La seule maltraitance que j’inflige aux livres, c’est de les « truffer », parfois jusqu’à les déformer. J’aime que certains d’entre eux — on pourrait, comme dans les bibliothèques publiques, les appeler des usuels — soient gonflées de souvenirs se rapportant à telle ou telle page, intercalés. Les cartes postales, de paysages ou de reproductions d’œuvres d’art, les étiquettes d’hôtel ou les tickets de tramway ou de bateau sont autant de décorations décernées.
Bernard Delvaille : Pages sur le livre (2004)