mercredi 29 août 2018

« Je n'ai jamais aimé la littérature policière,
ce qui m'intéresse c'est la littérature délinquante »

Puisque l’on a retenu l’attention de certains sur Jean-François Vilar, il est juste de signaler qu’un blog existe autour de son œuvre.

http://passagejfv.eklablog.com/
(cliquez sur l'image)


Il ne semble plus très actif, la faute sans doute à la bibliographie trop courte de l’auteur. On vous incite bien sûr à la visiter de fond en comble.
Et, pour le plaisir, quelques images animées de Jean-François Vilar ici :


Jean-François Vilar, 95% de réel
Film de Pierre-André Sauvageot
(extrait)

On aimerait pouvoir visionner le film en entier. On peut se reporter sur le site du réalisateur pour en savoir plus.

mardi 28 août 2018

Un peu avant la rue Cambronne

Il n’y avait que quelques pas à faire, je retrouvai le bouquiniste, un peu avant la rue Cambronne. Celui que Katz mentionnait dans son carnet. Une boutique modeste, étroite, avec des boîtes sur le trottoir. Quoi ? Des vieux polars, comme il convient, Série noire cartonnée, vieilles revues Ellery Queen, Mystère Mag. Un mystère, La Chouette. Des livres aussi de Calet, de Guérin. Des Huguenin, beaucoup de Céline, de Drieu. Tout un programme éclectique un peu trop proclamé. La vitrine était touchante. Son fond était un grand classement de tranches de livres, sur étagères. Plusieurs de ces tranches étaient manifestement truquées, des leurres permettant au libraire, de l’intérieur, de surveiller la devanture, la fauche éventuelle. Ce qui suffisait à classer le client comme pas bien franc du collier.
Je m’attardai un temps devant cette vitrine. S’y mêlaient agréablement des éditions rares de Cocteau et des accumulations de Paris-Hollywood, Péret et Vaché, Midi-Minuit première série, etc. J’entrai.
L’intérieur était un parfait capharnaüm. Sans logique apparente s’offraient des piles de Radar, de Match, des bandes dessinées : Cosmos, Big Boss, Blek, etc. Passons sur Cinémonde, Jeunesse Cinéma, Top. Il y avait ça et là des enseigne émaillées, Banania, Cadum, Kub, des Dinky Toys, des poupées Barbie et d’assez rares figurines Mokalux.
En d’autres temps, je me serais refait une mémoire débonnaire, avec quelques achats de base.
Ces bricoles amassées, je les connaissais bien, je les avais perdues dans des séparations, des divorces, des oublis purs et simples, des prêts négligents. Le solde avait été cambriolé.
L’entrée était libre, on ne se précipitait pas sur le client. Je pus fouiner tout à loisir tout en sentant une présence vigilante dans l’arrière-boutique, dont l’issue était planquée derrière un empilement de romans-photos vaguement érotiques. Le librairie fit enfin son apparition.
Un homme petit, sans âge, aux gestes furtifs. Il portait un béret crasseux, une longue blouse grise d’instituteur ou de magasinier, c’était caricatural jusqu’à provoquer le malaise. Blaise — j’eus instantanément la certitude qu’il s’agissait de lui — avait négligé de se raser depuis un jour ou deux. Sa barbe était blanche, tout à la fois drue et clairsemée. L’un de ses yeux était blanc, avec une paupière morte, à demi close. Une profonde cicatrice en étoile marquait le front, se prolongeait vers le haut du crâne. Blaise boitait.
Il donnait l’impression d’être cassé de partout, esquinté, mais obstinément solide, avec du défi anxieux dans son regard de borgne rescapé. Il se taisait.
Je continuai à fouiner. Manière de faire éprouvée. Histoire de gagner du temps. Je feuilletai assez longuement un numéro de Paris Magazine, revue légère d’avant-guerre, avec des photos de Kertész, Man Ray. Des photos de charme, comme on dit maintenant. L’œil du vieux était insupportable. Je me retournai. L’infirme n’avait pas bougé.
— Vous êtes Blaise.
Pas un de ses traits ne frémit. À peine la paupière se fit-elle plus lourde. Pure impression de ma part peut-être.
— Vous êtes Blaise. J’aimerais que vous me parliez d’Alfred Katz.
L’irruption fut immédiate, brutale, jaillie de l’arrière-boutique. Une pile de bouquins s’écroula dans la brusquerie du mouvement, parmi eux des numéros de Signal, le magazine illustré collaborationniste, pendant l’Occupation, d’autres de Je suis partout. L’homme s’interposa entre moi et Blaise. Haut de taille, blazer élégant. Un sportif hâlé, puant l’eau de toilette. Il se fabriqua un sourire, me prit fermement par l’épaule.
— Sortons, voulez-vous ?

