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dimanche 7 janvier 2018

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C'est avec raison, fierté et joie que nous vous présentons ici-même l'une de nos dernières trouvailles. Luxe inouï que nous nous sommes permis d'acquérir pour la somme d' 1,00 € chez l'un de nos occultes fournisseurs.
Qu'on en juge d'après la photo ci-après :


L'invite est claire, tant pour le sous-titre que le titre. Cet érotisme popote atteint ici un degré qui nous laisse toujours pantois. En effet, selon notre jugement de Tenancier rompu aux enfers, cette image nous rappelle nombre de dargeots mitraillés à longueur de Paris-Hollywood et même de quelques publications sous le manteau qui eurent l'heur de passer sous nos yeux concupiscents. Ici, jamais ne rima mieux « paire de miche » avec « air godiche », évocations troubles d'amours ancillaires ou de voisinages libidineux. Ça sent le quatre heures du serrurier en visite impromptue, le plombier qui fait des extras racontés à l'heure de l'apéritif.
Certes.
Mais cela valait-il pour autant un billet dans ce blog prestigieux ?
C'est que l'ouvrage a un intérêt certain, outre son érotisme d'une moiteur approximative. Il fait partie des rares ouvrages en France à avoir été imprimé tête-bêche. En effet, lorsque nous retournons l'ouvrage, au lieu de trouver le 2e plat de couverture, avec un résumé et parfois la biographie exaltante de l'auteur, nous trouvons la couverture suivante :


Outre que cette photo de couverture illustre bien la célèbre chanson de Ray Ventura et ses Collégiens, on appréciera de nouveau le regard pénétré de l'impétrante.
Ainsi, deux brefs romans sont présentés dans le même ouvrage dans une astuce de mise en page peu courante. Mais pourquoi donc ne trouve-t-on que très rarement ce procédé en matière de publications ?
Assez rigolé, prenons notre ton docte.
Alors, pourquoi ?
Cette façon de publier les ouvrages a existé dans les années 50 aux Etats-Unis, principalement chez l'éditeur Daw Books, éditeur populaire qui mit sur le marché nombre de récits de science-fiction ou policiers voire de témoignages ou faits de société. Pour la petite histoire, c'est sous cette présentation — avec un autre ouvrage d'un autre auteur que la postérité n'a pas retenu — que Junkie de William Burroughs fut publié pour la première fois. Ces ouvrages étaient au format poche. Les récits, des courts romans - appelés « Novellas », chez les Anglo-saxons - se partageaient à peu près 144 à 156 pages. Les illustrations y étaient assez suggestives. Les cinéphiles se rappelleront sans doute la profession de Richard Sherman dans Sept ans de réflexion et auront une idée paroxystique mais assez juste de ce genre de publication (Si vous ne vous souvenez pas, courez le revoir !). Or ce calibre de récit est assez peu prisé dans l'édition en France. La nouvelle a longtemps été regardée comme un genre difficile à vendre pour les éditeurs et le problème de la présentation des ouvrages en tête-bêche se heurtait volontiers au conservatisme des libraires de neuf français. On en veut pour preuve une discussion que le Tenancier eut avec Élisabeth Gille, directrice, à l'époque, de la Collection « Présence du Futur » et qui préparait une collection de courts récits de science-fiction appelée « Étoiles Doubles ». Celle-ci était destinée à l'origine à être présentée de cette manière. Une étude de marché, fit battre immédiatement en retraite l'éditeur et sa Fabrication. Nous eûmes droit à une maquette de couverture ratée, des livres bâtards qui ne se vendirent guère. La collection disparut au bout d'une quinzaine de numéros. L'idée s'était heurtée à la frilosité des vendeurs. Elle aurait sans doute mérité d''être imposée.
Il est sans doute d'autres raisons que le commerce, et que nous ne connaissons pas, au sujet de cette relative rareté. Le Tenancier attend de pied ferme toute matière à codicille au présent billet.
On affirmera sans trop de risques que l'on ne retrouve qu'exceptionnellement deux textes publiés tête-bêche dans le même livre. Sans doute devons-nous la présente curiosité également au fait que ce livre érotique fut une auto-édition. Comme cet ouvrage est encore frais dans nos acquisitions, nous n'avons pas eu le temps de glisser notre nez frétillant dans sa... prose. Mais nous adjugeons ici même notre préjugé favorable à Madame Christine Laurac qui, bravant les diktats du marketing nous fit don d'un in-8° sortant un peu de l'ordinaire...


