Vient de lire dans un commentaire de blog : « Ça fait mal au cul d'entendre ça... »
Je préfère ne pas vérifier l'état du Sonotone...
Je préfère ne pas vérifier l'état du Sonotone...
Pour une bonne Salade César, il faut une formation en tortue |
« Parfait !Nous allons jouir de ces trois interventions comme il se doit, bien entendu. Mais la saveur de la dernière nous a fait redescendre un peu, tout en nous faisant rire…
Nous tenons le bon bout, comme disait la péripatéticienne à son client. »
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Deux hommes causaient en
observant avec une extrême attention les eaux du Fleuve.
Quelques voyageurs ont vanté la limpidité de ses eaux et la beauté de ses rives. Rocs infranchissables, masses imposantes de pierres et de troncs d’arbres minéralisés sous l’action du temps, cavernes profondes, forêts impénétrables que n’avait pas encore défloré la hache. Incomparable magnificence. Les eaux, auxquelles le sol venait à manquer subtilement, se précipitaient d’une hauteur de quatre cents pieds. En amont de la chute, c’était un simple bouillonnement de nappes liquides, déchirées par quelques têtes de roc, enguirlandées de branches vertes. En aval, le regard saisissait un sombre tourbillon que couronnait un épais nuage d’humides vapeurs zébrées des sept couleurs du prisme. De l’abîme s’élevait un fracas étourdissant. De ces deux hommes, l’un ne prêtait qu’une vague attention aux beautés naturelles. C’était un beau type de cette vaillante race aux yeux vifs. Leur vie se passe à errer dans cette région comprise entre le Fleuve et les montagnes de l’est. Même au repos, son corps offrait encore l’attitude de l’action et dénotait un individu énergique. Une sorte de calotte de peau de mouton encapuchonnait sa tête. À ses poignets nus se contournaient des anneaux. Allons, calmons-nous. Vous êtes le plus impatient des hommes — quand vous ne chassez pas. Nous ne pouvons rien changer à ce qui est. Le compagnon était un jeune homme qui contrastait avec le chasseur. Vous oubliez que nous sommes des nomades, les pieds nous brûlent à demeurer ainsi ! Voici les chutes, nous sommes à l’endroit désigné, nous attendons. Est-ce bien aux chutes que l’on vous a donné rendez-vous ? Le jeune savant recommença un récit vingt fois fait déjà à son ami le chasseur. Ce récit bien gravé dans l’esprit, celui-ci s’avança jusqu’au bord du gouffre, une pointe avancée permettait de dominer le cours du Fleuve, en aval de la cataracte. Pendant quelques minutes, ils observèrent attentivement la surface des eaux au-dessous d’eux. Aucun objet n’en troublait le cours. L’épais feuillage des arbres qui se penchaient sur le gouffre le préservait des atteintes immédiates des rayons solaires. Pas un oiseau n’animait cette solitude. Pas un quadrupède ne quittait le frais abri des buissons. On n’aurait entendu aucun bruit quand bien même la cataracte n’eût pas rempli l’air de ses mugissements. Et si vos gens n’arrivent pas ? Ils viendront. Ce sont des hommes de parole, et ils seront exacts. Ces messieurs ont droit à quatre jours pour atteindre les chutes. Et s’ils n’ont pas paru ? Eh bien, ce sera l’occasion d’exercer notre patience. Voyez-vous quelque chose ? Rien, je ne vois rien. Il me semble qu’un bourdonnement inaccoutumé se produit. Il se coucha l’oreille contre terre. Le chasseur se releva, secoua la tête. Ce bruit n’est autre que le sifflement de la brise à travers la feuillée, ou le murmure des eaux sur les pierres de la rive. Si le bruit est produit par la machine, vous l’entendrez mieux en vous baissant. L’eau propage les sons avec plus de netteté que l’air. Lorsqu’il fut au niveau du Fleuve, il y entra jusqu’au genou, et, se baissant, il posa l’oreille à hauteur des eaux. Oui ! Il se fait là-bas, à quelques milles au-dessous, un bruit d’eau battue avec violence. Une fumée ! Il était midi. |