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mardi 2 mars 2021

La semaine idéale du Tenancier

Vous savez, les amis, se faire publier sous une couverture soviétique grâce au Novelliste, ça vous donne des idées de grandeur. Alors, zou, c’est décidé, le voici tout neuf et promu Grandécrivain.
On vous convie donc à une semaine idéale du Tenancier.



 
Première journée : Leçon inaugurale du Tenancier (croquis sur le vif) dans la cour du Collège de France.
 
 
Deuxième journée : Lecture des épreuves des Œuvres complètes du Tenancier en sa présence par un consortium international d’éditeurs.
 
 
Troisième journée : Petite pause du Tenancier consacrée à la lecture de la critique élogieuse des confrères. 
 
 
Quatrième journée : Déplacement du Tenancier en province pour une lecture publique de sa nouvelle Le Bassin, pour laquelle il garde une affection particulière.
 
 
Cinquième journée : Signature avec un représentant de Sony Picture Entertainment pour les droits d’adaptation de ses œuvres sur une durée de 5 ans.
 
 
Sixième journée : Direction d’un stage de plein air et de cohésion de groupe dispensé auprès de jeunes auteurs par le Tenancier.
 
 
Septième journée : Causerie intime en présence d’un public choisi à la Maison de la Poésie à Paris, à guichet fermé, bien sûr.
 


On notera une fois de plus la difficulté des artistes à fixer les traits du Tenancier. Il n’est pas ressemblant. À leur décharge, ils exécutent les portraits d’après une description orale. Or, chacun sait que le Tenancier est indicible…

mercredi 17 février 2021

Titillons Tittivillus

Puisque nous avions évoqué dans un billet récent les malfaisances de Tittivillus, démon de la coquille et de l’étourderie scripturaire, proposons ici un moyen de le décourager ou, à tout le moins, de le rendre inoffensif. Si, comme votre Tenancier, vous produisez en tapant autant de coquilles qu’un ostréiculteur, il existe un recours qui vous fera briller en société, gagner un pognon de dingue et vous procurera un mariage heureux si vous êtes célibataire. Simple : faites comme si de rien n’était lorsque vous rédigez votre texte, mais, au lieu de corriger immédiatement vos étourderies, mettez-les à part. Dressez-en une liste alphabétique, donnez-leur une définition ad hoc et vous vous retrouvez à la tête d’un lexique de vocables imaginaires à la consonance étrangement familière (à moins que le mot fautif soit méconnaissable parce que vous avez tapé votre texte complètement ivre…) Vous voici au bout d’un certain temps auteur d’un recueil qui vous vaudra un contrat d’éditeur insultant envers Lévy & Musso et un murmure approbateur que vous entendrez de votre place réservée dans les salons du Fouquet’s. Enfin, avantage non négligeable, vous échapperez au sort des scripteurs au moment du Jugement dernier.
Merci qui ?

dimanche 19 novembre 2017

Seul un fou...

Un étrange sentiment veille toujours chez votre Tenancier lorsqu’il passe au large des correspondances littéraires ou historiques. Il ne réside pas dans l’incomplétude souvent présente dans ces recueil, souvent amputés de leurs réponses, parcellaires, perdus, détruits, etc. Ce qui prévaut, au contraire est l’envie que toutes les correspondances s’articulent sur un registre temporel. Ainsi l’on verrait qui a écrit quoi, par exemple, le 17 décembre 1867, toutes correspondances ou extraits de journaux intimes confondus. Ce registre renverrait aux volumes qui le renferment. Ce serait un vaste travail de recollement, une entreprise monstrueuse et colossale… une tentative de saisir un moment perdu, une date sans signification particulière, seulement parce qu’un personnage, un jour, a écrit une missive, laissé une pensée. On organiserait des chasses qui courraient d’un volume à l’autre pour reconstituer un segment de temps : 17 décembre et son lendemain — puisque la poste à cette époque permettait de se répondre un jour sur l’autre… Tous ces écrits ne concernent pas forcément un fait précis, un événement historique. Ce serait surtout une curieuse polyphonie, diffuse, qui subsisterait d’un air du temps, disparu, un 17 décembre ou un autre jour, une autre année.
Qui ferait cela ? Seul un fou…