jeudi 2 octobre 2014

Du nez des nains...

Les années 30 furent une période de frénésie sexuelle dans le cinéma américain. Jouant avec la censure, on vit nombre d’extases suspectes et de conduites déviantes. Que l’on songe à Fay Wray dans King Kong — on reviendra sur le sujet un jour — ou au sadisme du Comte Zaroff, parmi les innombrables exemples qui ne se cantonnaient d’ailleurs pas au fantastique mais débordaient également sur les screwball comedies et autres types de films. Une création de 1937, universellement reconnue comme un chef-d’œuvre de l’animation n’échappe particulièrement pas à des essais de contournements de censure. Il s’agit de Blanche Neige et les sept nains. Nous avons certes en mémoire l’image de la reine qui prend les traits de Joan Crawford déambulant dans des catacombes dont l’aspect méphitique fut inauguré plusieurs années auparavant par les images mortifères de la première vamp du cinéma, Theda Bara : cadavres enchaînés, barreaux, cellules, accessoires de torture… on ne s’ennuyait nullement dans les caves de Buena Vista et d'ailleurs. On passera sur la symbolique de l’assassinat au couteau par le chasseur qui se trouve dans le conte originel et qui ne nous apporte pas une jouissance particulière — sur le plan cinématographique, voulons-nous dire… Quant à la symbolique de la pomme, nous renvoyons tout le monde au visionnage du film.
Il est cependant une autre symbolique largement exploitée dans le film à plusieurs reprises et dont la scène inaugurale est si éloquente qu’elle se passe de commentaire. Il s’agit de l’utilisation du nez comme attribut sexuel. Expliquons-nous par l’image en signalant en préambule que Blanche neige arrive à la demeure des sept nains et croyant arrivant chez des enfants. Après une séance de ménage, fatiguée, elle s’endort en travers de trois des petits lits. Les nains arrivent dans le dortoir, pensant y trouver un monstre…

 
 
L’identification de la maturité des nains par le jaillissement — dirions nous : « la turgescence » — des appendices nasaux a fait la joie secrète de votre Tenancier alors qu’il visionnait cela en compagnie de ses filles en bas âge. Depuis, elles ont grandi et elles savent, le Tenancier n’a donc plus à se cacher ! Un autre passage du film utilise encore le nez de façon fort éloquente, celui où Blanche Neige embrasse le front de Grincheux. La conclusion de ce baiser et la direction finale du nez nous informe éloquemment sur la sexualité qui règne là-bas.
Note qui n’a presque rien à voir : les images utilisées proviennent d’une version remastérisée. Nous soupçonnons que la maison Disney ne s’est pas arrêtée à cela et qu’elle a fait redessiner les personnages, leur prêtant de fâcheux caractères néoténiques. Sans doute un lecteur cinéphile saura nous confirmer la chose…

8 commentaires:

  1. Cette ambivalence n'avait pas échappé aux varappeurs du Saussois, qui avaient baptisé une voie d'escalade "Blanche fesse et les sept mains".

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  2. Gil, question escalade, nous serions plutôt dans la nosographie de la chose... enfin, disons plutôt ici la nasographie...

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Pop9, le message que vous avez publié semblait délicieux, dommage que vous l'ayez supprimé.

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  5. Croyez-le ou non, cher Mister T., mais moins de vingt-quatre heures après, je ne sais plus ni ce que j'avais écrit ni pourquoi je l'ai supprimé. C'est effrayant. Je vais essayer de dormir un peu. Peut-être rêverai-je que Blanche-Neige embrasse mon front ?

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  6. Mon très cher Pop, j'ai conservé votre saillie dans la cryogénie. Il ne tient qu'à vous que je l'expose...
    Pour Blanche-Neige, tentez le coup, mais revenez alors nous le narrer.

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  7. Allez-y Mister T., pas de souci (je me doutais que vous aimiez les paillettes).
    Si j'emballe Blanche-Neige, je ne vous le dirai, pas de secret entre nous.

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  8. Alors voici ce que vous aviez supprimé :

    « C'est de plus en plus scabreux, par ici.
    Nous réprouvons avec véhémence.
    Décidément, les dégâts de Vatican II sont effroyables. »

    Nous approuvons, naturellement.

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