Je frissonne à l’idée que des
locdus de bas étage, des
ambitieux sans scrupules, des amoindris, des refoulés, des invertébrés,
des
combinards, des zaprogains, des vicieux et des pommes-à-l’eau
pourraient avoir
la prétention de se reconnaître dans les merveilleuses pages qui
suivent.
Cette histoire est fictive ainsi que tout son matériel. D’ailleurs la vie ne serait pas fichue d’inventer des trucs pareils. Qu’on se le dise !
S.A.
|
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mercredi 15 novembre 2023
Avertissement
dimanche 25 août 2019
Note de bas de page
Ah, les
mots ! Les chers mots, si tant magiques... Qu'est-ce que je vais me
faire ch... dans mon cercueil, moi, s'ils oublient de m'y foutre de
quoi écrire. |
San-Antonio : Emballage cadeau (1972)
jeudi 9 mai 2019
La visite des contrôleurs
[…] Je
libidine un brin ? Vous croyez ? Pourtant
je me contente de décrire. C’est mon métier, quoi ! Un grand
romancier qui
ne décrit pas, il est bonnard pour la casse. Tous les six mois on a la
commission de métaphore qui passe nous vérifier la prose. Vous avez pas
l’air
de vous en douter ! Ça ne plaisante pas, parole ! Demandez à
mes
collègues… On est là, bien tranquille à sa machine. On fait des
dialogues pour
remplir :
« Bonjour. « Salut. « Y’a longtemps qu’on s’est pas vu. « Oui, hein ? « Quoi de neuf ? « Pff, comme d’habitude… etc, etc… Et les messieurs contrôleurs vous tombent dessus ! L’air hargneux. — Service des épithètes, clichés et images ! (c’est le nom officiel), qu’ils annoncent, voulez-vous nous montrer votre livre en cours, s’il vous plaît ! J’en sais qu’ajoutent même pas « s’il vous plaît » ! Les v’là qui s’installent à votre burlingue, qui fument vos cigarettes et prennent l’heure à votre pendule. La manière qu’ils feuillettent votre ouvrage, mes pôvres ! « Dites donc, dites donc ! Qu’est-ce que c’est que ce travail ! Deux pages sans une comparaison ! Vous vous moquez du monde ! On va vous retirer votre licence d’écrivain ! Déjà que la fois d’avant vous avez eu un avertissement ! Vous serez rétrogradé, mon ami. On va vous flanquer au rewritinge ! Aux chiens écrasés, si ça ne suffit pas ! Voulez-vous que je vous dise ? Tel que c’est parti, vous ferez critique un jour ! On a beau pleurer, leur supplier qu’on fera bien attention, ils restent intraitables, les monstres ! Féroces ! Ah, il s’en est brisé des carrières, pour défaut de descriptions. Alors vous parlez que j’sus pas chaud si près de l’Académie Con-court, pour risquer la mise à pied. Vous m’objecterez, à propos de pied, que dans mon métier, beaucoup d’entre nous écrivent avec leurs panards. Je vous répondrai catégoriquement : « Peut-être, seulement moi je ne suis pas acrobate. » |
San Antonio : Ça mange pas de pain (1970)
jeudi 22 novembre 2018
!
[…] Le point d’exclamation attire trop l’attention, comme
tout ce qui est debout. Il courbe pas l’échine comme l’accent circonflexe, il n’est
pas tronçonné comme le point de suspension, il ne se met pas à plat ventre
comme le tiret, il ne remue pas la queue comme le point virgule, il ne fait pas
de la fumée comme le point d’interrogation, il n’est pas chiure de mouche comme
le point t’à la ligne. Lui, c’est le de Gaulle de la ponctuation. La vigie !
Le ténor. Son nom l’indique : il s’exclame ! Il clame ! Il
proclame ! Il déclame ! Il réclame ! Il véhémente ! Il
flambergeauvente ! Il épouvante ! Je t’aime, suivi d’un point d’exclamation
ou d’un point de suspension n’a pas la même sincérité, ni la même signification.
On ne peut pas dire merde ou vive la France sans point d’exclamation. Que
ferait un commandant de bateau au cours d’un naufrage, s’il n’avait pas de
point d’exclamation à mettre au bout de « Les chaloupes à la mer ! ».
Je vais vous dire ; je le veux comme épitaphe. Sur ma tombe, tout seul, mais gros comme ça : un point d’exclamation, je vous en supplie. Pas mon blaze, ni mes dates-parenthèses. À quoi bon ? Pas de croix non plus. Dieu me reconnaîtra sans l’emblème de sa guillotine. Simplement, pour ma satisfaction posthume, ce signe typographique, dressé comme un bâton d’argent au milieu de la foule. D’ailleurs, n’est-il pas employé sur certains panneaux de signalisation du code routier ? |
San-Antonio : Mange et tais-toi ! (1966)
jeudi 23 août 2018
Lecture systématique
Le Tenancier applique en ce moment un rythme rigoureux dans
l’ordre de ses lectures. Ainsi alterne-t-il la lecture d’un ouvrage souvent
inédit (pourtant, il relit beaucoup) et celle d’un San Antonio. Cela fait la
troisième fois qu’il observe ce cycle. On notera toutefois que :
— Cette lecture systématique reste espacée d’une dizaine d’années.
