Il en parlait plus tôt ce midi :
ces derniers matins,
le Tenancier retourne à une volupté ancienne qui consiste à ne plus se
lever et
à rester dans le lit à bouquiner, même s’il se trouve à jeun, les bras
refroidis
hors de la couette parce qu’il faut bien tenir le bouquin et tourner
les pages.
Bref, l’on retourne à la paresse et à un certain délice qui désire
ne plus
se presser, commencer la journée en douceur et même envie de repiquer
dans le
sommeil, ce qui est également arrivé, mais non sans avoir terminé le
chapitre,
car rien n’est plus irritant à nos yeux que d’interrompre le rythme
d’une
lecture. Dans ces conditions, impossible de replonger. L’on raconte
ceci
histoire de dire merde à ceux qui voudraient nous faire obéir. La
résistance commence
par le plumard, aussi dangereux d’ailleurs que de s’engager dans
l’armée puisqu’on
y meurt également souvent… Quelques fois, le Tenancier ne lit pas, il
rêvasse
et cela aboutit parfois à des récits à écrire. Le monde se porterait
mieux si
on restait quelques heures de plus au chaud, des bouquins à portée de
main et p’têt
ben des hauts à manches longues pour ne pas se refroidir les avant-bras.
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samedi 29 novembre 2025
mardi 2 mars 2021
La semaine idéale du Tenancier
Vous savez, les amis, se faire publier sous une couverture
soviétique grâce au Novelliste, ça vous donne des idées de grandeur. Alors,
zou, c’est décidé, le voici tout neuf et promu Grandécrivain.
On vous convie donc à une semaine idéale du Tenancier.
Première journée : Leçon inaugurale du Tenancier (croquis sur le vif) dans la cour du Collège de France.
On vous convie donc à une semaine idéale du Tenancier.
Première journée : Leçon inaugurale du Tenancier (croquis sur le vif) dans la cour du Collège de France.
Deuxième journée : Lecture des épreuves des Œuvres complètes du Tenancier en sa présence par un consortium international d’éditeurs.
Troisième journée : Petite pause du Tenancier consacrée à la lecture de la critique élogieuse des confrères.
Quatrième journée : Déplacement du Tenancier en province pour une lecture publique de sa nouvelle Le Bassin, pour laquelle il garde une affection particulière.
Cinquième journée : Signature avec un représentant de Sony Picture Entertainment pour les droits d’adaptation de ses œuvres sur une durée de 5 ans.
Sixième journée : Direction d’un stage de plein air et de cohésion de groupe dispensé auprès de jeunes auteurs par le Tenancier.
Septième journée : Causerie intime en présence d’un public choisi à la Maison de la Poésie à Paris, à guichet fermé, bien sûr.
On notera une fois de plus la difficulté des artistes à fixer les traits du Tenancier. Il n’est pas ressemblant. À leur décharge, ils exécutent les portraits d’après une description orale. Or, chacun sait que le Tenancier est indicible…
mercredi 17 février 2021
Titillons Tittivillus
Puisque nous avions évoqué dans un billet récent les
malfaisances de Tittivillus, démon de la coquille et de l’étourderie scripturaire,
proposons ici un moyen de le décourager ou, à tout le moins, de le rendre
inoffensif. Si, comme votre Tenancier, vous produisez en tapant autant de
coquilles qu’un ostréiculteur, il existe un recours qui vous fera briller en
société, gagner un pognon de dingue et vous procurera un mariage heureux si
vous êtes célibataire. Simple : faites comme si de rien n’était lorsque vous
rédigez votre texte, mais, au lieu de corriger immédiatement vos étourderies,
mettez-les à part. Dressez-en une liste alphabétique, donnez-leur une
définition ad hoc et vous vous retrouvez à la tête d’un lexique de vocables
imaginaires à la consonance étrangement familière (à moins que le mot fautif
soit méconnaissable parce que vous avez tapé votre texte complètement ivre…) Vous
voici au bout d’un certain temps auteur d’un recueil qui vous vaudra un contrat
d’éditeur insultant envers Lévy & Musso et un murmure approbateur que vous
entendrez de votre place réservée dans les salons du Fouquet’s. Enfin, avantage
non négligeable, vous échapperez au sort des scripteurs au moment du Jugement
dernier.
Merci qui ?
Merci qui ?
dimanche 19 novembre 2017
Seul un fou...
Un étrange sentiment veille toujours chez votre Tenancier
lorsqu’il passe au large des correspondances littéraires ou historiques. Il ne
réside pas dans l’incomplétude souvent présente dans ces recueil, souvent
amputés de leurs réponses, parcellaires, perdus, détruits, etc. Ce qui
prévaut, au contraire est l’envie que toutes les correspondances s’articulent sur
un registre temporel. Ainsi l’on verrait qui a écrit quoi, par exemple, le 17 décembre 1867,
toutes correspondances ou extraits de journaux intimes confondus. Ce registre
renverrait aux volumes qui le renferment. Ce serait un vaste travail de
recollement, une entreprise monstrueuse et colossale… une tentative de saisir
un moment perdu, une date sans signification particulière, seulement parce qu’un
personnage, un jour, a écrit une missive, laissé une pensée. On organiserait des
chasses qui courraient d’un volume à l’autre pour reconstituer un segment de
temps : 17 décembre et son lendemain — puisque la poste à cette époque
permettait de se répondre un jour sur l’autre… Tous ces écrits ne concernent
pas forcément un fait précis, un événement historique. Ce serait surtout une
curieuse polyphonie, diffuse, qui subsisterait d’un air du temps, disparu, un 17
décembre ou un autre jour, une autre année.
Qui ferait cela ? Seul un fou…
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