encourageons notre propre paresse en reproduisant l’annonce conjointe des éditeurs et du libraire qui va les accueillir :
 


La Librairie Équipages,
(61 rue de Bagnolet, 75020 Paris)
 convie les amateurs de livres imaginaires à découvrir deux pépites le mardi 4 novembre 2014, à 20 h 30, en présence des deux explorateurs et de leurs éditeurs.
 
  Coordonné par Patrick Boman
L’équipe en charge de ce catalogue a découvert par hasard les éditions Mozschar, grâce à un livre, Zentralamerikanische Vademecum, ein Handbuch für Reisende, d’un mystérieux Ignaz von Mollard, cité en bonne place dans la bibliographie d’un ouvrage sur l’Amérique centrale paru chez Ginkgo.
À partir de ce bref indice, les vaillants explorateurs vont reconstituer, patiemment, le catalogue Mozschar – et celui de son « altier » ego, le duplissime Pr Rongne (éditions du Rhib).
Cette bibliographie se lit comme un roman ; elle inaugure d’ailleurs un genre nouveau : la littérature par catalogue !
Sous la Cape éditeur.

 
 
 Un livre de Stéphane Mahieu
La Bibliothèque invisible traite des livres qui n’existent pas, mais dont on trouve le titre, le nom d’auteur et la description dans des romans, des pièces de théâtre, des pamphlets, voire des bandes dessinées. On ne peut les emprunter en bibliothèque ou les acheter en librairie ; ils ne s’ouvrent qu’à l’intérieur d’autres livres. Savants fous, philosophes oubliés, auteurs de pièces injouables ont leur place dans la bibliothèque invisible qui double les bibliothèques réelles et les révèle. Il n’est jamais assez de livres, telle pourrait être la leçon donnée par les écrivains qui ont rêvé ces ouvrages introuvables.
Éditions du Sandre.


 


De plus le Tenancier aura le plaisir de pouvoir serrer la louche de l’éditeur de deux de ses dernières productions :
Le sérum du docteur Pest
Florence, l’amusée des offices

Tabac

Tabac : Position critique. — « Ceux qui ont supporté tout le tabac, prenant ce qu'on leur donne. » (Commentaires de Loriot.)

Tabac (Donner du) : Battre. — « Si tu m'échauffes la bile, je te f... du tabac pour la semaine ! » (Vidal, 33.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Tabac (Passer à) : Se faire rosser. Syn : passer à la châtaigne.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

Les mains dans le cambouis (ou presque)

ArD a attiré notre attention sur cette émission animée par Charles Dantzig sur France Culture et qui donne la parole au patron de l'imprimerie Floch sur son métier et les techniques d'impression contemporaine pour les gros tirages dont sa maison est spécialiste.



Le Tenancier remercie Ard de lui avoir signalé cette émission tout en regrettant que celle-ci se fasse rare par ici...

Sable

Sable : Estomac. (Halbert.) — Vieux mot, d'où notre verbe sabler : boire.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Sable (Être sur le) : Sans travail, en chômage.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

Où le Tenancier s'interroge sur Rimbaud et le psittacisme — Ce qui ressort de sa péroraison — Ses conjectures — Ses hommages et ses compliments