— À presque soixante ans, il ne s’est livré que trois fois, donc, à cette pratique concernant les San Antonio, ce qui préserve la fraîcheur de ces relectures.
— Ce n’est pas le seul cycle auquel il s’est essayé. Celui du Commander de GJ. Arnaud y a eu droit par deux fois.
— Il possède également d’autres séries, collections ou œuvres étendues d’un auteur, mais dont la lecture ne relève pas du même plaisir ou de la même pratique.
— Toutefois, cette disposition ne peut, en aucun cas, s’analyser comme un dénigrement, qui voudrait montrer votre Tenancier s’adonnant à des lectures faciles comme une catégorie du snobisme. Le Tenancier montre sa sincérité dans ses affections comme dans ses dégoûts.
— À cette récurrence, s’insinue le plaisir pervers de la complétude, qui s’étend à d’autres auteurs, comme une construction en cours. L’édifice à peine érigé, il faut le démonter pièce par pièce par la lecture.
— Cette systématisation… n’est pas systématique, et l’absence d’une réitération ne signifie en rien la traversée d’un désert. En réalité, elle appartient à une catégorie des modes de lectures ; celle-ci s’apparente à la déconstruction chronologique, d’autres se contentent de l’unicité d’une visite (parce que c’est mauvais ou bien que le Tenancier se le tient pour dit). Autrement et d’habitude, on lit sans préméditation, ou presque.
— Presque toujours, le plaisir paraît essentiel. On verrait mal le Tenancier s’adonner à des perversions masochistes en se gaufrant des auteurs sans intérêt pour lui et a fortiori des séries entières.
— Ces séries appartiennent en majorité au genre populaire et restent des romans courts ou des nouvelles. On déteste ici les boursouflures qui prennent leur source dans l’adoption d’un traitement de texte, incitant au dépassement de la mesure, et du kilogramme pour sa partie matérielle.
— Le Tenancier clame son affection pour la littérature populaire. C’est un enfant de la science-fiction (on y reviendra un jour).
— Les lectures qui s’insèrent dans ces cycles ne se révèlent pas, par on ne sait quelle opposition dialectique, des œuvres dites « sérieuses » ou de « littérature générale ». Le Tenancier lit tout ce qui lui plaît, des textes variés, mais certainement pas des nouveautés (d’avoir été libraire dans le neuf assez longtemps le dispense de s’emmerder à ce petit jeu).
— Le Tenancier ne ressent aucun besoin de vous fournir une liste à l’appui. Mais il fait confiance en votre imagination. Toutefois, il peut vous indiquer qu’après La rage de vivre de Mezz Mezzrow et Wolfe, il lira Mange et tais-toi de San Antonio. Après, il ne sait pas.
— Des approches plus longues s’opèrent : la lecture de la Comédie humaine ne respecte pas un cycle alternatif, mais une progression.
— Après toutes ces considérations (il doit bien en manquer…), votre Tenancier suppose que vous tenez cela comme banalités. Et vous aurez raison. Ce blog tourne au banal. Ça le rassure…
— Cette lecture systématique reste espacée d’une dizaine d’années.
— À presque soixante ans, il ne s’est livré que trois fois, donc, à cette pratique concernant les San Antonio, ce qui préserve la fraîcheur de ces relectures.
— Ce n’est pas le seul cycle auquel il s’est essayé. Celui du Commander de GJ. Arnaud y a eu droit par deux fois.
— Il possède également d’autres séries, collections ou œuvres étendues d’un auteur, mais dont la lecture ne relève pas du même plaisir ou de la même pratique.
— Toutefois, cette disposition ne peut, en aucun cas, s’analyser comme un dénigrement, qui voudrait montrer votre Tenancier s’adonnant à des lectures faciles comme une catégorie du snobisme. Le Tenancier montre sa sincérité dans ses affections comme dans ses dégoûts.
— À cette récurrence, s’insinue le plaisir pervers de la complétude, qui s’étend à d’autres auteurs, comme une construction en cours. L’édifice à peine érigé, il faut le démonter pièce par pièce par la lecture.
— Cette systématisation… n’est pas systématique, et l’absence d’une réitération ne signifie en rien la traversée d’un désert. En réalité, elle appartient à une catégorie des modes de lectures ; celle-ci s’apparente à la déconstruction chronologique, d’autres se contentent de l’unicité d’une visite (parce que c’est mauvais ou bien que le Tenancier se le tient pour dit). Autrement et d’habitude, on lit sans préméditation, ou presque.
— Presque toujours, le plaisir paraît essentiel. On verrait mal le Tenancier s’adonner à des perversions masochistes en se gaufrant des auteurs sans intérêt pour lui et a fortiori des séries entières.
