On vient
à l’instant (ou presque) de remettre au jour un
ancien billet sur la fabrication du catalogue et de ce qui s’ensuit
lorsqu’il
arrive dans les boîtes aux lettres des bibliophiles. On l’a constaté,
ce n’est
pas forcément une partie de plaisir lorsque l’on se trouve de ce
côté-ci de la
barrière. Du reste, les conditions très artisanales de leur fabrication
ne
donnaient que des brochures utilitaires. Après tout nous ne visions pas
à
l’excellence typographique mais à vendre des livres. En revanche,
nombre de
libraires parisiens ont produit de petites œuvres d’humour,
d’impertinence et
surtout de grande érudition. Lorsque le libraire arrête de faire des
catalogues
il se repaît de ceux de ses confrères. Ceux de Pierre Saunier étaient
un régal.
Ils doivent l’être encore d’ailleurs mais votre Tenancier n’a plus
aucune
raison (phynancière surtout !) de les recevoir. Il le déplore,
même s’il
s’y résout. C’est à l’occasion de l’évocation du Tutu,
attribué à Léon Genonceaux, et dont SPiRitus possède une
réédition chez Tristram que je me suis souvenu de l’existence de
l’édition
originale dans le catalogue de Pierre Saunier. J’avais gardé la mémoire
de
cette notice assez remarquable puisqu’elle complétait admirablement la
préface
de la première réédition (enrichie depuis d’une postface, semble-t-il).
Rappelons de plus que cette préface a été tirée d’un article de Pascal
Pia,
consultable ici. Pensez donc :
plus de deux pages consacrées dans le catalogue à cet ouvrage où,
censément, on compte les
lignes pour mettre un maximum de références ! Mais il est vrai que
cette
édition demeure exceptionnelle (son prix aussi : 8000 francs vers
1991). Ces catalogues ne se résumaient pas à une publication exceptionnelle. Si l’on trouvait d’autres éditions de Genonceaux, tout le Paris décadent et fin-de-siècle se retrouvait également dans ces pages. La littérature romantique, les fous littéraires et les « anticipateurs » (Pawlowski, Le Rouge, etc.) n’étaient pas non plus absents. S’il est des catalogues ou des brochures que l’on jette volontiers après usage, il est certain que ceux de Pierre Saunier se gardent comme des références et même comme le véhicule du fantasme de la bibliothèque idéale, ou du moins de celles qui n’ennuient pas. Si ces brochures vous encombrent, le Tenancier se fera un plaisir de vous en débarrasser ! |
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Notre billet sur les catalogues se trouve ici.