Rien de récent (ou si peu), et
comme ça lui chante.
« Je me souviens de votre visage si
désolé quelques heures avant votre mort. Vingt-cinq ans après, vos larmes me
révoltent encore. Vous étiez épuisé d’avoir espéré trop longtemps quelque chose
qui ne vous sera jamais arrivé. Une vraie reconnaissance. Il se trouve que vous
me l’avez dit dans ce bistrot de la place Desnouettes. Vous répétiez “Je suis
foutu, je suis foutu…” J’avais en face de moi un homme éperdu de solitude et
d’angoisse. Je suis la dernière personne à qui vous avez parlé. Puis ce fut le
moment de se séparer. J’avais des enfants à coucher, un travail d’ouvreuse à prendre
vers huit heures du soir. Vous aviez du mal à me quitter »