Il est des attitudes chez des journalistes que l’on espérait éteintes non par l’éveil soudain à une conscience éthique mais parce que la simple prudence commande désormais de faire attention à ce que l’on écrit. Cette prudence est largement motivée par le fait que les informations qui circulent ne sont généralement plus à l’usage exclusif d’une profession mais également accessibles au tout venant des curieux. On rétorquera avec raison que le traitement de l’information de ces professionnels diffère de ce qu’en fait généralement le simple quidam, à savoir l’astreinte au recoupement et à la vérification. C’est une donnée fondamentale du journalisme : si l’on doit rendre compte d’un sujet on doit savoir de quoi l’on parle. Si l’on trouve éventuellement à redire sur la pratique journalistique, il est une catégorie de cette profession qui s’assure une impunité plutôt spectaculaire. On veut parler ici du critique littéraire appointé par un journal. Passent la mauvaise foi ou le manque d’objectivité, le copinage ou l’usage immodéré du copier/coller des prières d’insérer du service de presse… Ces pratiques-là réclament de l’indulgence. Le critique a des factures à régler comme nous tous et sans doute une famille. Qui alors n’a pas eu la tentation d’aller au plus simple ? Et qui somme nous pour priver le petit Kevin de sa glace à la pistache, mmmhhh ?
Il est en revanche un pratique irritante, un sport curieux auxquels se livres d’autres personnes qui se sont insinuées dans la profession par on ne sait quelle voie mystérieuse. Faire le résumé d’un ouvrage pas encore paru nous semble non pas le symptôme d’une malhonnêteté insigne — quoique ce type d’action relève du manifeste —  mais d’une sottise sanctuarisée en posture idéologique (car nous n'osons croire à la malhonnêteté qui commettrait des sottises, ce serait trop injuste). Que l’on nous entende bien lorsque nous évoquons un livre « pas encore paru » : Il s’agit d’un ouvrage d’Eddie Breuil qui pose la question de l’attribution des Illuminations de Rimbaud qui serait en grande partie redevable à Germain Nouveau. Notre source nous a assuré que l’ouvrage n’avait pas été distribué en service de presse ni sous forme de bonne feuille (en papier ou en fichier pdf) le jour de la parution de la critique. Or ce « critique » publie un papier qui se résume à une charge malencontreuse et qui a de grandes chances d’être injustifiée — du moins est-ce l’impression de ce qui ressort des premiers témoignages de lecteurs du livre.
On passerait encore sur le doute que cette personne jette sur le travail de l’auteur, on s’irriterait alors d’autant sur l'accent employé qui clôt la notule. On vous livre ce passage sans supplément :
 «  Le ton de Breuil est dans l’air du temps : anti-élitisme, paranoïa anti-critique. Les " universitaires" – Breuil en est un, qui va soutenir une thèse sur Histoire et théories de l’édition critique des textes modernes — et les critiques sont des perroquets qui vont répétant les mêmes erreurs fondées sur les mêmes présupposés. Encore un chevalier blanc. » 
On pourrait rétorquer à peu de frais que le psittacisme de ce critique est lié à un extraordinaire don de télépathie puisqu’il se prononce sur un livre dont il n’a pas vu la couleur. Au fond, nous retrouvons la même frilosité qui s’empare d’un certain milieu, qu’on hésite à accoler à la notion de littérature et d’érudition, et qui, se délestant de tout scrupule critique, s’empresse de dénigrer ce qui pourrait éventuellement bousculer le piédestal du Grandautheur, à savoir ici Rimbaud. On sent confusément le désarroi d’un besogneux devant cette possible révision, la remise en question du dogme qui veut que tout ce qu’il a lu d’un auteur est forcément de lui et à jamais et particulièrement à propos d’écrivains ou de poètes inamovibles dans le panthéon littéraire. Pour des auteurs dits mineurs, cela passe un peu mieux, voire on s’en amuse comme de Michel Verne réécrivant nombre de livres de son père. Mais Rimbaud, songez-y… C’est que la réfutation après coup peut s’avérer difficile ; alors nous assistons à de ces pathétiques tentatives de discrédit par prétérition. Le confort plutôt que la réflexion.
Votre Tenancier n’a pas lu l’ouvrage et il se gardera donc d’en exposer la teneur en détail même si maintenant des critiques plus honnêtes sont parues. Allez les lire. Ce qu’il en a compris — et certainement pas par l’article évoqué plus haut — est suffisamment intéressant pour qu’il en envisage l’emplette un de ces jours. Il se fera une opinion mais ne la partagera pas car ce n’est ni un spécialiste de Nouveau ni de Rimbaud. Le Tenancier est un simple pékin en pantalons de nankin à prendre avec des baguettes. Il biche toutefois à la probable perspective d’un examen critique de la part de Grégory Haleux, homme perspicace dont on aimerait par ailleurs observer la rencontre avec Eddie Breuil, si elle pouvait se faire un jour. Nous réservons dès maintenant notre strapontin.

Eddie Breuil : Du nouveau sur Rimbaud — Honoré Champion

Site de l'éditeur.

  • Pour consulter l'article dont nous parlons c'est ici. (Philippe Lançon : Haro sur Rimbaud — Libération du 30 octobre 2014)
  • On vous conseillera un article plus documenté et honnête sur le site actualitté.com, cliquez .