Laurence Michel est
une femme qui a choisi d'être heureuse...
Elle est pourvue du don de l'expression. Toute description de nature ou de plat cuisiné est commandée par la hiérarchie tyrannique des cinq sens et occasionne comme un voyage oriental autour de sa bibliothèque où Colette occupe une grande place.
ArD
J'ai huit ans.
Le maître du Cours moyen a fini par me placer juste à côté de la bibliothèque scolaire pour que je puisse prendre un volume sans déranger quand j'ai fini un exercice en avance.
Je suis en enchantement, impression de boire tout le savoir du monde (le titre !) en 21 tomes.
Je les ai tous lus cette année-là, sans sauter une page.
C'était la première fois que je ne ressentais pas l'impression de rester sur ma faim (d'apprendre).
Je les ai revus depuis ces gros volumes rouges, ils sont aujourd'hui un peu désuets... Les planches des « toutes dernières technologies » feront sourire. Entre autres.
J'en ai récupéré un peu dans une poubelle. Dépareillés et bien déchirés.
Mais voilà, un de ceux-qui-ne-peuvent-viscéralement-pas jeter-un-livre va préparer un colis bien lourd et bien gros, avant de l'apporter dans un Mondial Relay, parce qu'il est mon frère d'encre et de papier.
(Le « HORD FRAIS D'ENVOI » ou pas, il a gagné sa part de paradis !)
Et le site refait la géniale folie de l'envoi à deux euros quel que soit le poids.
Elle est pourvue du don de l'expression. Toute description de nature ou de plat cuisiné est commandée par la hiérarchie tyrannique des cinq sens et occasionne comme un voyage oriental autour de sa bibliothèque où Colette occupe une grande place.
ArD
J'ai huit ans.
Le maître du Cours moyen a fini par me placer juste à côté de la bibliothèque scolaire pour que je puisse prendre un volume sans déranger quand j'ai fini un exercice en avance.
Je suis en enchantement, impression de boire tout le savoir du monde (le titre !) en 21 tomes.
Je les ai tous lus cette année-là, sans sauter une page.
C'était la première fois que je ne ressentais pas l'impression de rester sur ma faim (d'apprendre).
Je les ai revus depuis ces gros volumes rouges, ils sont aujourd'hui un peu désuets... Les planches des « toutes dernières technologies » feront sourire. Entre autres.
J'en ai récupéré un peu dans une poubelle. Dépareillés et bien déchirés.
Mais voilà, un de ceux-qui-ne-peuvent-viscéralement-pas jeter-un-livre va préparer un colis bien lourd et bien gros, avant de l'apporter dans un Mondial Relay, parce qu'il est mon frère d'encre et de papier.
(Le « HORD FRAIS D'ENVOI » ou pas, il a gagné sa part de paradis !)
Et le site refait la géniale folie de l'envoi à deux euros quel que soit le poids.
Jojo les bonnes affaires.
C'est le nom du relais où je viens de récupérer Tout l'univers.
J'y étais déjà allée, le gars qui tient ce très petit magasin où tout est en vrac a des dreadlocks jusque là où le dos perd son nom.
Je préviens qu'il s'agit d'un carton très gros et très lourd, une encyclopédie. Il demande en souriant (il sourit tout le temps) : « Tout l'univers ? »
Bien étonnée, je remarque : « Vous êtes trop jeune pour l'avoir connue à l'école ! »
Il m'a expliqué qu'il l'avait chez lui quand il était enfant, sa mère s'était ruinée pour la payer à sa sœur aînée, huit mille francs ! Et qu'à présent les gens la jettent parfois...
Je raconte le monsieur qui me l'a donnée, qui s'est donné bien du mal à emballer et déposer.
Commentaire cette fois sérieux de mon rasta préféré : « J'aurais fait pareil. »
Il (heureusement) a porté le colis et l'a déposé dans ma voiture, je n'ai plus qu'à les sortir un par un !
Laurence Michel
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