— Ces séries appartiennent en majorité au genre populaire et restent des romans courts ou des nouvelles. On déteste ici les boursouflures qui prennent leur source dans l’adoption d’un traitement de texte, incitant au dépassement de la mesure, et du kilogramme pour sa partie matérielle.
— Le Tenancier clame son affection pour la littérature populaire. C’est un enfant de la science-fiction (on y reviendra un jour).
— Les lectures qui s’insèrent dans ces cycles ne se révèlent pas, par on ne sait quelle opposition dialectique, des œuvres dites « sérieuses » ou de « littérature générale ». Le Tenancier lit tout ce qui lui plaît, des textes variés, mais certainement pas des nouveautés (d’avoir été libraire dans le neuf assez longtemps le dispense de s’emmerder à ce petit jeu).
— Le Tenancier ne ressent aucun besoin de vous fournir une liste à l’appui. Mais il fait confiance en votre imagination. Toutefois, il peut vous indiquer qu’après La rage de vivre de Mezz Mezzrow et Wolfe, il lira Mange et tais-toi de San Antonio. Après, il ne sait pas.
— Des approches plus longues s’opèrent : la lecture de la Comédie humaine ne respecte pas un cycle alternatif, mais une progression.
— Après toutes ces considérations (il doit bien en manquer…), votre Tenancier suppose que vous tenez cela comme banalités. Et vous aurez raison. Ce blog tourne au banal. Ça le rassure…
samedi 28 avril 2018
Avertissement
L'auteur prévient loyalement les Papes qui voudraient se reconnaître
des ces pages qu'ils ne sont pas mis en cause. Ceux à qui mes salades ne plaisent pas n'ont qu'à ligoter le Bottin.
S.A. |
vendredi 13 avril 2018
Avertissement
Pas
d'erreur les mecs ! le baratin qui suit ne concerne pas des petits
futés existant ou ayant existé. Ceux qui voudraient jouer les gros bras tomberaient sur un os.
S.A.
|
lundi 5 mars 2018
Avertissement
Plus que jamais, je tiens à prévenir le populo que les mecs qui croiraient se reconnaître dans mes bouquins seraient des tocassons vaniteux.
SAN ANTONIO
|
mercredi 14 février 2018
Avertissement
Les personnages de ce livre ont été
conçus uniquement pour vous distraire.
S'ils ressemblent à quelqu'un de
votre connaissance, c'est uniquement
par hasard.
conçus uniquement pour vous distraire.
S'ils ressemblent à quelqu'un de
votre connaissance, c'est uniquement
par hasard.
Les
Éditeurs.
San Antonio : Des clientes pour la morgue (1954)
mercredi 3 janvier 2018
Avertissement
La statue dont il est question ici est
purement fictive. Toute ressemblance avec
des statues existantes serait fortuite.
purement fictive. Toute ressemblance avec
des statues existantes serait fortuite.
Les
Éditeurs.
San Antonio : Des dragées sans baptême (1953)
vendredi 15 septembre 2017
( )
Mes fidèles lecteurs remarqueront
que, cette fois, j'ouvre beaucoup de parenthèses au cours de ce récit
palpitant. Qu'ils m'en excusent si ça leur déplaît. La parenthèse c'est
un peu l'opium du littérateur. Qu'ils me permettent aussi de leur faire
respectueusement remarquer que je les referme toujours.
San Antonio
Du mouron à se faire
(1955)
vendredi 14 juillet 2017
...
[...] « Prendre la place d'un bonhomme
dont on ignore les motifs de son déplacement, requiert infiniment de
prudence, et un don très poussé du point de suspension. Fort
t'heureusement, je suis un suspensionniste spontané. Dès que l'on
m'enseigna, à l'école, les règles mouvantes de la ponctuation, je
reconnus le point suspensif ! Il était déjà en moi ! A travers le
fourmillement des virgules, des points-virgules, et autres points en
tout genre, je fus subjugué par ces trois petites crottes de mouche en
ligne. Cet élan n'avait rien de maçonnique. Il procédait d'un besoin de
me blottir. C'est le refuge de l'inexprimable ! Le point de suspension,
c'est ce qui vous reste à dire quand vous avez tout dit, donc
l'essentiel ! Une manière d'en finir avec sa pensée ! Et aussi de la
préserver. On peut s'y réfugier à tout instant de la conversation. Il
est toujours disponible, d'une efficacité constante. Je crois que s'il
n'avait pas existé, Georges Simenon l'aurait inventé ! Il est
simultanément évasif et précis puisqu'il permet au lecteur d'emboîter sa
pensée à celle de l'auteur. Moi, c'est bien simple : si un
gouvernement totalitaire venait à proscrire le point de suspension, je
n'écrirais plus qu'en braille ! »
San Antonio
Ça ne s'invente pas
(1972)
(Cet extrait fut déjà publié en avril 2009 sur le blog Feuilles d'automne)
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