lundi 8 décembre 2014
Vivres
Il calcula
également le poids exact
de ses vivres ; ils
consistèrent en thé, en café, en biscuits, en viande salée et en
pemmican,
préparation qui, sous un mince volume, renferme beaucoup d’éléments
nutritifs.
Indépendamment d’une suffisante réserve d’eau-de-vie, il disposa deux
caisses à
eau qui contenaient chacune vingt-deux gallons1.
La consommation de ces divers aliments devait peu à peu diminuer le poids enlevé par l’aérostat. Car il faut savoir que l’équilibre d’un ballon est d’une extrême sensibilité. La perte d’un poids presque insignifiant suffit pour produire un déplacement très appréciable.
Le docteur n’oublia ni une tente qui devait recouvrir une partie de la nacelle, ni les couvertures qui composait toute la literie du voyage, ni les fusils du chasseur, ni ses provisions de poudre et de balles.
Voici le
résumé de ces différents calculs :
La consommation de ces divers aliments devait peu à peu diminuer le poids enlevé par l’aérostat. Car il faut savoir que l’équilibre d’un ballon est d’une extrême sensibilité. La perte d’un poids presque insignifiant suffit pour produire un déplacement très appréciable.
Le docteur n’oublia ni une tente qui devait recouvrir une partie de la nacelle, ni les couvertures qui composait toute la literie du voyage, ni les fusils du chasseur, ni ses provisions de poudre et de balles.
Ferguson.....................................135 livres
Kennedy......................................153 —
Joe..........................................120 —
Poids du premier ballon......................650 —
Poids du second ballon.......................510 —
Nacelle et filet.............................280 —
Ancres, instruments,
Fusils, couvertures, }................190 —
Tente, ustensiles divers,
Viande, pemmican,
Biscuits, thé, }................386 —
Café, eau-de-vie,
Eau..........................................400 —
Appareil.....................................700 —
Poids de l’hydrogène.........................276 —
Lest.........................................200 —
Total........4000 Livres
Tel était
le décompte des quatre mille livres que le docteur
Ferguson se proposait d’enlever ; il n’emportait que deux cent
livres de
lest, « pour les cas imprévus seulement », disait-il, car il
comptait
bien ne pas en user grâce à son appareil.
1 :
Cent litres à peu près. Le gallon qui contient 8
pintes vaut quatre litres 453
dimanche 7 décembre 2014
Une historiette de Béatrice
samedi 6 décembre 2014
De l’écriture manuscrite, considérée dans sa possible disparition
Faire sa fête à l’écriture
manuscrite : l’idée provient sans doute d’un consortium d’hyper cerveaux du
côté de quelque Silicon Valley. Il s’agit de substituer à l’apprentissage, par
enfants et adolescents, du geste graphique, le glorieux et rapide
« traitement de texte » que permet la technologie. Pratique obscurantiste
et démodée que l’écriture manuscrite ? Avatar médiéval ? Luxe
aristocratique ? Nous y sommes. S’agirait-il de la mettre hors la loi,
comme c’est le cas désormais dans une partie des états américains ? et
comme c’est en débat dans certains états d’Europe du Nord ? L‘école ne serait plus un lieu où la
pensée se construit à la main, dans le sillon des lignes. Adieu plumes et
stylos, crayons et feutres. Au revoir la page intimidante, les brouillons
griffonnés, les incipit emblasonnés, les calligraphies tâtonnantes où la lettre
prend corps. Exit enfin,la musicalité du cahier, cet ensemble relié de
variations sur le thème de l’apprentissage personnel.. Autant d’accessoires à
ranger au cabinet des antiques , avec étiquette datée, pour tout cet
attirail devenu historique, obscur témoin de l’écriture et de la différence.
C’est d’ailleurs cette « différance », avec ses ratures et ses
marges, qu’il s’agit de traiter comme une approximation, ou une tare. Mais
s’est-on suffisamment enquis de ce que pourrait bien signifier une enfance sans
trace écrite, et, dans nos sociétés, une entrée dans la vie dénuée de cettealchimie
lettriste qui ouvre la porte des signes ?
Alors oui, surveillons nos plumes et nos (belles) lettres ! Quelles que soient par ailleurs nos pratiques sociales et culturelles, applaudissons l’écriture manuscrite, canevas premier d’une toile ultérieur. Retrouvons parfois l’émotion du « vide papier que sa blancheur défend »… Mesurons aussi l’ampleur des risques à l’aune de la « haine de l’écriture », et de ses conséquences historiques.
