mercredi 27 avril 2016

Sur les routes — I

Donc nous partîmes en avant, au-delà, sans nous soucier de la marée, ni s’il y aurait plus tard un passage pour gagner terre. Nous avions besoin jusqu’au bout d’abuser de notre plaisir et de le savourer sans en rien perdre. Plus légers que le matin, nous sautions, nous courions sans fatigue, sans obstacle, une verve de corps nous emportait malgré nous et nous éprouvions dans les muscles des espèces de tressaillements d’une volupté robuste et singulière. Nous secouions nos têtes au vent et nous avions du plaisir à toucher les herbes avec nos mains. Aspirant l’odeur des flots, nous humions, nous évoquions à nous tout ce qu’il y avait de couleurs, de rayons, de murmures : le dessin des varechs, la douceur des grains de sable, la dureté du roc qui sonnait sous nos pieds, les altitudes de la falaise, la frange des vagues, les découpures du rivage, la voix de l’horizon ; et puis, c’était la brise qui passait comme d’invisibles baisers qui nous coulaient sur la figure, le ciel où il y avait des nuages allaient vite, roulant une poudre d’or, la lune qui se levait, les étoiles qui se montraient. Nous nous roulions l’esprit dans la profusion de ces splendeurs, nous en repaissions nos yeux ; nous en écartions les narines, nous en ouvrions les oreilles ; quelque chose de la vie des éléments émanant d’eux-mêmes, sans doute à l’attraction de nos regards, arrivait jusqu’à nous et, s’y assimilait, faisait que nous les comprenions dans un rapport moins éloigné, que nous les sentions plus en avant, grâce à cette union plus complexe. A force de nous en pénétrer, d’y entrer, nous devenions nature aussi, nous diffusions en elle, elle nous reprenait, nous sentions qu’elle gagnait sur nous et nous en avions une joie démesurée ; nous aurions voulu nous y perdre, être pris par elle ou l’emporter en nous. Ainsi que dans les transports, on souhaite plus de mains pour palper, plus de lèvres pour baiser, plus d’yeux pour voir, plus d’âme pour aimer ; nous étalant dans la nature dans un ébattement plein de délire et de joies, nous regrettions que nos yeux ne pussent aller jusqu’au sein des rochers, jusqu’au fond des mers, jusqu’au bout du ciel, pour voir comment poussent les pierres, se font les flots, s’allument les étoiles ; que nos oreilles ne pussent entendre graviter dans la terre la fermentation des granits, la sève pousser dans les plantes, les coraux rouler dans les solitudes de l’Océan. Et dans la sympathie de cette effusion contemplative, nous aurions voulu que notre âme, irradiant partout, allât vivre dans toute cette vie pour revêtir toutes ses formes, durer comme elles, et se variant toujours, toujours pousser au soleil de l’éternité ses métamorphoses !
Mais l’homme n’est fait pour goûter chaque jour que peu de nourriture, de couleurs, de sons, de sentiments, d’idées. Ce qui dépasse la mesure le fatigue ou le grise ; c’est l’idiotisme de l’ivrogne, c’est la folie de l’extatique. Ah ! que notre verre est petit, mon Dieu ! que notre soif est grande ! que notre tête est faible !

Gustave Flaubert : Par les champs et par les grèves. — 1881 

Dabin

Dabin : Tambour. (Halbert.) Pour tapin.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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lundi 25 avril 2016

Gazette du Vieux Paris, n° 2
(Numéro mérovingien)


Cab, cabot, cabe

Cabot, s. m. Chien, et surtout Chien de petite taille.
Ce mot n'est pas particulier à l'argot typographique.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883



Cab, cabot, cabe : Chien. (Grandval.) — Contraction abrégée de deux mots : qui aboie. Les voleurs ont, comme il le font souvent, donné le nom de l'acte à l'acteur. Au lieu de dire le chien, ils ont dit le qui aboie et en abrégeant : le qu'abe, le qu'abo. — Ce procédé est fréquent.
Voyez Calvin, Combre.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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jeudi 21 avril 2016

Un p'tit coup de madame Soleil

Le tenancier aime bien que l'on se mêle de ses affaires, surtout lorsqu'elles regardent le livre. C'est ainsi que vous allez découvrir ci-dessous un texte d'Otto Naumme qui, dans la vraie vie, est plutôt concerné par le présent article puisqu'il a longtemps été journaliste - et encore un peu - dans le domaine de l'informatique. De quoi ouvrir un débat copieux, on l'espère...