Jean-François Vilar : Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (1993)



(L'auteur confond tranche et dos. On lui pardonnera...)

Esprit d'escalier

Et tout à coup, en repensant au billet précédent, le Tenancier songe à 2001, l’Odyssée de l’espace.

dimanche 26 août 2018

Que serait l'existence sans un peu de repentir ?

Oui, bon, d’accord, Le Tenancier est un acrimonieux, un rancunier impavide, c’est un lâche qui tire sur une ambulance. Tout de même, il réside en lui un fond d’humanité puisqu’il ne veut nullement la mort du personnage décrit dans son précédent billet, ou alors le plus tard possible ! En effet, votre Tenancier biche à l’idée que cette vie, médiocrement parcourue, soit longue et exacerbée de sa substance consciente et non comme le prolongement indolent à la médiocrité habituelle dont il semble coutumier. Une sorte de charité nous anime, ainsi que le goût de l’expérimentation, dans l’évocation de cette perspective. Ce con possède une qualité tellurique, une pérennité que nous regretterions de voir s’achever à la manière d’un James Dean cacochyme dans le fracas des tubulures de sa chaise roulante. Nous espérons pour lui un destin autre et sans doute héroïque bien qu’un peu passif, celui qui le destinerait au visionnage infini de son existence de série B, révisée à la manière d’un bonus de DVD.
La charité nous perdra.

jeudi 23 août 2018

Un expert éminent

C’était l’époque des vidéocassettes et du doigt en embuscade sur le magnétoscope pour déclencher l’enregistrement sans choper la pub. Nous visitions alors un expert en série télé qui nous prodigua l’aumône du visionnage d’un extrait en exclusivité où, un personnage en scaphandre sortait d’échafaudages. Ceux-ci, après un suspense insoutenable entretenu par le maître des lieux, se révélèrent quelques bribes, non habillées par les effets spéciaux, d’un film de SF, dont notre cicérone ne manqua pas de souligner le budget pharaonique (énoncé avec le phrasé d’un bonus de blockbuster : incrédibeule !). De sartrien, il en possédait le regard, résultat hasardeux du magnétoscopage, qui veillait à la fois sur la télécommande et les pages de Téléstar. Une pièce de son appartement était emplie de rayonnages métalliques, garnis eux-mêmes de cassettes vidéo, alignements noirs comme une bibliothèque de Borniol. Ainsi, l’on nous y enseigna l’existence de séries télévisées complètes que ce vieux garçon énumérait pour notre édification de béotien tout en nous versant un alcool infect… On peut rester vieux garçon même en couple, le cas se révélait ici. Au moins, le compagnon s’annonçait moins turbulent, plus aimable. Inchangés, les clichés confèrent désormais à l'expert une aura attristée, comme l’expression d’un naufrage. Au fait, la boisson était réellement dégueulasse. Le bar, érigé dans un coin de la salle à manger, ressemblait à celui d’une paillote illégale, celle que l’on trouve généralement près de la bouche du collecteur, pas loin de la baraque à frites. Je ne peux plus voir une bouteille de Malibu sans y penser. Le garçon vivait avec sa maman, dans un rapport que l’on peinerait à songer qu’il fut de bonne intelligence, faute de son ingrédient essentiel. On ne rend jamais assez hommage aux mères, même si les rejetons y reportent leurs turpitudes. C’était ici le cas. Le Tenancier, un peu vicelard, demanda au garçon s’il avait regardé la série complète des cassettes de Dallas qui occupait un sacré pan de mur de la salle à manger. Que non, se récria-t-il, c’était pour sa maman… L’expert continua ses énumérations, nous abreuva de projets cinématographiques et télévisuels à coups de millions de dollars de budget. Ainsi endurai-je la logorrhée, dont le vocabulaire allait devenir la matière des bonus des DVD de films à deux balles : même la machine à café y était incroyable de talent. Du coin de l’œil, l’alignement des vidéos de Dallas formait une masse ironique dans la lumière déclinante. Du bourdonnement de notre hôte émergeaient encore des superlatifs, l’engourdissement gagnait. Le soleil d’hiver posait son glacis sur la toile cirée. Je m’ennuyais, ne trouvant aucun livre sur lequel détourner mon attention ; le journal télé ne comptait pas. Autour de moi, on s’intéressait, on s’extasiait et, pour ma détresse, on en redemandait. Du malheur d’avoir été poli et, surtout, mal assorti…
Quelques jours plus tard, un réalisateur que j’appréciais pour sa la parole rare et précieuse, passa à la librairie où je travaillais et cette apparition me fit méditer sur le bonheur de se camper parfois au bon endroit, et sur l’intelligence.
La chance, en tout cas, ça va, ça vient.

