mardi 29 juillet 2014

Images non contractuelles


Cette élégante adaptation fut publiée sur le blog Feuilles d'automne en juin 2008. Si nous avons changé un peu notre profession de foi avec notre blog actuel, les propos restent néanmoins valides pour une grande part. De toute façon, le Tenancier persiste à ne pas se trouver ressemblant.
(On peut cliquer sur les images pour les agrandir)

samedi 26 juillet 2014

Tu n’as qu’à te comporter comme un casseur et camper où bon te semble. Ne te prends pour personne et plus volontiers pour un autre, de manière à ce que l’on continue de te chercher. Dis-le à George qui préfère les bons.


"Si vous voulez que je vous parle de Gian Maria Volonte, ça va être une autre histoire. Gian Maria Volonte est un acteur d’instinct. Il est sans doute un grand acteur de théâtre en Italie et, probablement, il est même un grand acteur shakespearien, mais il est un personnage absolument impossible, en ce sens qu’il ne m’a donné à aucun moment le sentiment d’avoir affaire à un professionnel. Il ne savait pas se placer dans la lumière et ne comprenait pas qu’un centimètre à gauche ou un centimètre à droite, ce n’était pas la même chose. J’avais beau lui dire : « Regardez Delon, regardez Montand, voyez comment ils accrochent la lumière impeccablement, etc. » Il paraissait ne rien comprendre. Je crois que son activité  politique (il est gauchiste et le dit assez) n’a rien fait pour nous rapprocher. J’ai appliqué tout le temps cette espèce de loi « anti-casseur », dont on parle beaucoup en ce moment en France, alors que lui, c’est un casseur. Il était très fier d’avoir campé à l’Odéon pendant les jours « glorieux » de mai-juin 1968 ; moi, personnellement, je n’ai pas campé à l’Odéon… Il paraît que quand il avait une week-end de libre il sautait dans l’avion pour aller le passer en Italie. Ça c’est du supernationalisme, c’est moi qui vous le dis. Un jour, je lui ai dit : «  Vous ne pouvez pas rêver d’être un acteur international aussi longtemps que vous mettrez au-dessus de tout, comme vous le faites, votre qualité d’Italien, chose qui n’a pas plus d’importance que d’être français… » Or, tout ce qui est italien pour lui est sacré et merveilleux et ce qui est français est ridicule. Un jour je me souviens de l’avoir vu sourire alors que nous étions en train de mettre en place une scène de transparence. « Pourquoi souriez-vous ? » lui ai-je demandé intrigué. « Parce que… m’a-t-il répondu, vous avez vu Banditi a Milano ! tout a été tourné en direct pendant qu’on roulait… » « Ah ! Bon ! Mais y avait-il des scènes de nuit comme ça ? Étiez-vous en voiture pendant qu’on filmait une scène de nuit qui devait être vue à travers les vitres ? » « Ah ! Non ! » Et il a semblé comprendre que nous ne faisions pas de transparences dans le but de l’amuser. Un personnage curieux. Très fatigant. Je vous promets que je ne referai plus de film avec Gian Maria Volonte. "
 
Rui Nogueira : Le cinéma selon Melville — Seghers, 1974

Pacson

Pacson ou Paqueson : Paquet.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

vendredi 25 juillet 2014

jeudi 24 juillet 2014

Le salon littéraire

Pour continuer nos jeux de vacances, voici des mots croisés. Ils ont été préparés par Tristan Bernard et ont été publiés en recueil en 1925 chez Bernard Grasset. Votre Tenancier a le bonheur de posséder un exemplaire dont les grilles ont été remplies en très grande partie par un heureux prédécesseur, remplissage utile lorsqu'on constate que l'ouvrage ne comporte aucune solution. En effet, ces mots croisés firent l'objet d'un concours dont la résolution passa par voie de presse. Le Tenancier vous convie à chercher de votre côté, il remplira la grille à mesure de vos trouvailles indiquées dans les commentaires... Pour plus de clarté, on a changé la numérotation arabe des horizontales pour des chiffres romains, ce qui n'est pas le cas dans l'édition originale. Comme d'habitude, on fait appel à  votre sens de l'honneur pour ne pas aller vérifier ici ou là la solution.

LE SALON LITTÉRAIRE

Il n'est peut-être pas mauvais, pour venir à bout de celui-là, d'avoir fréquenté quelque peu le fils d'un tapissier.


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
I A
S E L
E
R A A B
II B A S S E
L A E R T E
III O S
C O V I E L L E
IV
S
A N I S
I O
E
V P O U R C E A U G N A C
VI E U
B E N
S I
G
VII T R
A
S C I E U R S
VIII A D A G E
I N U L E E
IX L I G N E
V E X E E S
X E
I A
D E S

E
XI
J O S S E

P E S E

HORIZONTALEMENT

I. — Esprit (3).Ville hongroise (4).
II. — Chanteur (5).  — Père d'un roublard (6).
III. — Nous en avons tous (2). — Valet d'un parvenu (8).
IV. — Ombellifère (4). — Ruminant célèbre, qui fit une forte randonnée (2).
V. — Que l'on fait passer pour fou (12).
VI. — Auxiliaire (2). — Fils d'arabe (3). — Affirme en riposte (2).
VII. — Initiales d'un peintre et d'un philosophe qui portaient les mêmes nom et prénom (2). — Débitent du bois (7).
VIII. — Dicton (5). — Composée (6).
IX. — Prince célèbre par son esprit et par ses mémoires (5). — Pas contentes (6).
X. — Le Kaizer acquiesce (2). — Petits cubes (3).
XI. — Marchand de bijoux dont le nom est obligatoirement précédé de Monsieur (5). — Mesure (4).

