jeudi 9 novembre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 12


Georges Le Gloupier
Ode à l'attentat
pâtissier

Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques gourmands



Le Tenancier :
À moi Pieds Nickelés, Abbott et Costello
Et Laurel et Hardy, mes amis, mes poteaux !
Placée entre vos mains, toute tarte à la crème
Se mue magiquement en une arme suprême.
Signalons que l’Ode fut déjà publiée par Deleatur dans sa Bibliothèque gourmande dans une version plus longue, semble-t-il…
 
Pierre Laurendeau : O Tenancier ! Tu as bonne mémoire ! Effectivement, la première édition de l’Ode, en 1985, était accompagnée d’une biographie de Georges Le Gloupier par Georges de Lorzac – les deux chenapans étant des pseudos d’un certain JPB. Même si le lancer de tartes à la crème a été transféré au Belge Noël Godin[1], il faut rétablir la vérité : Godin a hérité de Le Gloupier, qui fit ses premières apparitions, si ma mémoire est bonne, dans le journal Sud-Ouest dans les années 60, où officiait alors JPB. Il s’occupait, je crois, de la chronique mondaine du Bordelais et devait rapporter les vernissages d’expositions et autres pince-fesses. Il avait pris l’habitude de glisser un Georges Le Gloupier, confrère imaginaire d’un autre journal, dans la brillante assistance, et s’amusait à voir Le Gloupier figurer dans les chroniques concurrentes.
Pour le lancement de l’édition originale de l’Ode, Le Gloupier avait vu grand : il (Noël ou JPB, ou les deux ?) entarta Godard au festival de Cannes. Exclu du festival, il dut être réintégré à la demande expresse de Godard, sans quoi le cinéaste quittait lui-même le festival, argumentant que le lancer de tarte à la crème était une tradition cinématographique dès les origines ! Actuel avait publié un magnifique article, avec photo de Godard encrémé, ainsi que des extraits de l’Ode – l’édition fut épuisée en un clin d’œil.
Lorsque je créai la collection des minilivres, JPB accepta que j’y glisse l’Ode. « Tu as les droits à vie ! Tu en fais ce que tu veux. »
Notons que l’Ode figure en bonne place dans la magnifique Anthologie de la subversion carabinée de Noël Godin (L’Age d’homme).

[1] Les premiers entartages se pratiquaient en commando : JPB et Godin assumant tour à tour le lancer et la protection du lanceur. Dans ses Mémoires (Crème et Châtiment), Godin parle d’un centre d’entraînement clandestin au lancer de tartes à la crème quelque part dans les Cévennes. Je n’ai pas eu confirmation de son existence par le second !

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