Lecture systématique

Le Tenancier applique en ce moment un rythme rigoureux dans l’ordre de ses lectures. Ainsi alterne-t-il la lecture d’un ouvrage souvent inédit (pourtant, il relit beaucoup) et celle d’un San Antonio. Cela fait la troisième fois qu’il observe ce cycle. On notera toutefois que :
— Cette lecture systématique reste espacée d’une dizaine d’années.
— À presque soixante ans, il ne s’est livré que trois fois, donc, à cette pratique concernant les San Antonio, ce qui préserve la fraîcheur de ces relectures.
— Ce n’est pas le seul cycle auquel il s’est essayé. Celui du Commander de GJ. Arnaud y a eu droit par deux fois.
— Il possède également d’autres séries, collections ou œuvres étendues d’un auteur, mais dont la lecture ne relève pas du même plaisir ou de la même pratique.
— Toutefois, cette disposition ne peut, en aucun cas, s’analyser comme un dénigrement, qui voudrait montrer votre Tenancier s’adonnant à des lectures faciles comme une catégorie du snobisme. Le Tenancier montre sa sincérité dans ses affections comme dans ses dégoûts.
— À cette récurrence, s’insinue le plaisir pervers de la complétude, qui s’étend à d’autres auteurs, comme une construction en cours. L’édifice à peine érigé, il faut le démonter pièce par pièce par la lecture.
— Cette systématisation… n’est pas systématique, et l’absence d’une réitération ne signifie en rien la traversée d’un désert. En réalité, elle appartient à une catégorie des modes de lectures ; celle-ci s’apparente à la déconstruction chronologique, d’autres se contentent de l’unicité d’une visite (parce que c’est mauvais ou bien que le Tenancier se le tient pour dit). Autrement et d’habitude, on lit sans préméditation, ou presque.
— Presque toujours, le plaisir paraît essentiel. On verrait mal le Tenancier s’adonner à des perversions masochistes en se gaufrant des auteurs sans intérêt pour lui et a fortiori des séries entières.
— Ces séries appartiennent en majorité au genre populaire et restent des romans courts ou des nouvelles. On déteste ici les boursouflures qui prennent leur source dans l’adoption d’un traitement de texte, incitant au dépassement de la mesure, et du kilogramme pour sa partie matérielle.
— Le Tenancier clame son affection pour la littérature populaire. C’est un enfant de la science-fiction (on y reviendra un jour).
— Les lectures qui s’insèrent dans ces cycles ne se révèlent pas, par on ne sait quelle opposition dialectique, des œuvres dites « sérieuses » ou de « littérature générale ». Le Tenancier lit tout ce qui lui plaît, des textes variés, mais certainement pas des nouveautés (d’avoir été libraire dans le neuf assez longtemps le dispense de s’emmerder à ce petit jeu).
— Le Tenancier ne ressent aucun besoin de vous fournir une liste à l’appui. Mais il fait confiance en votre imagination. Toutefois, il peut vous indiquer qu’après La rage de vivre de Mezz Mezzrow et Wolfe, il lira Mange et tais-toi de San Antonio. Après, il ne sait pas.
— Des approches plus longues s’opèrent : la lecture de la Comédie humaine ne respecte pas un cycle alternatif, mais une progression.
— Après toutes ces considérations (il doit bien en manquer…), votre Tenancier suppose que vous tenez cela comme banalités. Et vous aurez raison. Ce blog tourne au banal. Ça le rassure… 