Christine Laurac : " Les Fureurs de la Chair " : Viens... ! / Sérénade à quatre
Auteur - Éditeur, 1972



Personne ne s'est lancé à donner quelques informations supplémentaires à ce billet lors de sa parution sur le blog Feuilles d'automne en mai 2009. Mais l'histoire comporte tout de même une consolation : l'ouvrage fut offert à Otto. On espère que, depuis, il aura eu le temps de le savourer et peut-être un jour nous en parlera-t-il. Il ne faut jamais manquer l'occasion de s'instruire...

jeudi 31 août 2017

10/18 — William S. Burroughs : Junky




William S. Burroughs

Junky

Traduit de l'anglais par Catherine Cullaz et Jean-René Major
Nouvelle édition non expurgée, complétée et entièrement revue par Philippe Mikriammos
Introduction d'Allen Ginsberg

n° 1904

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

189 pages (192 pages)
Dépôt légal : février 1988
ISBN : 2-264-01103-3


(Contribution du Tenancier)
Index

10/18 — William S. Burroughs : Le ticket qui explosa




William S. Burroughs

Le ticket qui explosa

Traduit de l'anglais par Mary Beach, adaptation de Claude Pélieu

n° 700

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

308 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1972
Achevé d'imprimer le 21 avril 1975


(Contribution du Tenancier)
Index

10/18 — William S. Burroughs : Exterminateur !




William S. Burroughs

Exterminateur !

Introduction par Miles
Traduit de l'anglais par Mary Beach et Claude P. Washburn

n° 1163

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume quintuple

237 pages (240 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1977
ISBN : 2-264-00185-2


(Contribution du Tenancier)
Index

dimanche 5 février 2017

10/18 — William S. Burroughs : Les cités de la nuit écarlate





William S. Burroughs

Les cités de la nuit écarlate

Traduit de l'américain par Philippe Mikriammos

n° 1622

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume sextuple

408 pages (416 pages)
Dépôt légal : mars 1984
Achevé d'imprimer : mars 1984
ISBN : 2-264-00594-7


(Contribution du Tenancier)
Index

vendredi 27 janvier 2017

10/18 — William S. Burroughs : La machine molle




William S. Burroughs

La machine molle

Traduit de l'anglais par Mary Beach
adaptation de Claude Pélieu

n° 545

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

191 pages (192 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 1er trimestre 1971
Achevé d'imprimer : 25 janvier 1978
ISBN : 2-264-00878-4


(Contribution du Tenancier)
Index

lundi 23 janvier 2017

10/18 — Williams S. Burroughs : Queer




William S. Burroughs

Queer

Traduit de l'américain par Sylvie Durastanti

n° 1903

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

159 pages (160 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : février 1988
ISBN : 2-264-01096-7


(Contribution du Tenancier)
Index

vendredi 13 janvier 2017

10/18 — William S. Burroughs : Les derniers mots de Dutch Schultz




William S. Burroughs

Les derniers mots de Dutch Schultz

Traduit de l'anglais par Mary Beach et Claude Pélieu

n° 921

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

180 pages (192 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Achevé d'imprimer : 5 mars 1975


(Contribution du Tenancier)
Index 

lundi 9 janvier 2017

10/18 : William S. Burroughs : Nova express




William S. Burroughs

Nova express

Traduit de l'anglais par Mary Beach
Adapté par Claude Pélieu

n° 662

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Christian Bourgois
Dominique de Roux
Volume double

189 pages (192 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 1er trimestre 1972


(Contribution du Tenancier)
Index

vendredi 14 novembre 2014

Balades dans la Cité de la nuit — III

A cette époque, je n’avais pas pris de drogue et il ne m’était pas venu à l’esprit d’y toucher. Je me mis en quête d’un acheteur pour les deux articles et c’est ainsi que je fis la connaissance de Roy et d’Herman. Je connaissais un petit truand natif de New York qui travaillait comme cuistot chez Jarro’s, « histoire de se faire oublier », comme il l’expliquait. Je l’appelai pour lui dire que j’avais quelque chose à fourguer et lui donnai rendez-vous à l’Angle, un bar de la 8e Avenue près de la 42e Rue.
Ce bar était le quartier général des voyous de la 42e Rue, une bande de petits demi-sel. Ils étaient perpétuellement à la recherche d’un « cerveau » capable de monter des coups et de leur dire exactement ce qu’il fallait faire. Comme aucun « professionnel » n’aurait accepter de s’acoquiner avec des types aussi visiblement paumés et ratés, ils s’obstinaient à chercher, tout en racontant d’énormes bobards sur leurs gros coups, se faisant oublier en travaillant comme plongeurs, barmans ou serveurs, tabassant à l’occasion un ivrogne ou un pédé timide, toujours à la recherche du « cerveau » sur une grosse affaire qui leur dirait un jour : « Je t’ai bien observé. Tu es le type dont j’ai besoin pour ce coup. Maintenant, écoute-moi… »
 
William Burroughs : Junkie — 1953
(Trad. Catherine Cullaz et Jean-René Major)