Un bon auteur de romans policiers
ne gaspillera pas trop son talent et ne se creusera pas trop les méninges à
inventer de nouveaux caractères ou exploiter de nouveaux mobiles. Ce n’est pas
cela qui compte. Celui qui, constatant que dix pour cent de tous les crimes ont
lieu dans un presbytère, s’exclame : « Toujours la même histoire ! »,
celui-là ne comprend rien aux romans policiers. Tant il est vrai qu’au théâtre
il s’exclame : Toujours la même histoire ! », à peine le rideau
s’est-il levé. L’originalité n’est pas là. Bien au contraire, ce sont les
variations sur des thèmes plus ou moins conventionnels qui constituent une des
caractéristiques fondamentales du roman policier et qui confèrent une
esthétique à ce genre […]
Le code du roman policier anglais est le plus riche et le plus sévère. Il se plaît dans les règles les plus rigides qui sont codifiés dans d’excellents essais. les Américains ont des règles assurément moins strictes et, du point de vue anglais, ils ont tort de trop courir après l’originalité. Leurs assassinats se commettent à la chaîne et revêtent un caractère épidémique.
Bertolt Brecht, Écrits sur l’art et la littérature, extrait cité dans : « Le roman criminel » par, S. Benvenuti, G. Rizzoni et M. Lebrun. (L’Atalante, 1982)
Le code du roman policier anglais est le plus riche et le plus sévère. Il se plaît dans les règles les plus rigides qui sont codifiés dans d’excellents essais. les Américains ont des règles assurément moins strictes et, du point de vue anglais, ils ont tort de trop courir après l’originalité. Leurs assassinats se commettent à la chaîne et revêtent un caractère épidémique.
Bertolt Brecht, Écrits sur l’art et la littérature, extrait cité dans : « Le roman criminel » par, S. Benvenuti, G. Rizzoni et M. Lebrun. (L’Atalante, 1982)