mardi 21 août 2018

Épaulé et jeté

J’en causais à Béa, qui s’inquiétait du fait que j’étais retenu à la maison, pensant que je souffrais du dos. Oui, j’aurais pu, à l’époque où, salarié en librairie, je soulevais des cartons de livres pas tout le temps légers. Seulement, la sagesse de nos aînés est infinie et grâce à eux je n’ai jamais eu mal de cette manière. Comment ? Eh bien en étant initié à l’haltérophilie lors de mon passage à l’école des métiers de l’alimentation de la rue Ferrandi à Paris. Eh oui, le pédigrée du libraire est parfois surprenant, et son savoir ne l’est pas moins, surtout lorsque l’on a connu la silhouette du Tenancier à l’époque, lorsqu'il jouait au serveur de restaurant. Tout ça pour dire... et vous vous en moquez. Je ne saurais vous donner tort.

samedi 18 août 2018

Méthode de travail

14h30 : ouverture du bloc de feuilles quadrillées.
 
14h35 : rangement du clavier informatique en position verticale de manière à aménager la place.
 
15h45 : installation de la version précédente imprimée (Bookman old style corps 12 sur un feuillet margé à 5 cm, un interligne et demi) sur un support vertical.
 
16h15 : nettoyage de la pointe du stylo bille (marque Rotring, promotionnel, acceptant des recharges Parker, usage apprécié en raison du diamètre du fût du stylo). Celle-ci bave parce que je n’ai pas trouvé de pointe fine, encre bleue trop fluide, au lieu du noir.
 
16h30 : rien.
 
16h35 : rien encore.
 
16h44 : songe à en faire part sur le blog.
 
16h45 : s’exécute.
 
16h50 : tente de retourner à la réécriture de cette histoire en plan depuis deux jours.
 
...
 
Post-scriptum : le Tenancier n'avait pas songé à baisser son siège à 14h25, ce qui lui aurait permis une meilleure position pour écrire à la main, celle-ci étant différente de la frappe au clavier. Il se lance dans cette opération à 17h03 et formule l'espoir de remplir au moins un page manuscrite...

jeudi 16 août 2018

Un caprice d'écrivassier

Le Tenancier aimerait que l'une de ses histoires soit imprimée en boustrophédon sur un leporello, avec une perforation de limonaire afin d'en accompagner la lecture.

dimanche 29 juillet 2018

Où le Tenancier se dissipe hors de ses frontières (MàJ du 29/07/2018)

Le Tenancier se défoule, parfois, à écrire quelques histoires. Il y a quelques temps, il a fourni un certain nombre de nouvelles courtes pour le très sympathique site Les deux Zeppelins. On vous convie à les lire en vous priant par avance de bien vouloir excuser l'auteur pour son style approximatif (on l'a traité avec justesse, récemment, d'écrivaillon). On vous tiendra tout de même au courant de chaque parution, jusqu'à l'août prochain, moment où tous ces textes disparaîtront du site.
(Nous marquerons les nouveautés en gras...) Cette liste d'histoires ne sera plus liée au site à la fin de l'été 2018. Ces publications éphémères permettront à votre Tenancier de reprendre ces nouvelles et leur donner un développement que ne lui permettait pas la règle du jeu des Deux Zeppelins, c'est-à-dire de confectionner des textes qui ne dépasses pas deux mille signes...