Et voilà ce que c'est de traîner…
Il paraît que la procrastination peut devenir un art, le grand Oscar Wilde ne disait-il du reste pas : "je ne remets jamais au lendemain ce qui pourrait être fait le surlendemain !" ?
Mais bon, il est des circonstances où, à force de remettre, l'on finit par se faire doubler. Je ne compte ainsi même plus le nombre de semaines depuis que j'ai promis pour la première fois à l'auguste Tenancier de ce blog de lui pondre un petit texte sur les livres électroniques et ce que pouvait m'inspirer la "vogue" de ces ersatz de culture lyophilisée, qui sont au "vrai" livre ce que les cola états-uniens sont au champagne…
Bref. A force de traîner, voilà donc que j'ai été lâchement débordé par un très sympathique article de Jean-Luc Porquet dans le Canard Enchaîné de ce jour, intitulé "Coucou, rev'là l'ibouque !". Où il est mis le doigt sur toutes sortes de "tares" de ces gadgets électroniques. Ainsi, après avoir relevé dans la pub de l'un de ces outils cet argument-massue : "(il) aura deux boutons de navigation situés à droite de l'écran pour les droitiers et deux autres à gauche pour les gauchers", l'auteur se fait cette limpide réflexion : "Dire que jusqu'ici, pour feuilleter un bouquin, on n'avait même pas besoin d'un seul bouton !". Je n'aurai pas dit mieux pas plus que je n'aurai mieux exprimé nombre d'opinions habilement étayées du sieur Porquet.
Honte à moi donc d'avoir traîné… Mais puisque me voilà enfin devant "l'œuvre", qui plus est avec le "poids" de cet article à ne pas répéter, autant évoquer ce fameux livre électronique et soumettre quelques idées à son sujet. Avec, en premier lieu, une certitude, qui n'a rien de "bien" ou de "mal", n'est juste qu'un fait : le livre électronique va se développer et se répandre de par le monde. Demain ou dans dix ans, je n'en ai pas la moindre idée. Mais, un jour ou l'autre, une immense part des écrits produits par écrivains, essayistes, biographes et même, euh, comment dire, noircisseurs de papier (un terme qui sera alors galvaudé…) ne sera plus mise à la disposition du public sous forme de support papier imprimé mais uniquement électronique. L'on pourra télécharger un roman comme aujourd'hui un album de musique ou un film. Avec les mêmes possibilités : légalement ou non… Le "piratage" de livres électroniques tiendra surtout au prix des ouvrages : si le roman "dématérialisé" est vendu aussi cher que sur papier, ou avec un trop faible différentiel de prix, l'on sait d'avance ce qui se produira. Un autre problème à soulever, c'est l'existence actuelle (amenée très certainement à perdurer) de plusieurs formats de lecture, bien évidemment incompatibles entre-eux : on ne peut lire avec "l'e-book" Machin le roman "Truc" prévu pour être lu sur le lecteur Chose. Donc, de petits malins se chargeront de transposer le fichier d'un format vers l'autre et de le proposer gratuitement sur le Ouaibe…
L'on en viendra par ailleurs à l'impression à la demande. C'est déjà le cas pour l'auto-édition voire, je crois que l'un des habitués de ce blog en sait quelque chose, de certains éditeurs, loin d'être les pires. Un "contenu" (roman, essai, etc.) sera disponible à un prix plus ou moins élevé, voire gratuitement, en téléchargement ; pour ceux qui le souhaiteront, une impression sera possible. Mais c'est plus cher ! Et il ne s'agira pas, dans l'immense majorité des cas, d'ouvrages de bibliophilie, destinés à durer. L'on parle là d'impression numérique laser sur papier d'entrée de gamme, façonné au moindre coût. Evidemment bien plus destiné au roman de gare (aussi respectable soit-il) qu'au livre d'art. Et l'on oubliera bien évidemment les velin et reliures pleine peau : même si cela devenait possible, les coûts d'impression à l'unité de tels ouvrages seraient probablement exorbitants.
