René Troin
aventures
de Câline
et de ses amis
Angers — Éditions Deleatur, 1999
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en mai 1999 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques obsessionnels du rabat
Le Tenancier : Comme dans tout texte érotique qui se respecte, y résident des aspects cachés et il existe quelques manières de déflorer un texte en déflorant un livre. Il faudrait expliquer le style curieux de René Troin dans cette suite de saynètes, en relevant des constantes dans la politique éditoriale deleaturienne : l’énumération, que ce soit sous forme de dictionnaire ou bien dans la formation de chapitres qui deviennent autant de « particules narratives »…
Pierre Laurendeau : O Tenancier, merci d’éclairer ma lanterne ! C’est vrai, l’énumération agit comme un vecteur stimulant dans certaines productions deleaturiennes… De là à y flairer quelque influence de l’Oulipo…
René Troin, dont le lecteur attentif et la lectrice avisée à pu découvrir le goût des contraintes dans Vingt Palindromes (Minilivre n° 33), a prolongé par ces 12 Aventures son vagabondage lettré, que l’on retrouvera dans ses romans (voir notice 33).
Ces 12 Aventures ne sont apparemment que 11 ; pour lire la douzième, il faut la « construire » dans l’esprit de l’Hypnerotomachia Poliphili (le Songe de Poliphile)*… Mais que l’on se rassure, l’éditeur a caché quelque part la douzième aventure.
L’érotisme n’a jamais été un carburant pour René, qui se livre ici au petit jeu du désir distancié. On est loin des cochonneries assumées d’un Pierre Charmoz ou d’un Hurl Barbe !
* On découvre qui est l’auteur de cet étrange ouvrage de la Renaissance en assemblant certaines lettres : Poliam frater Franciscus Columna peramavit (« Frère Francesco Colonna a aimé Polia intensément »).