La saga du Ténébreux :
Illustrations de Férid Khalifat

— Prologue, où la fatigue et le froid règnent et où l’on conclut dans une ruelle populeuse
— Dans lequel on progresse dans le sable et les cailloux
— Où le printemps est goûté par notre héros et son domestique 
— Où la pugnacité n'empêche pas les sentiments.... des considérations qui en découlent
— Dans lequel Le Ténébreux affronte le Grand Prêtre de Din, où éclate la vérité
— Où Le Ténébreux arriva sur le champ de bataille et ce qu'il advint
— Où l'empire de la soif l'emporte sur le destin et ses aléas
— Où l'industrie du tourisme doit encore fournir des efforts 
— Dans lequel la lassitude prend fin au pied des collines 
— Où nos héros s'investissent dans la production de sacs à main
— Où le lecteur est convié à faire un peu de géographie
— Où l'on se libéra du blocus de Ferenor et ce qui s'ensuivit 
— Où l'occasion est donnée à nos héros de vivre un moment bucolique 
— Où l'on s'engage dans un périple quelque peu verbeux 
— Dans lequel nos héros font une halte... et des bénéfices
— Où l'on choisit ses accessoires pour le désert
— Dans lequel on vérifie qu'un complot, ce n'est pas de la tarte !
— Dans lequel régna le Ténébreux et ce qu'il advint 
— Où l'on constate que l'addiction fait des ravages. De ses conséquences 
— Où même les condamnés ont l'esprit de famille
— Où l'on vérifie que les tavernes sont des puits d'où la vérité sort migraineuse
— Où « se contenter » ne comporte pas d'acception restrictive
— Dans lequel on vérifie l'inanité d'un retour au passé
— Où la tempérance est certes économe, mais bien ennuyeuse
— Dans lequel on constate que le péril peut se trouver dans la descente
— Où l'on prend congé du Ténébreux

(La série est close. Chaque chapitre reste consultable jusqu'au mois de septembre.)



Chronique du Fleuve :
(Pour en savoir plus, cliquez ici)

— Les tourbières 
— La créature 
— Les artefacts 
— Le pyroscaphe 
— Les enfants morts 
— La fièvre
— L’îlot 
— La pluie 
— Le pont 
— Les bocaux

(La série est close. Chaque histoire reste consultable jusqu'au mois de septembre.)



Du dressage des enfants :

— Introduction
— Du refus
— Des maladies 
— De la sélection
— De l'ennui 
— De la contrainte 
— De la terreur
— Du conditionnement 
— De la punition
— De l'hyperactivité

... Et à propos :

Une leçon de pédagogie d’Érasme. — « Un enfant de noble famille doit avoir de nobles façons : Levez-vous, restez le corps droit et la tête nue chaque fois que vous adressera la parole quelqu’un à qui vous devez du respect. N’ayez pas l’air triste, ni sombre, ni insolent, ni effronté, ni étourdi ; que votre figure traduise une bonne humeur pleine de réserve. Tenez toujours vos regards déférents fixés sur votre interlocuteur et demeurez les pieds joints et les mains en repos. Gardez-vous de vous balancer d’une jambe sur l’autre, de gesticuler, de vous mordre les lèvres, de vous gratter la tête, de vous fourrer les doigts dans les oreilles… Souvenez-vous d’éviter le bavardage déplacé et l’étourderie… À table, montrez-vous de bonne humeur, en vous souvenant toujours de la décence naturelle à votre âge. Faites-vous servir le dernier. Vous offre-t-on quelque friand morceau, refusez avec modestie, n’acceptez que si l’on insiste et dites alors merci, puis, gardant pour vous une petite part, rendez le reste à celui qui vous l’a donnée ou bien à un de vos voisins de table. Quelqu’un vient-il de boire à votre santé, marquez-lui votre gratitude en souriant, mais buvez vous-même avec modération, vous contentant, si vous n’avez pas soif, d’effleurer de vos lèvres votre verre. Si l’on tient des propos obscènes, ne souriez pas et prenez l’air de celui qui ne comprend pas… »
 