Bon. Donc, le livre électronique, porteur d'autant de défauts qu'on puisse en trouver, va s'imposer, qu'on le veuille ou non. Au détriment du livre papier ? Oui et non. Bien sûr, nous aurons droit au couplet "vert" sur l'économie de papier et les arbres "sauvés" – en oubliant juste au passage les moyens particulièrement "écologiques" servant à produire de l'électricité (charbon, pétrole ou nucléaire). Bien sûr également, les aspects "pratiques" du livre électronique – la possibilité de pouvoir trimballer 15 ou 20 ouvrages sur son livre en permanence, avec en sus un accès à Internet pour télécharger d'autres œuvres – ne manqueront pas de faire en partie pencher la balance vers ces nouveaux supports. Mais le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui ne risque pas plus de disparaître que le papier n'a disparu de nos bureaux suite à l'avènement de la micro-informatique. Tout simplement parce qu'il ne répond pas aux mêmes besoins.
Le roman de gare, le "best seller de l'été", le livre de recettes, la biographie de Tartempion de la StarAc ou la nième profession de foi de tel escroc politique (pléonasme) peut bien être dématérialisé, cela n'a aucune importance. C'est le fast-food de la littérature, des "trucs" que l'on peut avoir envie de lire mais qui n'ont aucune valeur matérielle : rares sont les personnes qui auront envie de conserver ces ouvrages pour leur contenant (même si les collectionneurs "fous" du Fleuve Noir Anticipation ou de la Série Noire sont l'exacte antithèse de ce propos…). De fait, qu'ils soient sur papier ou sur écran importe peu.
De l'autre côté, il y a tout ce qui fait l'attrait d'un livre "papier", que je ne ferai pas l'affront de détailler aux lecteurs de ce blog, ils savent bien mieux que moi pourquoi ils aiment et, pour certains, produisent de tels ouvrages. Mais l'on évoquera tout de même des raisons "logiques" : un livre d'art, un ouvrage mêlant texte et photos ou même faisant appel à une mise en page originale (pensons à Queneau et ses Cent mille milliards de poèmes), voilà qui n'est pas prêt de pouvoir être praticable sur un écran de "livre électronique", quand bien même ces écrans s'agrandiraient et gagneraient en souplesse d'utilisation.
Pour les éditeurs, le papier est aussi, s'ils se montrent moins obtus que leurs confrères du disque et du cinéma, un bon moyen de différenciation et de marge. Un roman électronique, c'est un roman, point. Le même sur papier, cela peut être l'opportunité d'apporter des "bonus", par le biais d'une mise en page, d'éléments ajoutés, bref de tout un tas de petites choses qui permettent de commercialiser le livre plus cher tout en titillant chez le lecteur le besoin d'appréhender, de posséder, de conserver. Le côté sensuel du livre, en quelque sorte (face à l'électronique, le papier est effectivement le régime sensuel…).
Reste à déterminer ce que va devenir le métier de libraire dans un tel contexte. Si 80 % ou plus de la production est dématérialisée, comment existera-t-il ? Dans l'ancien, tel que le pratique notre cher Tenancier, l'évolution ne se ressentira probablement pas. Après tout, il commercialise d'ores et déjà ses livres du XIXè siècle via Internet. Et ces ouvrages attireront toujours des collectionneurs tant qu'ils existeront (ah, l'acidité du papier…). Pour le libraire de neuf, en revanche, la situation risque d'évoluer. Vers une activité à mi-chemin entre le libraire actuel et l'éditeur à façon ? Peut-être. Mais forcément avec une ouverture sur Internet, par où il fera preuve de sa capacité de conseil et diffusera des ouvrages à télécharger. Mais aussi via sa boutique traditionnelle, pour présenter et écouler les livres sur papier qui continueront à être produits. Mais les mutations du métier risquent d'être lourdes, et aussi difficiles à digérer pour les "vrais" libraires que le fût l'arrivée sur leur marché des grandes surfaces puis des marchands (de tapis) en ligne.
Bref (si l'on peut dire vu la taille du poulet…), voilà une prospective qui tient tout à fait de madame Soleil (quand même plus sexye qu'Elisabeth Teissier, non ?). Pas plus étayé, pas plus sûr. Et puis bon, on verra bien, hein ?

