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vendredi 1 mars 2024

Remarque

Vient de lire dans un commentaire de blog : « Ça fait mal au cul d'entendre ça... »
Je préfère ne pas vérifier l'état du Sonotone...

mercredi 12 septembre 2018

Entre deux portes

« — Et à part ça, Tenancier, comment ça va, en ce moment ?
— Ben, ça roule pour lui…
— Vous êtes bien rare.
— Tout comme les lecteurs du blog.
— Ah…
— Eh oui. »

samedi 8 septembre 2018

Réponses d'éditeurs

Coup sur coup, deux éditeurs ont adressé à votre Tenancier un commentaire élogieux sur ses productions au point qu’il s’est demandé s’il n’y avait pas d’erreur sur la personne. Et puis non, sachant par ailleurs que l’excès de modestie confine justement à l’immodestie. Fort heureusement, un troisième a su commenter notre travail de façon différente et propre à dégonfler un éventuel melon  :
« Parfait !
Nous tenons le bon bout, comme disait la péripatéticienne à son client. »
Nous allons jouir de ces trois interventions comme il se doit, bien entendu. Mais la saveur de la dernière nous a fait redescendre un peu, tout en nous faisant rire…

dimanche 2 septembre 2018

Question de kilométrage

Le Tenancier vient de boucler une histoire et, à cette occasion vient de changer la recharge de son stylo-bille. Le Tenancier écrit fin et à la main après avoir fait un premier jet au clavier (il fait trois passages au moins avant les révisions, dont un obligatoirement manuscrit). Pour cette même occasion, il a terminé le bloc de papier dont il se sert. Donc, les prochains travaux du Tenancier seront composés avec des accessoires neufs. Le Tenancier a remarqué que la recharge garantie 3 500 mètres d’écriture. Le Tenancier s’interroge : combien de blocs tiendra-t-il avec ça ? En définitive, à la question posée récemment sur Facebook : « Le but d’un écrivain est-il de raconter sa vie ? », la seule réponse raisonnable serait de poser la question de son kilométrage et de sa consommation de papier sur la distance. Cela en dirait long sur sa graphie et ses ratures (qui consomment plus qu’une écriture régulière — il en va de l’écriture manuscrite comme de la conduite en bagnole !) et cela nous épargnerait quelques manifestes domestiques. Le Tenancier est pour l’apaisement et se défie désormais des échanges byzantins. Mais il n’empêche personne de s’y livrer. Peut-être qu’un jour le Tenancier vous dira combien de bloc ont été consommés avec une seule recharge de stylo.
Tant pis pour vous.

Postscriptum
Faut pas déconner : le Tenancier est tout juste un écrivaillon (en plus d'être un garçon décevant) et, évoquant le grave problème du sens de l'écriture, il ne pouvait donner qu'une réponse à sa mesure.

jeudi 16 août 2018

Un caprice d'écrivassier

Le Tenancier aimerait que l'une de ses histoires soit imprimée en boustrophédon sur un leporello, avec une perforation de limonaire afin d'en accompagner la lecture.

lundi 1 janvier 2018

Le Tenancier vous souhaite une heureuse année.


Le Tenancier, en tenue matutinale, se demande s'il avait bien réfléchi à cette commande de cartes de vœux en pierre de taille...
(Peinture gentiment exécutée par Jean-Léon Gérôme)

mercredi 29 novembre 2017

jeudi 9 novembre 2017

Mois de novembre, mois maudit...








(Le Tenancier prie l'assistance publique de bien vouloir excuser les fautes et approximations qui émaillent ce document édifiant.)

lundi 18 septembre 2017

Oracle

Ce billet paru en avril 2009 sur le blog Feuilles d'automne est aussi un hommage au temps qui passe et aux promesses non tenues... car j'attends toujours mon grand barbu, moi.



