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vendredi 29 mai 2015

Le Corbeau

Ces deux billets sont parus en novembre 2008 sur le blog Feuilles d'automne. On ne retranche rien à notre enchantement d'alors.








Il est des livres qui vous rendent plus riches qu'une entière bibliothèque.
Guy Levis Mano créait des ouvrages de ce genre.
Voici un ouvrage qui figure dans ma bibliothèque personnelle, une œuvre à quatre voix, celle de Poe qui l'a écrite, celle de Mallarmé et Baudelaire qui l'on traduite et celle de Guy Levis Mano qui l'a imprimée, celle de quatre poètes.
Pour ceux qui aiment les livres singuliers, curieux et beaux imprimés par Guy Levis Mano, allez sur le site de l'association qui perpétue sa mémoire et son œuvre.


Quelques jours après cette évocation :

Je reçois à l'instant un très aimable message, dont j'extrais une question à propos de l'article précédent :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux grands fonds différents en page paire ; qch m'échappe, mais quoi ?
A cela, il faut au préalable expliquer ce qu'est un "grand fond". L'organisation d'un bloc de texte dans un livre se conforme a un certain nombre de règles typographiques. Certaines sont évidentes et tiennent à la tradition, laquelle remonte au temps des manuscrits. Ainsi, l'on observera que les textes dans la plupart des ouvrages occupent une place qui n'est pas centrée sur la page. En effet le bord extérieur et le bas présentent un plus grand espace vierge. On observera d'ailleurs une sorte de progression de cet espace à partir de l'intérieur de la page jusque vers le bas de celle-ci, comme une progression en escargot, du plus petit espace au plus grand. Ces espaces vierges ont une appellation précise, bien sûr ! En partant de l'intérieur de la page, c'est à dire de l'endroit ou l'ouvrage est relié aux autres, nous trouverons le "petit fond", le haut de la page s'appellera "la tête", le bord extérieur "le grand fond" et le bas "le pied".
Pour résumer - et donc trahir - les raisons de cette position dissymétrique du texte, on évoquera la tradition des annotations marginales dans les manuscrits et la nécessité de poser le pouce sur le papier sans cacher le texte tout en tenant le livre. Il y a également une notion d'harmonie héritée de l'esthétique de la Renaissance et à laquelle Manuce n'était point étranger. Ces remarques valent pour la plupart des ouvrages que vous possédez dans votre bibliothèque. Nous y sommes tellement habitués que nous éprouvons parfois une sorte de désagrément lorsque ces fonds sont bousculés, par prétention esthétique ou par ignorance.
Ceci posé, revenons à la question de mon commentateur hélas anonyme et traduisons là en essayant de se faire pardonner une éventuelle traîtrise :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux bords extérieurs (les grands fonds, donc) différents en page paire (c'est à dire la page de gauche); qch m'échappe, mais quoi ?


Revenons à l'ouvrage imprimé par Guy Levis Mano. Le problème était le suivant : Comment représenter trois versions d'un même texte sur deux pages tout en conservant une certaine harmonie de présentation, une vue aérée de ces textes alors que l'on ne dispose que d'un format de feuille réduit ? La solution était simple mais extrêmement judicieuse : Il suffisait de plier la feuille non par son milieu mais à son tiers et de répéter la même chose pour la feuille suivante, mais en inversant le pliage ! Bien évidemment, l'imposition (c'est à dire la disposition des pages sur la feuille avant impression) tenait compte de ce pliage dissymétrique pour arriver à présenter les trois versions du même poème dans une présentation équilibrée et non contrainte.
C'est ainsi que l'on constate un déséquilibre dès que les pages sont désolidarisées, d'où le trouble de mon aimable correspondant.
Cette édition du Corbeau fut tirée à 840 exemplaires, tous en feuilles (c'est à dire ni agrafés, ni brochés). On imagine le poète-typographe pliant patiemment ses feuilles une nuit de 1967 sous l’œil du Corbeau lui-même... 

... Les ténèbres et rien de plus !

vendredi 3 avril 2015

Beau comme la rencontre de Dupin et Holmes au massif des Écrins

Tout amateur holmesien sera intéressé par cette publication, un peu trop montagnarde, cependant, aux goûts du Tenancier, sujet au vertige.
Il est question de la rencontre du chevalier Auguste Dupin et du jeune Sherlock alors âgé de 14 ans et d'une ascension.
Le lecteur insouciant de sa bourse puisera bien quelques sesterces pour en savoir plus. Si le Tenancier ne connais pas du tout Jean-Louis Lejonc, il a lu en revanche quelques textes de Pierre Charmoz aux éditions Deleatur dont le délectable Aubergenville 2000 qui « crève » nos conceptions de la montagne...

Pierre Charmoz et Jean-Louis Lejonc : Écrins fatals — Éditions Guérin — 14 €