Otto Naumme

(Texte paru en décembre 2008 sur le blog Feuilles d'automne)

Bac

Bac : Baccarat. — Abréviation. — « La musique n'arrivant pas, on a taillé un petit bac pour prendre patience. » (A. Second.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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samedi 9 avril 2016

Un « éditeur »...

Quelle exquisité de la précision lorsque l’intervenant précise « papier » à la fonction d’éditeur qu’on lui attribue. Éditeur, vraiment ? A quoi ça ressemble donc un « éditeur » de ce genre ? Ah oui, ça réfléchit à votre communauté. Pour le « papier », oh, on s’en excuserait presque, une désuétude de bon aloi, une pudeur, une fantaisie en somme. A la vérité, c’est bien emmerdant le papier, c’est du stock à optimiser. Et puis il y a des trucs de marqués dedans. D’où l’idée de communauté, n’est ce pas…
On connaît par ailleurs la conception personnelle du papier de cette personne, pas de quoi nous affoler. On lui connaît même sa conception du livre, il suffit d’ailleurs de l’écouter.
Bon, le Tenancier est moqueur mais avouons qu’il y a de quoi, à voir tant de balourdise enrobée avec l’onctuosité des marqueteurs. Le Tenancier, n’en peut mais. Il faut dire qu’il a déjà goûté à cette soupe sans filtre et même pas en français (ou alors… ?) 

vendredi 8 avril 2016

Vergauder

Vergauder
Violer, déflorer.

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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Au grands hommes, les cancres reconnaissants...

(in : Journal officiel de la République française — 26 février 1881, et par BNF-Gallica)

Taponner

Taponner
Taponner une femme : pratiquer avec elle l'acte de chair.

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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jeudi 7 avril 2016

Le lièvre de mars

Folle comme un lièvre de mars, la librairie marseillaise ne sera plus. Elle a déposé la clef sous le gîte le 31 mars 2016. Je me demande bien où les prochains assauts du lièvre auront lieu en typographie.
C'était ma librairie préférée. Avec sa fermeture, j'enterre un grand Mystère que d'honorables lecteurs du salon qui se tenait sur le blog Feuilles d'automne ont apprécié pendant deux années (2010-2012 ?). Leurs commentaires de l'époque sont frappés à jamais du sceau de la mémoire du rire.
Notre président du Front de Résistance au Tenancier (j'ai oublié le nom exact que nous avions créé) pourrait encore en témoigner. 
 ArD


mercredi 6 avril 2016

Sangler

Sangler
Sangler une femme : pratiquer avec elle l'acte de chair. — Il demanda grâce pour avoir sanglé cette fille. (Saint-Amant, Rome ridicule.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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mardi 5 avril 2016

Une historiette de Béatrice

— « Tiens mon fils, il faut que tu lises ça !
— C’est quoi ? Zola ?
— Et Vian aussi, un philosophe allemand.
— Ah ?
— Dites-lui vous madame ! Il ne jure que par son Confucius, il y a quand même autre chose que les arts martiaux dans la vie ! »

Cette historiette a été publiée pour la première fois en septembre 2012 sur le blog  Feuilles d'automne et demeure la préférée du Tenancier !

Rempart

Rempart
Coureuse de rempart : prostituée de bas étage.

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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lundi 4 avril 2016

Henri Lhéritier
18 mars 1946 — 20 mars 2016

J'apprends avec un peu de retard le décès d'Henri Lhéritier. Voici, ci-après, ce que nous en disions en août 2008 sur le blog Feuilles d'automne. 