VERTICALEMENT

1. — Sur la Baltique (3). — Chacune des divisions de la rosette ambulacraire de l'oursin (6).
2. — Étouffé (8).
3. — Le pape (2). — Spéculation (4).
4. — Tint un salon littéraire (11).
5. — Prénom masculin (6). — Deux fois la même voyelle (2).
6. — Appel (5). — Préposition souvent enviée (2).
7. — Prénom (5). — Assaisonne (4).
8. — Diphtongue (2). — Locaux industriels (6).
9. — Pieux (9).
10. — Ville belge (5). — Trois lettre de pilule (3).
11. — Termine un nom de sel (3). — Acceptées (7).
12. — Manifestation ovine (2). — Termine un nom breton (2). — Possessif (3).

Ci-dessous le cartonnage de l'édition Grasset 

Nabot

Nabot : Petit homme de la taille d'un nain. Syn. : Haut comme mes fesses.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

mardi 22 juillet 2014

Charade

Mon premier est une salade
Mon deuxième est une salade
Mon troisième est une salade
Mon quatrième est une salade
Mon cinquième est une salade
Mon sixième est une salade
Mon septième est une salade
Mon huitième est une salade

Et mon tout est un célèbre écrivain anglais

(Message habituel : essayez donc de trouver par vous même, hein...)

Petite remarque autour du Glossaire qui nous servira d'introduction

Il y a peu, dans une autre vie, c'est-à-dire dans le blog que votre Tenancier publiait avant celui-ci, il lui fut reproché d’utiliser de l’imagerie maoïste comme éléments de ses publications. Certaines personnes qui ne s’étaient jamais manifestées jusque là témoignèrent d’une indignation dont on ne pouvait certes ignorer la vertu mais qui tombait un peu à côté, étant donné qu’on ignorait — volontairement ? — le kitsch de ces représentations. Or, si le Tenancier vous paraît parfois un peu trop sérieux, il fait ce qu’il peut pour considérer ces simagrées avec distance, si ce n’est avec humour. Ainsi, n’étant pas maoïste pour un sous, le Tenancier s’amusait. Avec Le retour du Tenancier (bonsoir, quel blog !) il est fort à parier que des reproches assez semblables risquent de revenir avec le glossaire qui est notre rubrique permanente. En effet et même si jusqu’à maintenant nous ne l’avons pas constaté, certains argots ont un contenu sexiste, raciste et homophobe. Devrait-on pour autant les passer sous silence ? Ignorer des choses ou des faits ne revient pas à les détruire. Il est assez pénible de devoir se justifier, même par anticipation de notre curiosité. Et passer un mot sous silence est la défaite de la pensée, l'abdication de l'intelligence. Ces mots sont autant d’empreinte d’un milieu et  de ses habitus et les exposer n’implique pas une adhésion à ses codes sociaux ou à ses préjugés. C’est un peu comme l’imagerie maoïste, voyez-vous, c’est désuet et idiot, c'est kitsch. Nous prions donc ceux qui seraient tentés de « tuer » le messager et non de se moquer du message de passer leur chemin. Ce blog n’est pas pour eux.

mardi 15 juillet 2014

Le polar selon Bertolt

Un bon auteur de romans policiers ne gaspillera pas trop son talent et ne se creusera pas trop les méninges à inventer de nouveaux caractères ou exploiter de nouveaux mobiles. Ce n’est pas cela qui compte. Celui qui, constatant que dix pour cent de tous les crimes ont lieu dans un presbytère, s’exclame : « Toujours la même histoire ! », celui-là ne comprend rien aux romans policiers. Tant il est vrai qu’au théâtre il s’exclame : Toujours la même histoire ! », à peine le rideau s’est-il levé. L’originalité n’est pas là. Bien au contraire, ce sont les variations sur des thèmes plus ou moins conventionnels qui constituent une des caractéristiques fondamentales du roman policier et qui confèrent une esthétique à ce genre […]
Le code du roman policier anglais est le plus riche et le plus sévère. Il se plaît dans les règles les plus rigides qui sont codifiés dans d’excellents essais. les Américains ont des règles assurément moins strictes et, du point de vue anglais, ils ont tort de trop courir après l’originalité. Leurs assassinats se commettent à la chaîne et revêtent un caractère épidémique.
 
Bertolt Brecht, Écrits sur l’art et la littérature, extrait cité dans : « Le roman criminel » par, S. Benvenuti, G. Rizzoni et M. Lebrun. (L’Atalante, 1982)