La lecture de livres d'occasion est parfois balisée de signes plus ou moins ténus. Ainsi, taches, cornes, rousseurs viennent dégrader progressivement l'ouvrage jusqu'à ce qu'il tombe dans la main attentionnée du libraire, lequel fera ce qu'il pourra pour améliorer les choses, c'est à dire peu. En effet, revenir sur une rousseur ou une pliure est une gageure. Et puis il y a ces objets épars, évidents ou incongrus, tels les marques-pages, les coupures de presse, des coupes-papier (nous avons eu le cas), des bouts de papier-toilette de différentes qualités sans doute pêchés à la hâte lors d'une lecture dans les lieux, des bouts d'allumettes, des tickets de métro, des photographies, autant de signes de l'activité ou de la situation plus ou moins soigneuse dans laquelle le lecteur se trouvait avant de refermer définitivement le livre et avant qu'il se retrouve sous l'attention du professionnel. Il faut alors être impavide et éliminer la plupart de ces artefacts, facteurs de dégradation. De ces traces, l'on ne fait quasiment rien, sinon que de les destiner à la poubelle ou à la boîte aux marques-pages. Ces vestiges ne signifient pas grand chose, hormis les coupures de presse. Celles-ci sont soigneusement rangées à la fin des ouvrages à une place ou la brunissure du papier ne risque pas de contaminer le coeur de l'ouvrage.
Mais il est d'autres signes plus parlant : dessins d'enfant, lettres de recommandation, d'amour ou cartes-postales estivales, etc. Il y a alors un déchirement à jeter cette intimité-là. On voudrait la rendre à leur propriétaire.
Enfin, il est une apparition fugace, trois en plus de dix ans qui, j'en suis certain, m'avertit de quelque chose... mais de quoi ?
Je ne me rappelle plus ou j'ai trouvé les deux premières. La troisième vient d'être trouvée il y a quelque jours dans un numéro des « Temps Modernes ». Ce sont des cartes rassurantes, pas méchantes...


Mais dois-je m'inquiéter ?
Car si le Pique arrive, dois-je préparer ma couche, réunir mes enfants et mes amis ?


On n'en voudra pas au signataire de ce billet de se payer le luxe d'une petite superstition de temps à autre. Manie qui tourne court devant l'ignorance de la signification de ces cartes distillées au long du temps. Suis-je à la fin du tirage ou dois-je encore attendre ? A quoi cela se rapporte-t-il ? Dois-je lancer des conjectures sur les fortunes de la librairie ou alors sont-ce des avertissements à titre individuel ?


Naturellement, ces questions ont suscité quelques réponses en commentaires, notamment celles d'ArD et d'Otto que nous reproduisons ici :

Paraît que les jeux, depuis Aristote, sont perçus comme un délassement, et aussi comme une occupation qui détourne les hommes de la recherche de la vertu. A votre place, je ne serais pas dubitatif, mais sceptique.
La Reine de coeur vous tirera de ce mauvais pas, très certainement.

ArD


Les dames de coeur, oui. Mais le prix en est élevé. Le libraire n'a pas de vertu, il a des passions.

Le Tenancier


[...] Pour le reste, mon bon Tenancier, rassurez-vous, ce tirage, si l'on pouvait dire que c'en est un avec seulement trois cartes, me semble plutôt bon : vous allez tomber amoureux d'un grand barbu !
Si je sombrais dans la facilité vulgaire, j'en profiterais pour ajouter qu'après le tirage, vous risqueriez donc d'avoir également le ramonage. Mais vous savez à quel point ce genre de plaisanteries navrantes m'est étranger.

Otto Naumme


Le Tenancier ne risque-t-il pas d'être laissé sur le carreau avec un tel tirage ?!
En tout cas, cher Otto, je vous félicite, vous ouvrez une voie sur ce blog. Enfin.

ArD


Oui, chère ArD, j'ai toujours été partisan de la nouveauté, de l'extrême (mauvais goût, notamment). Mais votre mot final est juste, ma naturelle timidité (et ma fainéantise presqu'aussi importante que celle de notre ami Tenancier) me fait souvent reporter mes audaces (et d'en dire, d'ailleurs, "Oh dace, oh désespoir", hum...).
Cela étant, n'étant pas barbu (mal rasé seulement), je laisserai au Tenancier le plaisir de discuter couloirs de cheminées avec d'autres personnes à la pilosité développée. Il faut savoir rester à sa place.