in : revue Grandgousier — nov.-déc. 1948

(La série est close. Elle reste consultable jusqu'au mois de septembre.)


Histoires diverses

— Rapport remis à M. Edward Heath sur les événements de Wallington le 23 février 1972
— Hard Science  
— L'Effet Kowalski 
— Les gens
— Apparition de brune matinale 
— Mais ils sont tout petits !
— Manifeste pour une cinéma d'horreur écologique  
— Mémoire sur la migration des parapluies en zone boréale 
— Robert

(La liste est close. Elle reste consultable jusqu'au mois de septembre.)



jeudi 7 juin 2018

Bibliographie : Les cahiers de l'imaginaire — n° 5 : Maurice Renard, romancier et technicien du merveilleux scientifique

Les cahiers de l'imaginaire
n° 5 : Maurice Renard, romancier et technicien du merveilleux scientifique — Septembre 1981

SOMMAIRE

Dossier : Maurice Renard, romancier et technicien du merveilleux scientifique (Responsable J. Baudou)

Maurice Renard Une approche du fantastique 4
Jacques Baudou Bribes sur un hériter déviant de Sheherazade 5
François Raymond La pente de la rêverie 14
Marcel Beaufils Le Maître de la lumière ou la matière à réflections 11
Daniel Couegnas Les mains d'Orlac : le roman multiple de l'imagination 25
Yves Olivier-Martin Renard conteur et la critique 31
Maurice Renard La perruque de l'électeur (conte inédit) 35
Jacques Baudou Maurice Renard, théoricien du merveilleux scientifique 41
Maurice Renard Depuis Sindbad (article sur la littérature fantastique) 46
Jacques Baudou Bibliographie de Maurice Renard 51
Maurice Renard « Alicia » et le Péril (fantaisie) 57
Notes de lecture Par Henri Bordillon, Daniel Compère, Daniel Couegnas et Alain Garguir 66
Couverture Montage d'après un portrait de M. Renard par René Berti et une photo de l'acteu Conrad Veidt dans le rôle d'Orlac (1924)

Format 14,8X21cm, 74 pages, impression offset de bureau, dos agrafé.


Anguille de buisson

Anguille de buisson : Couleuvre. — « Il vend des anguilles de buisson, comme on dit en langage populaire, à certains gargotiers qui en font d'excellentes matelotes. » (Privat d'Anglemont.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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lundi 4 juin 2018

Anguille

Anguille : Ceinture. (Vidocq.) — Une ceinture de cuir noir gonflée d'argent ressemble à une anguille.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

lundi 14 mai 2018

dimanche 13 mai 2018

Angoulême (se caresser l')

Angoulême (se caresser l') : Boire et manger. Mot à mot : se caresser le palais, mettre en goule, du vieux mot goule (gueule). Nous avons encore goulu et goulafre (glouton). — « Il y en a qui ne sont pas encore caressé l'angoulême depuis la veille. (E. d'Hervilly.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

samedi 28 avril 2018

Avertissement

   L'auteur prévient loyalement les Papes qui voudraient se reconnaître des ces pages qu'ils ne sont pas mis en cause.
   Ceux à qui mes salades ne plaisent pas n'ont qu'à ligoter le Bottin.

S.A.