L’un des plaisirs que peut s’octroyer un libraire qui travaille à domicile et qui, par conséquent, n’a guère la possibilité de discuter littérature avec ses clients – chose exceptionnelle par ailleurs, le client disert, n’est pas si courant — est de se reporter sur les blogs littéraires. Cette fréquentation permet, bien sûr, d’intervenir dans les réactions aux articles rédigés par les blogueurs mais également de prolonger le plaisir de cet article dans les commentaires. Il faut seulement que l’alchimie de l’article et des commentaires se fasse, grâce à ceux qui les fréquentent… Cela ne va pas de soi. La zone des commentaires ressemble souvent à des « tout-à-l’ego », ou des coquelets de la plume exhibent plus des Sergent-major que des ramages. Mais c’est somme toute rassurant. L’écrit perdure, même dans les pavanes et les insuffisances, et chacun y trouve sa provende. Pour ma part, Steppenwolf de la brochure moisie, je vais me promener au pays des littératures caduques et obsolètes, dans le blog d’Henri Lhéritier. J’exagère : tout n’y est pas si vieux. Il arrive au taulier de ce blog de se prélasser entre les pages d’un Christian Oster, d’un Gailly… Cependant la majeure partie de ses articles concernent des ouvrages de Paul Bourget, Henri Bordeaux, Francis de Croisset ou bien des auteurs un peu plus courus, tels Barbey d’Aurevilly, Conrad ou encore Léon Bloy. On ne peut dire qu’il s’agit là de petits jeunes qui en veulent. 


Ainsi, régulièrement, Henri Lhéritier, négociant en vin, vigneron, rédige une note sur ses lectures, avec des prédilections (Constantinople, les femmes callipyges…) avec style, pertinence et humour. Et, régulièrement, nous nous retrouvons dans les réactions ou la dissipation règne souvent mais également quelques moments d’érudition auxquels Henri se mêle toujours avec retenu et justesse. Cela devient une sorte de cours de récré ou nous nous ébattons à petit nombre sous l’œil bienveillant de Henri. Hélas, il en va des blogs comme il en est des relations épistolaires. On a envie soudainement que l’interlocuteur prenne corps, lui donner une image, une voix. Pour ce qui concernait l’image, le curieux pouvait être édifié avec une certaine facilité puisqu’il lui suffisait de commander l’ouvrage d’Henri qui s’intitule : « Autoportrait sauvé par le vent »… journal, autoportrait, méditations ? 



En tout cas une autre dimension de la personnalité d’Henri qui ne transparaît pas dans le blog. Mais si nous avions à la fois l’image et sa profondeur, manquait encore son animation ainsi que le son. Alors, je suis passé à Rivesaltes. La Maison du Muscat était fermée à l’heure du déjeuner, ce qui m’a permis de découvrir l’excellent petit restaurant d'été qui partage la même cour – on y trouve également un antiquaire – et dans lequel j’ai dégusté pour la première fois un des vins d'Henri. 



Et puis, ce fut la rencontre. Mais que pouvaient se dire deux timides soudainement confrontés l’un à l’autre ? Ces rencontres sont toujours constituées de regrets et de non-dits. Pour s’en affranchir, il eut fallu s’arrêter plus longtemps. Que l’on ne cherche pas à en savoir plus sur ma visite. Je convie le curieux à visiter son site. Durant notre trop bref échange, j’ai tout de même eu la chance de voir où Henri officiait, voir un bout de sa bibliothèque, rapatriée dans son entrepôt.

 

Et puis j’ai eu le temps de goûter ses vins. Nous nous sommes parlé... un peu. J'ai acheté quelques bouteilles. Maintenant, je peux boire et lire du Henri Lhéritier. Et je médite d’y retourner, m’attabler avec lui autour d’une bouteille de Muscat et deviser jusqu’au bout de la nuit. Sans doute que Les habitués du blog seront avec nous. 



Post scriptum : Son blog semble ne plus exister et c'est dommage...

Queue

Queue
Membre viril.
Avoir la queue verte : être vigoureux en amour. — Je fais toujours état d'un vieillard qui a la tête blanche, mais la queue verte. (Tabarin.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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samedi 2 avril 2016

... et onze autres pour la nostalgie

Nous en aurions voulu un peu plus, un peu plus longtemps et profiter du temps qui passe entre ces rayonnage. Merci à Vincent pour avoir tenu sa librairie à bout de bras si longtemps.













(Photographie © Monique Thierry)