Voici ce que j'ai répondu à Grégory lorsqu'il ma fait parvenir ces photos : « Il s'agit de La corde de Hitchcock ! Je pense que si je trouve, George le fera beaucoup plus rapidement que moi encore ! » Comme quoi, je savais que vous ne pourriez me décevoir. Pour ce qui est du plan-séquence, il paraît qu'il y aurait eu d'la triche.
Oh, il ne faut pas me surestimer : ce coup-là, c'était dans mes cordes, voilà tout !
A l'époque, la capacité de chargement des caméras 35 mm était limitée à 10 mn de pellicule. Hitchcock a donc tourné le film en huit plans-séquences de 10 mn, les raccords étant chaque fois judicieusement masqués (le dos d'un personnage occupe tout le champ, par exemple).
Sans doute le budget de montage le plus économique de toute la carrière de Hitch, même si cela exigeait que les prises soient réglées au cordeau…
Quand même, on vous attendait au tournant. J'ai identifié le film grâce au décor de la ville derrière qui n'est d'ailleurs pas très réaliste dans le film. C'est pour cela que Jules m'a fait sourire avec sa remarque et par sa finesse de déduction. Bravo à Jules également et merci à vous George pour ces précisions techniques dont nous ne sommes jamais rassasiés.
Bravo, George ! J'aurais dû prévoir une question subsidiaire ! La voici : Le film contient, dans ses dialogues, au moins trois blagues sur l'univers des livres : disons une sur l'édition, une sur la bibliomanie et une sur la lecture. Quelles sont-elles ?
Désolé pour le temps de réponse, Grégory, mais je n'avais pas vu cette question subsidiaire voici six ans et demi et viens seulement de la lire aujourd'hui.
La corde n'est franchement pas mon Hitchcock préféré, tant l'intrigue est faible et les acteurs cabotins (le pire rôle de Farley Granger, à mon sens). C'est certes un tout de force puisque Hitch respecte au poil près la règle de l'unité de temps, mais contrairement à Lifeboat peu auparavant (qui s'attachait bien plus époustouflamment à l'unité de lieu), il relève tellement de l'exercice de style casuistique que c'en devient rasoir. Heureusement que John Dall et James Stewart pimentent un peu le niveau, sinon on ronflerait tout du long.
Bref, pour répondre à votre question je viens de me le recogner en entier (figurez-vous que je suis un tantinet maniaque…) : merci ! car je me suis aperçu qu' Hitchcock profite des cinq plans de coupe techniquement obligatoires* pour modifier le décor extérieur, notamment la position des nuages peints puis les lumières de la ville puisqu'on passe du jour à la nuit. Dans l'intervalle, la caméra change de pièce pour que les techniciens de la régie modifient les peintures en arrière-plan du salon.
Pour ce qui a trait à l'édition, je relève seulement, à 22 mn 54 s. : — Rupert ne publie que les livres qu'il apprécie personnellement — en général de la philosophie. — Oh… Petits caractères, mots pompeux, zéro ventes ! — Exactement.
Concernant la bibliomanie, à 23 mn 56 s., Mrs Atwater se plaint que son beau-frère (Mr Kentley, le père de David) passe son temps à cataloguer sa bibliothèque et celui-ci rétorque qu'il lui arrive quand même parfois de lire ses livres.
Quant à la lecture, je ne vois que cet échange entre cette même Mrs Atwater et ce faux-derche de Brandon, à 39 mn 52 s. : — Vous savez, quand j'étais petite, je lisais énormément ! — Oh, nous faisons tous des choses étranges durant l'enfance…
Amitiés diaboles (hic !)
* Hormis celui qui clôt le générique d'ouverture, c'est à 12 mn 05 s., 27 mn 14 s., 44 mn 21 s., 59 mn 44 s. et 1 h 14 mn 20 s.
Ça a l'air anglais à première vue mais c'est américain par la vue de la fenêtre.
RépondreSupprimerOn cherche...
Mon cher Jules, c'est pas faux...
SupprimerQui n'a pas trouvé mérite la corde !