San Antonio : C'est mort et ça ne sait pas (1955)

Angluce

Angluce : Oie. (Vidocq)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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vendredi 27 avril 2018

Il m'en manque un !!!

Oui, il m’en manque un ! Quelque fois les lacunes dans les collections sont réconfortantes, le destin nous invite encore un peu à chercher. On se plait à imaginer que nous ne sommes pas encore devant le terme, ce trou noir qui fit tant d’effroi à Jacques Sternberg lorsque je l’avais croisé une ou deux fois par le passé.
De Jacques Sternberg on ne voudra rien dire de plus que sa volubilité intarissable, son agitation permanente qui nous fit faire des prouesses dans l’enregistrement d’une émission de radio consacrée à l’une de ses parutions. D’autres que moi sauront mieux raconter qui il fut. Pourtant, je pense être l’un des rares à conserver ce vestige venu des lointains : Le Petit Silence Illustré, embryon d’une autre revue publiée 20 ans après et qui devait s’appeler Le Mépris. Celle-ci ne dépassa pas trois numéros, d’après nous. Mais aurait-il eu la patience d’aller plus loin ?
Le Petit Silence Illustré eut de nombreux collaborateurs, outre Sternberg :
Pierre Bettencourt
Jacques Bergier
Jean Frapat
Albert Bilder
Pierre Versins
Philippe Curval
Valérie Schmidt
René de Obaldia
Marcel Béalu
Folon
Etc.
On peut
cliquer sur
les couvertures 
pour les agrandir

Les habitués de ces colonnes savent à quel point on est nostalgique. Cette revue continue encore à être le support d’une certaine rêverie, de la recherche d’une saveur lointaine, à la limite des papilles, au coin du regard. Le Petit Silence Illustré fait encore rire le Tenancier.
Nombre de ces collaborateurs se retrouveront par la suite dans le petit monde de la SF et fréquenteront le fameux Déjeuner du Lundi qui continue d’exister encore à l’heure actuelle… D’autres iront vers les sentiers de la poésie du théâtre ou de la littérature.
La revue consistait en une série de feuillets, à l'ancien format 21 X 27 cm, imprimés sur offset de bureau pliés dans le sens de la hauteur. Excepté le n° 1, les feuillets étaient de plusieurs couleurs : rose, jaune, vert, bleu et – toujours à l’exception du n° 1 – étaient revêtus d’une couverture imprimée d’un photomontage de Philippe Curval.
Alors voilà, il nous manque le n° 6 ! Soyez vigilants. Le Tenancier vous en est déjà reconnaissant !
On sait qu'un numéro hommage fut publié des années après, on en sait peu sur le sujet, mais un lecteur éventuel nous fera sans doute le bonheur de ramener sa science. On l'en remercie par avance.
Pour en savoir plus, rendez-vous ici.
(Ce billet a été publié en août 2009 sur le blog Feuilles d'automne)

Anglaises

Anglaises : Longues boucles de cheveux pareilles à celles dont se coiffent volontiers les dames britanniques. Elles ont été surtout à la mode en France vers 1840. — « Une femme aux anglaises blondes lui heurte le bras. » (Monselet.)

Anglaises : Latrines à l'anglaise, c'est-à-dire munies d'une cuvette à soupape.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

jeudi 26 avril 2018

Je les ai tous !

Je les ai tous !

Mais quand même, on est bien aise lorsque l’on a complété une série sans se fouler. Au début des années 80, les 3 volumes ci-dessous étaient trouvables dans les fonds d’éditions soldés à un prix que même l’économiquement faible que je fus pouvait se permettre. Le Tenancier a l’honneur de vous présenter l’héritier spirituel du Petit Silence Illustré que l'on retrouvera plus tard dans ces colonnes.