Otto Naumme


Je vois, Otto, que votre séjour en Roumanie vous a profité pour l'extension de vos jeux de mots. Pour le reste, je continue d'être dubitatif sur la signification de ce tirage.
Oui, je dubite.

Le Tenancier

mardi 18 juillet 2017

« Doit Mylord : »

Un autre gazetier, Charles Coligny, avait accepté de servir de cicerone à un riche touriste anglais soucieux de visiter Paris sous la conduite d'un lettré. Voici la note détaillée qu'il présenta à l'insulaire en fin de service :

« Doit Mylord :

Francs
Une visite à la Seine 10
Un mot en présence des flots 15
Attendu qu'il est inédit 6
Une dissertation grammaticale 10
Attendu qu'il n'a rien compris 20
Promenade un peu longue 10
Dix-sept cents mots vulgaires 17
Ascension scientifique du Panthéon 20
Bons mots de toutes sortes 15
Explication du mot « Biche » 50,50
Frais de présentation du gentleman au
Cercle littéraire de la Brasserie des Martyrs

30,05
Absinthe pour le cornac 25


Total 228,55


Jean-Paul Lacroix : La Presse indiscrète — « Une époque dite Belle » — Julliard (1967)

jeudi 15 juin 2017

Une attente

Jeu : prendre le premier chapitre de Aventures de 3 Russes et de 3 Anglais dans l'Afrique australe, de Jules Verne, en extraire plusieurs phrases pour les faire correspondre à la thématique obsessionnelle de l'alter ego du Tenancier, à savoir la série sur le Fleuve dont plusieurs textes sont publiés ici et là. Ne se permettre que de rares mots de liaison, élaguer quand nécessaire, mais garder la succession des phrases à partir du texte original. En faire une courte nouvelle du Fleuve dont Verne sera l'auteur et Yves Letort le soutier...

Deux hommes causaient en observant avec une extrême attention les eaux du Fleuve.
Quelques voyageurs ont vanté la limpidité de ses eaux et la beauté de ses rives.
Rocs infranchissables, masses imposantes de pierres et de troncs d’arbres minéralisés sous l’action du temps, cavernes profondes, forêts impénétrables que n’avait pas encore défloré la hache.
Incomparable magnificence.
Les eaux, auxquelles le sol venait à manquer subtilement, se précipitaient d’une hauteur de quatre cents pieds.
En amont de la chute, c’était un simple bouillonnement de nappes liquides, déchirées par quelques têtes de roc, enguirlandées de branches vertes.
En aval, le regard saisissait un sombre tourbillon que couronnait un épais nuage d’humides vapeurs zébrées des sept couleurs du prisme.
De l’abîme s’élevait un fracas étourdissant.
De ces deux hommes, l’un ne prêtait qu’une vague attention aux beautés naturelles.
C’était un beau type de cette vaillante race aux yeux vifs.
Leur vie se passe à errer dans cette région comprise entre le Fleuve et les montagnes de l’est.
Même au repos, son corps offrait encore l’attitude de l’action et dénotait un individu énergique.
Une sorte de calotte de peau de mouton encapuchonnait sa tête.
À ses poignets nus se contournaient des anneaux.
Allons, calmons-nous.
Vous êtes le plus impatient des hommes — quand vous ne chassez pas.
Nous ne pouvons rien changer à ce qui est. 
Le compagnon était un jeune homme qui contrastait avec le chasseur.
Vous oubliez que nous sommes des nomades, les pieds nous brûlent à demeurer ainsi!
Voici les chutes, nous sommes à l’endroit désigné, nous attendons.
Est-ce bien aux chutes que l’on vous a donné rendez-vous?
Le jeune savant recommença un récit vingt fois fait déjà à son ami le chasseur.
Ce récit bien gravé dans l’esprit, celui-ci s’avança jusqu’au bord du gouffre, une pointe avancée permettait de dominer le cours du Fleuve, en aval de la cataracte.
Pendant quelques minutes, ils observèrent attentivement la surface des eaux au-dessous d’eux.
Aucun objet n’en troublait le cours.
L’épais feuillage des arbres qui se penchaient sur le gouffre le préservait des atteintes immédiates des rayons solaires.
Pas un oiseau n’animait cette solitude.
Pas un quadrupède ne quittait le frais abri des buissons.
On n’aurait entendu aucun bruit quand bien même la cataracte n’eût pas rempli l’air de ses mugissements.
Et si vos gens n’arrivent pas?
Ils viendront.
Ce sont des hommes de parole, et ils seront exacts.
Ces messieurs ont droit à quatre jours pour atteindre les chutes.
Et s’ils n’ont pas paru?
Eh bien, ce sera l’occasion d’exercer notre patience.
 
