Le
Tenancier :
À moi
Pieds Nickelés, Abbott et Costello
Et Laurel
et Hardy, mes amis, mes poteaux !
Placée
entre vos mains, toute tarte à la crème
Se mue
magiquement en une arme suprême.
Signalons que
l’Ode fut déjà publiée par
Deleatur
dans sa Bibliothèque gourmande dans une version plus longue,
semble-t-il…
Pierre Laurendeau : O
Tenancier ! Tu as
bonne
mémoire ! Effectivement, la première édition de
l’Ode, en
1985,
était accompagnée d’une biographie de Georges Le Gloupier par Georges
de Lorzac
– les deux chenapans étant des pseudos d’un certain JPB. Même si le
lancer de
tartes à la crème a été transféré au Belge Noël Godin
[1],
il faut rétablir la vérité : Godin a hérité de Le Gloupier, qui
fit ses
premières apparitions, si ma mémoire est bonne, dans le journal
Sud-Ouest
dans les années 60, où officiait alors JPB. Il s’occupait, je crois, de
la
chronique mondaine du Bordelais et devait rapporter les vernissages
d’expositions
et autres pince-fesses. Il avait pris l’habitude de glisser un Georges
Le
Gloupier, confrère imaginaire d’un autre journal, dans la brillante
assistance,
et s’amusait à voir Le Gloupier figurer dans les chroniques
concurrentes.
Pour le lancement de l’édition originale de
l’Ode,
Le
Gloupier avait vu grand : il (Noël ou JPB, ou les deux ?)
entarta
Godard au festival de Cannes. Exclu du festival, il dut être réintégré
à la
demande expresse de Godard, sans quoi le cinéaste quittait lui-même le
festival, argumentant que le lancer de tarte à la crème était une
tradition
cinématographique dès les origines !
Actuel avait publié
un magnifique
article, avec photo de Godard encrémé, ainsi que des extraits de
l’Ode
–
l’édition fut épuisée en un clin d’œil.
Lorsque je créai la collection des minilivres, JPB
accepta que
j’y glisse l’Ode. « Tu as les droits à vie ! Tu en fais ce
que tu
veux. »
Notons
que
l’Ode figure en bonne place
dans la magnifique
Anthologie de la subversion carabinée de
Noël Godin
(L’Age d’homme).
[1]
Les premiers entartages se pratiquaient en commando : JPB
et Godin
assumant tour à tour le lancer et la protection du lanceur. Dans ses
Mémoires (Crème
et Châtiment), Godin parle d’un centre d’entraînement clandestin au
lancer
de tartes à la crème quelque part dans les Cévennes. Je n’ai pas eu
confirmation de son existence par le second !