Les collaborateurs ont changé, l’esprit est resté et s’est même rendu encore plus attrayant par le confort d’une impression nette sur du papier blanc. Quel progrès.
Outre Jacques Sternberg, vous découvrirez les lignes ou les traits de :
Roland Topor
Gourmelin
Lucques
André Frédérique
Roland Bacri
Nicoulaud
Etc.
Ces trois volumes ont un format in-8° de 80 pages chaque. Pages collées et non brochage, hélas, ce qui rend les volumes extrêmement fragiles, car les feuillets risquent de se détacher, à cause du vieillissement de la colle. L’autre défaut est le décollement de la couverture pour les mêmes raisons, fait courant dans les publications Kesselring, éditeur suisse qui publia dans de nombreux genres, pas toujours avec une main heureuse.
Qu’importe, du reste, Mépris reste un petit moment de méchanceté joyeuse et également de poésie allègre.


On remarquera que le numéro 1 comporte un dessin de Topor qui sera repris par le même pour Amnesty international à l’usage d’une de ses campagnes d’affichage. Nous avons lu sur le site de cette respectable organisation que c’est cette affiche fit connaître Topor. Tout Tenancier dans notre tour d’ivoire que nous sommes, nous nous tapons sur le ventre et rigolons un brin : nous nous disons quant à nous que si ce rédacteur avait momentanément abandonné son inculte solipsisme, il aurait rendu hommage à Topor pour avoir mobilisé l’opinion publique autour d’Amnesty avec ce dessin désormais mondialement connu, et pour cause…


On ne pense pas que Topor avait besoin de cela pour se faire connaître.
Et voilà, lecteurs transis, sachez qu’à notre connaissance l’édition originale de ce dessin figure bien sur la couverture du Mépris en date d’octobre 1973.
Que trois numéros, disais-je. Lassitude de Sternberg, manque de persévérance de l’éditeur ? Les journées de Mr Vase de Gourmelin et Sternberg nous manquent, ainsi que Les Questions de Topor et, bien sûr, les critiques de livres en fin de volume...
(Billet paru en août 2009 sur le blog Feuilles d'automne)

Anglais sont débarqués (les)

Anglais sont débarqués (les) : Ces mots désignent un incommodité périodique chez la femme. Allusion à la couleur favorite de l'uniforme britannique.
          Il est aussi brave
          Que sensible amant,
          Des anglais il brave
          Le débarquement

                (Chansons. Impr. Chastaignon, 1851.)
                Recueils de la bibl. nationale.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mercredi 25 avril 2018

10/18 — René Boylesve : La leçon d'amour dans un parc



 

René Boylesve

La leçon d'amour dans un parc

Préface d'André Bourin

n° 1921

Paris, Union Générale d’Éditions

Coll. 10/18
Série « Fins de siècles »
dirigée par Jean-Baptiste Baronian

224 pages

Couverture : Les deux cousines (détail) par Watteau (archives privées)
ISBN : 2-264-01116-5


(Contribution de SPiRitus)
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Anglais

Anglais : Créancier. — Mot ancien. On est d'autant plus porté à le regarder comme une allusion ironique aux Anglais, que les Français se moquaient volontiers de leur perpétuel ennemi. — Ainsi, milord et goddem sont employés ironiquement dès le moyen âge. V. Milord, Goddem.
    Malgré des avis contraires mais appuyés selon nous par des exemples trop peu concluants, c'est encore l'opinion de Pasquier qui nous semble préférable. Il fait venir ce terme des réclamations des Anglais qui prétendaient que la rançon du roi Jean, fixée à trois millions d'écus d'or, par le traité de Brétigny, n'avait pas été entièrement payé.
Oncques ne vys Anglois de votre taille,
Car à tout coup, vous criez : baille, baille !

(Marot.)
    On trouve des exemples d'Anglais dans la Légende de Pierre Faifeu. M. Fr. Michel a relevé cette mention dans les poésie de Guillaume Crétin (XVe siècle.) :
Et aujourd'hui je faictz solliciter
Tous mes Angloys, pour mes restes parfaire,
Et le payement entier leur staisfaire.
    « Assure-toi que ce n'est point un Anglais. » (Montépin.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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