Votre Tenancier a passé la barrière depuis pas mal de temps.
Mais, dans sa jeunesse, il contemplait également l’avenir les yeux mi-clos dans
la jouissance anticipée de tout ce qui pouvait arriver. Même pas peur ! Il
lisait avidement ce qui lui tombait sous la main, allant généralement au
plus facile ou alors à ce qui ressortait d’une mystérieuse évidence : une
fièvre secrète qui présidait aux images induite par ses lectures et ses
visionnages. Images ou textes d’autant plus précieux que cela ne se livrait pas
si facilement, que la parcimonie entraînait à la répétition, à la réécoute, au « revisionnage »
y compris dans une rêverie entretenue par l’ennui. Cela se passait souvent au
seuil de la nuit et se prolongeait jusqu’au basculement vers le sommeil. L’hiver
était alors une saison propice à la prorogation de cette errance. Votre
Tenancier rêvassait alors à livre refermé et se prélassait longuement dans la
limite ténue qui précède le sommeil. Il en a parfois la nostalgie.
Parfois, cela revient : une image, un son. Au lieu de récriminer à cette raréfaction, votre Tenancier, les yeux légèrement clos, revoit cet avenir figé dans une stase, une sorte d’hiver qu’il voudrait voir durer. Et puis il appareille.
Parfois, cela revient : une image, un son. Au lieu de récriminer à cette raréfaction, votre Tenancier, les yeux légèrement clos, revoit cet avenir figé dans une stase, une sorte d’hiver qu’il voudrait voir durer. Et puis il appareille.
Mais là, voyons! enfin!
RépondreSupprimerBéatrice