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mardi 29 novembre 2022

Où le Tenancier se goure, semble-t-il

Bien que votre Tenancier se soit beaucoup intéressé à la science-fiction (il a tenu une émission sur le sujet sur près d’une vingtaine d’années), il s’est peu à peu éloigné du genre. Certes, de temps à autres, il lui arrive de rédiger une histoire qui pourrait s’apparenter à cette littérature, sachant par ailleurs qu’il ne la considère pas comme un genre, mais plutôt un mode de narration. D’ailleurs, qui se préoccupe de connaître la nature de ce qu’on lit, pourvu que cela remplisse sa mission (et vous pouvez investir ce que vous voulez dans cette notion de « mission ») ? Je suis toutefois intrigué par l’usage que l’on assigne désormais à la SF et le fait que certains de ses acteurs obéissent à l’injonction de conforter la réalité, comme si, tout à coup la SF devenait un laboratoire conjectural pour un secteur de Recherche & Développement (mais après tout, la SF reprend certains archétypes de la classe moyenne, y compris parfois la béatitude entrepreneuriale) et non une littérature qui navigue surtout au large de notre contemporanéité, possédant plus une valeur testimoniale que d’injonction « sociétale » ou technologique. Il semble que votre Tenancier se goure. Ainsi, n’est-il plus rare de voir fleurir des tables rondes dans les festivals qui confrontent les thèmes plus ou moins classique de la SF au fait social. Il devient intrigant de songer que l’on demande à cette littérature une compétence et un point de vue là où d’autres champs littéraires sont priés de ne pas fourrer leur nez, sans doute par incompétences, alors que les auteurs en question possèdent sans nul doute autant de conscience sociale et politique qu’un écrivain de SF moyen. Le phénomène conserve toutefois un aspect anodin et même sympathique, à rechercher perpétuellement une respectabilité ailleurs que dans le monde des lettres, où son image s’est démonétisée (en partie par sa faute, mais ceci est une autre histoire).