Voyez-vous quelque chose?
Rien, je ne vois rien.
Il me semble qu’un bourdonnement inaccoutumé se produit.
Il se coucha l’oreille contre terre.
Le chasseur se releva, secoua la tête.
Ce bruit n’est autre que le sifflement de la brise à travers la feuillée, ou le murmure des eaux sur les pierres de la rive.
Si le bruit est produit par la machine, vous l’entendrez mieux en vous baissant.
L’eau propage les sons avec plus de netteté que l’air.
Lorsqu’il fut au niveau du Fleuve, il y entra jusqu’au genou, et, se baissant, il posa l’oreille à hauteur des eaux.
Oui!
Il se fait là-bas, à quelques milles au-dessous, un bruit d’eau battue avec violence.
Une fumée!
Il était midi.

Bibliographie du Fleuve ici.

jeudi 8 juin 2017

vendredi 21 octobre 2016

Parler comme à des brutes...

« — Pauvres fous, se disait Vendredeuil, que ceux qui croient que la prochaine révolution, cette révolution fatale pourtant, sera un grand mouvement de transformation sociale. Mais l’argent a déjà prouvé, et prouve tous les jours, l’inanité des conceptions socialistes, l’absurdité des théories des soi-disant réformateurs… Tous les systèmes et toutes les doctrines, sauf une, sont jugés par lui, à l’heure qu’il est, et condamnés — heureusement. — L’égalité des collectivistes rouges, la fraternité des socialistes chrétiens, toutes les égalités et fraternités possibles ? Ah ! non, alors… Et d’abord, que voulez-vous lui faire, rénovateurs, à cette Société ? La renverser selon la formule. Bon ; et sans lui faire trop de mal n’est-ce pas ? Parce que, si vous étiez brutaux, vous risqueriez de faire disparaître les quelques fragments d’Idéal dont le peuple ne peut plus guère se passer, soyez-en sûrs — et grâce à vous.
Et puis ? Mettre quelque chose à sa place, naturellement.  Ce quelque chose ne peut valoir un peu mieux que ce qui existe qu’à une seule condition : c’est que ce soit une hiérarchie sévère avec, au sommet, une aristocratie basée sur l’Argent. Vous rêvez autre chose ? Eh bien, il faut en prendre votre parti, voyez-vous, et la laisser manger tout doucement par le vieux chancre d’imbécillité qui la ronge, cette Société, jusqu’au jour où tout finira ; et, surtout, ne pas vous figurer que vous avez à recommencer 89, à préparer, par l’Idée, une Révolution. Car cette révolution se fera brutalement, sauvagement, en dehors de tout concept, narguant vos prévisions et bafouant vos systèmes. Et ce ne sera même point, s’il faut tout dire, une Révolution : ce sera une Destruction…
Vous comptez sur la misère pour faire accepter vos théories, d’abord, et les appliquer ensuite. Vous avez tort. Elle est grande, la misère, c’est vrai ; seulement, la misère actuelle, ce n’est plus l’ancienne misère. L’Argent aussi l’a transformée. Ce n’est plus la misère soudaine, imprévue, avec ses à-coups, ses hauts et ses bas ; c’est la misère lente, mathématiquement réglée par les exploiteurs et réglementée dogmatiquement par les agitateurs platoniques, la misère qui discute ses droits et qui vote, la misère qui croit savoir et qui se regarde souffrir — qui, par conséquent, n’agira pas. — elle n’est plus dirigeable, cette misère-là. Elle a trop d’envie — et trop d’orgueil. — Elle n’a plus de cœur et fait semblant d’avoir un cerveau. Comme si le raisonnement pouvait encore être un levier, on ne parle plus aux souffrants : on leur démontre… Pour les soulever, à présent, il ne faudra plus, comme à des disciples, leur démontrer. Il faudra leur parler, simplement, comme à des brutes — lorsque le jour sera venu — de la possibilité de détruire… »
 