Alors oui, surveillons nos plumes et nos (belles) lettres ! Quelles que soient par ailleurs nos pratiques sociales et culturelles, applaudissons l’écriture manuscrite, canevas premier d’une toile ultérieur. Retrouvons parfois l’émotion du « vide papier que sa blancheur défend »… Mesurons aussi l’ampleur des risques à l’aune de la « haine de l’écriture », et de ses conséquences historiques.
Jean-François Cassat
jeudi 4 décembre 2014
L'Ange des livres
Je connaissais toutes les librairies de New York dans
lesquelles on trouvait des livres français.
Leurs propriétaires, vieux et juifs pour la plupart me laissaient errer dans les réserves. Ils comprenaient. Lorsque je poussais la porte, ils faisaient une mine à la fois grognonne et narquoise, hochaient la tête ; puis avec un soupir, ils se levaient, tournaient des boutons : la magie des couloir s’illuminait ; sans un mot ils regagnaient leur coin, se penchaient de nouveau sur leurs paperasses. J’entrais dans un silence immortel.
Il est certain que je fus souvent guidé. Tout se passait comme si une invisible Sagesse se fût condensée en clé pour m’ouvrir certaines portes. Les ouvrages que je voulais — que je devais — connaître, en cette heure essentielle de la jeunesse, l’Ange des livres aussitôt les plaçait entre mes mains.
Il existe indubitablement — ainsi que Breton a tenté de l’établir dans les parties scientifiques de son œuvre — une connexion occulte entre le désir et son objet.
Occulte parce que l’objet ne se donne pas toujours à qui le convoite quand il le convoite. De sorte que les sceptiques ont beau jeu, qui prétendent que cette connexion est illusoire, et que ceux qui y croient sont les dupes de leur imagination.
De fait, Il ne serait pas trop difficile de montrer qu’ici comme ailleurs ce sont les sceptiques qui sont les dupes de leur scepticisme, lequel empêche les phénomènes dont ils nient l’existence de se produire.
Leurs propriétaires, vieux et juifs pour la plupart me laissaient errer dans les réserves. Ils comprenaient. Lorsque je poussais la porte, ils faisaient une mine à la fois grognonne et narquoise, hochaient la tête ; puis avec un soupir, ils se levaient, tournaient des boutons : la magie des couloir s’illuminait ; sans un mot ils regagnaient leur coin, se penchaient de nouveau sur leurs paperasses. J’entrais dans un silence immortel.
Il est certain que je fus souvent guidé. Tout se passait comme si une invisible Sagesse se fût condensée en clé pour m’ouvrir certaines portes. Les ouvrages que je voulais — que je devais — connaître, en cette heure essentielle de la jeunesse, l’Ange des livres aussitôt les plaçait entre mes mains.
Il existe indubitablement — ainsi que Breton a tenté de l’établir dans les parties scientifiques de son œuvre — une connexion occulte entre le désir et son objet.
Occulte parce que l’objet ne se donne pas toujours à qui le convoite quand il le convoite. De sorte que les sceptiques ont beau jeu, qui prétendent que cette connexion est illusoire, et que ceux qui y croient sont les dupes de leur imagination.
De fait, Il ne serait pas trop difficile de montrer qu’ici comme ailleurs ce sont les sceptiques qui sont les dupes de leur scepticisme, lequel empêche les phénomènes dont ils nient l’existence de se produire.
Charles Duits : André Breton a-t-il dit passe (1969)
Galant(e)
Galant(e)
Fille galante, prostituée. — La Baudoin, la trouvant d'ailleurs d'une figure intéressante, n'eut pas de peine à lui faire embrasser l'état de fille galante. (Inspect. de Police.)
Vert galant : jeune homme entreprenant auprès des femmes. — Belle servante et mari vert galant. (La Fontaine, Contes.)
Galante : femme qui recherche des aventures amoureuses. — Tudieu, quelle galante ! Comme elle prend feu d'abord ! (Molière, Pourceaugnac.)
Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux
XVIIe et XVIIIe siècles (1979)Fille galante, prostituée. — La Baudoin, la trouvant d'ailleurs d'une figure intéressante, n'eut pas de peine à lui faire embrasser l'état de fille galante. (Inspect. de Police.)
Vert galant : jeune homme entreprenant auprès des femmes. — Belle servante et mari vert galant. (La Fontaine, Contes.)
Galante : femme qui recherche des aventures amoureuses. — Tudieu, quelle galante ! Comme elle prend feu d'abord ! (Molière, Pourceaugnac.)
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