Abouler : Arriver. Mot à mot, bouler à. Du vieux mot bouler : rouler. — La langue régulière a dans ébouler le pendant d'abouler. — ° Maintenant, Poupardin et sa fille peuvent abouler quant bon leur semblera. » (Labiche.) Voyez Bocson.
Le pantre aboule ;
On perd la boule,
Puis de la tole on se crampe en rompant
On perd la boule,
Puis de la tole on se crampe en rompant
(Lacenaire, Mémoires, 36.)
Abouler : Donner. — « Mais quant aux biscuits, aboulez. » (Balzac, Père Goriot.) — « As-tu de l'argent ? (Je fis signe que oui.) Aboule. Je luis donnai cent sous. » (Commentaires de Loriot.)
« Allons, allons, vieux crocodile ! ne faisons pas tant d'esbrouffes et
aboulons simultanément aux voltigeurs les chameaux qu'il a besoin...
pour sa consommation. » (Légende d'un caricature de 1830 sur la prise
d'Alger.)
Abouler de : Venir de. V. Mômir.
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
Abouler : Donner, remettre. Venir.
Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894
Abouler (du pognon) : Donner de l'argent. Ex. : Aboule ton pèze.
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Abouler v.a. Verbe transitif dans le sens de donner, remettre de l'argent, intransitif dans celui de venir.
Déjà employé par Vidocq dans les deux sens.
○ EXEMPLE : 1. Le book me doit deux cigues, faudra qu'il les aboule. 2. On avait rencard avec Victor à dix plombes, il va pas tarder à abouler
A tendance à passer dans le langage populaire, déjà indiqué en ce sens dans le Petit Larousse.
Étymologiquement, semble être de la même famille que « bouler » (voir l'expression « envoyer bouler ») et « débouler ». Par adjonction au premier mot du préfixe a qui indique la direction (existe ainsi dans amener, accourir, etc.)
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)
(Index)
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