Georges Darien : Les pharisiens (1891)

Hips

Ami écrivain, tu es amateur de bon whisky et tes droits d’auteur ne te permettent pas de t’arsouiller convenablement. J’ai une solution pour toi. Oh, rassure-toi, je ne l’ai pas inventée. Elle était plutôt employée dans les collections populaires et, au cours de mes lectures, j’ai pu constater que ça avait l’air de marcher puisque cela se répétait très fréquemment. C’est bête comme chou. Prends ton héros en compagnie d’un acolyte anonyme, ou bien roulé, et fais les partager un whisky de marque courante. Dans la série du Commander de G.-J. Arnaud, les protagonistes boivent du Cutty Sark à chaque récits (76 romans dans la série, de 1961 à 1986) C’est dégueulasse, le Cutty Sark. À la limite, c’est bon pour mettre dans le Coca d’un jeune que tu n’aimes pas trop. Mais, généralement, ces producteurs n’ont pas qu’une seule catégorie de breuvage dans leur gamme. Il y a le genre débouche évier… et le single ou le pure malt, selon ton standing et ton tirage. Avec une petite conversation avec le service commercial, rien de plus facile que de convenir d’un placement de produit ad hoc d’un bas de gamme au tarif d’une caisse de single livré franco de port après parution du dit ouvrage. Je gage que G.-J. Arnaud a dû négocier ça aux petits oignons. Évidemment, le placement est plus délicat lorsque l’on quitte le domaine de la réalité consensuelle. Il est plus duraille en SF ou dans les romans spiritualistes de lever le coude avec du whisky, marque de supermarché ou non (bol d’énergie d’un côté, liqueur des dieux de l’autre… pouah, quel ennui !)
Il peut arriver quelques petites mésaventures aux romanciers populaires à ce propos, qu’entre la livraison du manuscrit et son arrivée en librairie, ce fameux placement de produit ait lieu à l’insu de l’auteur. Et voici que la caisse de ce vieux tourbé vieilli pendant une douzaine d’années lui passe sous le nez. Il semble que la mésaventure soit arrivée à Roland C. Wagner. Or, Roland n’était pas vraiment un consommateur de cela. En revanche, l’Acapulco Gold, s’il avait été en vente libre... Toujours est-il qu’il n’était pas à l’origine de cette initiative. Mais revenons à nos moutons, cher auteur. Il n’est pas certain que la pratique perdure. Ou bien elle a été oubliée par les distillateurs et leurs représentants. Raison de plus pour leur rafraîchir la mémoire. Naturellement, si l’on est auteur de lithérathure, on prendra soin de se faire conseiller pour le produit à placer, faire une fiche, réinsérer ces souvenirs de dégustation de façon habile dans le cours du texte, rien de plus facile pour l’auteur chevronné. Aux distillateurs qui nous liraient, d’ailleurs, je dirai qu’il ne faut pas négliger la nouvelle car le placement de produit y est plus difficile, plus périlleux et fort gratifiant lorsque l’habileté de l’auteur le fait subrepticement. Tenez, moi qui vous parle… euh, on voit ça par mail, d’accord ?

dimanche 9 octobre 2016

Scène de la vie privée du Tenancier

« — Pfff !...
— Bon, d'accord, on est dans les embouteillages, mais ce serait bien que tu arrêtes de grogner, hein ! C'est fatigant ! Parlons au moins d'un truc sympa, non ?
— Euh... tu as bien dormi ?
— Ta gueule. »

mardi 20 septembre 2016

Déviationnisme, canal hystérique


« Fiers Gaulois guettant l'arrivée des chemins de fer grâce au Plan Freycinet »
ou
« Le progrès en Marche »

