Qu’on pardonne au Tenancier sa marotte qui consiste à
remettre Verne sur la table à tout bout de champ. Promis, il s’amendera et
réduira ses billets à son sujet. En attendant, et même si vous n’êtes pas
vernistes pour deux ronds, la nouvelle vous concerne aussi un peu. On vient
d’apprendre que la communauté Amiens métropole retirait sa subvention annuelle
de 80 000 € allouée au Centre International Jules Verne (Anciennement
Centre de Documentation Jules Verne). Certes, nous sommes au courant que la
crise touche les budget locaux, que le report de certaines charges naguère assumées par l’état pèse sur ces mêmes budgets. Cette communauté a fait
un choix ; on le regrette, mais on reste dubitatif. Pour notre
part, nous pensons que se remettre dans les bras d’un organisme étatique ou
semi étatique revient à ne plus être maître de sa destinée mais consiste à la soumettre
aux décisions de personnes étrangères à cette entreprise culturelle. Cette
communauté amiénoise avait repris les rênes du centre en 2011, il a fallu peu
de temps pour que cette association vieille de presque 45 ans disparaisse. Il
semble que le fonds documentaire sera transféré à l’Université de Picardie,
ce dont on se réjouit pour les chercheurs. Reste tout de même le prétexte
invoqué par Nathalie Devèze, la vice-président chargée de la culture, qui laisse rêveur. Voici ce
qu’elle déclare à la journaliste du Courrier Picard :
« Nous nous sommes en effet interrogé sur l’activité de cette association. La revue qu’elle publie pas forcément de manière très régulière s’adresse à un public averti. Ses animations à destination des scolaires sont inexistantes. Nous leur avons pourtant demandé de déposer une demande de contrat local d'éducation artistique pour les écoles maternelles et primaires ».
Ainsi, le maintien du Centre de documentation était soumis à
une obligation de résultat, attitude assez typique des édiles dans leur
démarches productiviste de la culture. Cette idée de rentabilité à court terme
fait comme d’habitude fi de ce qui avait été réalisé par le passé par
l’association. Incidemment, le discours de cette personne renvoie de nouveau
Verne à son statut d’écrivain pour la jeunesse, confirmant
l’ignorance crasse qui règne dans le marigot de l’administration culturelle et
notamment vis-à-vis du travail de ce Centre international et de ceux qui le
fréquente. Oserait-on demander aux Amis de Pierre Louÿs de souscrire à un
contrat avec les écoles ? Personnellement, la chose m’amuserait.
On peut sans peine deviner que la raison invoquée était un prétexte pour une
raison qui nous échappe puisque nous ne sommes pas familier avec ce genre de manœuvre
(nous n’aimons ni les subventions ni les tutelles par chez nous !)
Argument hypocrite, inconséquence budgétaire qui fait que l’association ayant
récemment déménagé, elle devra sans doute fermer ses portes. Qui a donc avalisé
ce déménagement pour couper ensuite les subventions ?
Il est de règle en ce moment de sabrer tout les budgets
concernant la culture. Ce n’est qu’une étape de la précarisation de la
population. La diminution générale des services publiques, des soutiens à
l’activité culturelle ou sociale est une manière comme une autre de
conditionner le corps social à l’inacceptable. Cette coupe budgétaire n’est
qu’une péripétie dans le vaste repli opéré actuellement. Déjà, nombres
d’activités culturelles sont touchées sous le prétexte qu’elles ne sont pas
rentables. Nous avions déjà une ministre de la culture qui ne lisait pas. Sans
doute faut-il déduire que nous méritons ce qui est en train de se passer.
(On vous renvoie au site du Centre de Documentation pour en
savoir plus sur son activité passée. En illustration deux des productions de l'association.)
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