RépondreSupprimer(et on filmera la chose en plan-séquence…)
(Quel suspense, ce quizz…)
SupprimerVoici ce que j'ai répondu à Grégory lorsqu'il ma fait parvenir ces photos : « Il s'agit de La corde de Hitchcock ! Je pense que si je trouve, George le fera beaucoup plus rapidement que moi encore ! » Comme quoi, je savais que vous ne pourriez me décevoir.
SupprimerPour ce qui est du plan-séquence, il paraît qu'il y aurait eu d'la triche.
Oh, il ne faut pas me surestimer : ce coup-là, c'était dans mes cordes, voilà tout !
RépondreSupprimerA l'époque, la capacité de chargement des caméras 35 mm était limitée à 10 mn de pellicule. Hitchcock a donc tourné le film en huit plans-séquences de 10 mn, les raccords étant chaque fois judicieusement masqués (le dos d'un personnage occupe tout le champ, par exemple).
Sans doute le budget de montage le plus économique de toute la carrière de Hitch, même si cela exigeait que les prises soient réglées au cordeau…
Quand même, on vous attendait au tournant.
SupprimerJ'ai identifié le film grâce au décor de la ville derrière qui n'est d'ailleurs pas très réaliste dans le film. C'est pour cela que Jules m'a fait sourire avec sa remarque et par sa finesse de déduction. Bravo à Jules également et merci à vous George pour ces précisions techniques dont nous ne sommes jamais rassasiés.
C'est vrai qu'il est un rien tarte ce décor. Mais n'ayant jamais vu le film en question, je pouvais toujours me malaxer les méninges.
RépondreSupprimerBravo Georgie.
Bravo, George !
RépondreSupprimerJ'aurais dû prévoir une question subsidiaire !
La voici :
Le film contient, dans ses dialogues, au moins trois blagues sur l'univers des livres : disons une sur l'édition, une sur la bibliomanie et une sur la lecture. Quelles sont-elles ?
Désolé pour le temps de réponse, Grégory, mais je n'avais pas vu cette question subsidiaire voici six ans et demi et viens seulement de la lire aujourd'hui.
SupprimerLa corde n'est franchement pas mon Hitchcock préféré, tant l'intrigue est faible et les acteurs cabotins (le pire rôle de Farley Granger, à mon sens).
C'est certes un tout de force puisque Hitch respecte au poil près la règle de l'unité de temps, mais contrairement à Lifeboat peu auparavant (qui s'attachait bien plus époustouflamment à l'unité de lieu), il relève tellement de l'exercice de style casuistique que c'en devient rasoir.
Heureusement que John Dall et James Stewart pimentent un peu le niveau, sinon on ronflerait tout du long.
Bref, pour répondre à votre question je viens de me le recogner en entier (figurez-vous que je suis un tantinet maniaque…) : merci ! car je me suis aperçu qu' Hitchcock profite des cinq plans de coupe techniquement obligatoires* pour modifier le décor extérieur, notamment la position des nuages peints puis les lumières de la ville puisqu'on passe du jour à la nuit. Dans l'intervalle, la caméra change de pièce pour que les techniciens de la régie modifient les peintures en arrière-plan du salon.
Pour ce qui a trait à l'édition, je relève seulement, à 22 mn 54 s. :
— Rupert ne publie que les livres qu'il apprécie personnellement — en général de la philosophie.
— Oh… Petits caractères, mots pompeux, zéro ventes !
— Exactement.
Concernant la bibliomanie, à 23 mn 56 s., Mrs Atwater se plaint que son beau-frère (Mr Kentley, le père de David) passe son temps à cataloguer sa bibliothèque et celui-ci rétorque qu'il lui arrive quand même parfois de lire ses livres.
Quant à la lecture, je ne vois que cet échange entre cette même Mrs Atwater et ce faux-derche de Brandon, à 39 mn 52 s. :
— Vous savez, quand j'étais petite, je lisais énormément !
— Oh, nous faisons tous des choses étranges durant l'enfance…
Amitiés diaboles (hic !)
* Hormis celui qui clôt le générique d'ouverture, c'est à 12 mn 05 s., 27 mn 14 s., 44 mn 21 s., 59 mn 44 s. et 1 h 14 mn 20 s.
Bravo Alfred !
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