« Spinoza soutient que le Mal n’est rien, pure
négation, comme l’Erreur, du moins sous le regard de Dieu. Il ne parle pas de
la connerie, je le regrette, sinon sous une forme diluée. Tout Spinoza qu’il
fut, il passa à côté de ce problème capital. Une lecture approfondie de l’Éthique
montrerait que cette œuvre-miroir recèle un angle mort, un point aveugle. Où
est le point de vue du con ? Où le regard qui ne se voit pas lui-même et
ne se voit pas se voir ? La Substance, cette grosse baudruche. Il faudrait
reprendre ça. Je ne me porte pas candidat. »
Georges Picard : De la Connerie (José Corti, 1994)