(Allégorie d'Évariste-Vital Luminais)

mercredi 10 août 2016

De source sûre

Le moins qu’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas été très brillants à deviner qui avait prononcé ses dernières paroles, lors d’un récent billet.
Puisque j’ai été surpris par Grégory dans le pillage d’une source que je ne voulais pas nommer dans les premiers temps (histoire de ne pas vous faciliter le travail), je serais bien empêché maintenant d’en celer plus à propos de cet ouvrage. Auparavant, il faut se rendre compte de l’état d’isolement dans lequel je me trouve, et l’état d’ennui manifeste qui m’anime quand j’ose mettre le nez dehors. Certains ont recours au caboulot, moi je passe la porte du bouquiniste du coin (et pas trop le libraire, qui me coûterait un peu trop de sesterces pour ma boulimie) sans idée préconçue, cela va de soi. C’est ainsi que je suis tombé sur l’ouvrage qui m’a servi pour ce jeu un peu mortifère, je le conçois. Il s’agit des Miscellanées de Mr. Schott, ouvrage anglais dans son essence et dont l’adaptation est assez fidèle pour la mise en page et l’édition « hard cover ». C’est un livre qui ne sert à rien et qui s’avère indispensable si vous ne songez pas à le lire méthodiquement. D’ailleurs, il n’y a aucun ordre dans la succession des rubriques, ce qui est un peu le propre des miscellanées. Ainsi, l’on passe des Axiomes & postulats d’Euclide (« Les grandeurs égales à une même grandeur sont égales entre elles. ») au Code irlandais du Duel (1777 — « Le seconds doivent tenter une conciliation avant la rencontre, ou bien après un échange de feu ou de coups jugé suffisant. »), à un bref glossaire en yiddish en passant par Quelques Canadiens célèbres (aucun intérêt pour moi, je n’en citerai donc pas). Bien sûr vous trouverez également ce qui a fait la matière de notre P.P.C. : la rubrique intitulée Ultima verba. Outre que ce petit ouvrage fait perdre du temps, la somme des connaissances qui y sont enfermées ne rendront même pas service en cas de naufrage ou de fin du monde (au cas où vous seriez un survivant, le mort est peu lecteur). Mais doit-il forcément avoir une utilité ? Rien n’est moins sûr. Je vois toutefois deux cas de figure pour l'infirmer, plutôt ludiques, en dehors de la possibilité de vous poser des colles :
1. Convenir avec un proche avant de se rendre à une soirée entre amis d’introduire dans la conversation un de sujets du livre, pris au hasard. On doit s’assurer que le sujet devra tenir un temps déterminé — un quart d’heure, une demi heure, voire plus — sans que bien évidemment personne d’autre ne soit au courant de la manœuvre. Le gagnant gagne le resto, le perdant le paye — ou devient esclave sexuel, éventuellement. Vous êtes adultes, vous saurez déterminé cela auparavant.
Le deuxième postulat est plus coton et demande du temps et de la motivation :
2. Prenez trois sujets, toujours au hasard et rédigez une histoire où devront rentrer de façon crédible chacune des rubriques qui vous sont attribuées. Fixez une longueur et un temps donné. Pour le coup, vous serez obligé de disserter dans une fiction convaincante de sujets divers tels Les Clubs londoniens, Les appels du maître d’équipage et Les pays membres de l’OTAN. « Facile », me diriez-vous, il suffit d’écrire une aventure inédite de James Bond qui commence dans un de ces clubs, continue dans un sous-marins (n’oublions pas que James a le grade de Commander) et s’achève au siège de l’OTAN. Je répondrais : « Bien joué, Petit Scarabée, alors que dirais-tu des Pierres de naissance, des Scores à la canasta et de L’échelle de coma de Glasgow ? Tu fais moins le malin… Tu as quinze jours, ce qui montre ma mansuétude. C’est marrant : quinze jours et quinze mille signes au minimum. Au boulot. »
Et ne vous laissez pas avoir par les sentiments. Ces écrivains, ils sont tous pareils.
Bon, maintenant, il faut vous procurer le livre. J’ignore s’il est encore disponible, cette édition-là date de 2006 et, au fond, je m’en fous. J’ai mon exemplaire. C’est ce qui compte. 


Jaquette sale mais intérieur très frais, comme une princesse en haillons, mais avec un intérêt sexuel moindre, toutefois 
(c'est comme cela que nous préférons les princesses, nous autres, sinon.)