Commes les deux Corneille ils étaient deux Dumas,
Mais aucun ne fut Pierre, et tous deux sont Thomas.
Henry Becque.
Si le coup de bec, de Becque t'éveille
Ô Thomas Corneille, en l'obscur tombeau,
Pardonne à l'auteur qui baye aux corneille,
Et songe au public qui baille aux Corbeaux.
[...] « Prendre la place d'un bonhomme
dont on ignore les motifs de son déplacement, requiert infiniment de
prudence, et un don très poussé du point de suspension. Fort
t'heureusement, je suis un suspensionniste spontané. Dès que l'on
m'enseigna, à l'école, les règles mouvantes de la ponctuation, je
reconnus le point suspensif ! Il était déjà en moi ! A travers le
fourmillement des virgules, des points-virgules, et autres points en
tout genre, je fus subjugué par ces trois petites crottes de mouche en
ligne. Cet élan n'avait rien de maçonnique. Il procédait d'un besoin de
me blottir. C'est le refuge de l'inexprimable ! Le point de suspension,
c'est ce qui vous reste à dire quand vous avez tout dit, donc
l'essentiel ! Une manière d'en finir avec sa pensée ! Et aussi de la
préserver. On peut s'y réfugier à tout instant de la conversation. Il
est toujours disponible, d'une efficacité constante. Je crois que s'il
n'avait pas existé, Georges Simenon l'aurait inventé ! Il est
simultanément évasif et précis puisqu'il permet au lecteur d'emboîter sa
pensée à celle de l'auteur. Moi, c'est bien simple : si un
gouvernement totalitaire venait à proscrire le point de suspension, je
n'écrirais plus qu'en braille ! »
San Antonio Ça ne s'invente pas
(1972)
(Cet extrait fut déjà publié en avril 2009 sur le blog Feuilles d'automne)
Les situs susnommés, tout à leurs ablutions,
Se prirent pour des super-héros de fiction :
Pour survivre dans cet univers, faut choisir !
Et Bruce Banner n'est pas forcément le pire.
Amoureuse d'un beau polytechnicien
Qui, d'elle autant épris la besognait fort bien,
L'étoile de mer grimpa au septième ciel
Mais, prise de vertige, craignit la gamelle.
Donc, voici l’hiver de notre déplaisir changé en
glorieux été par ce soleil
d’York ; voici tous les nuages qui pesaient sur notre maison
ensevelis
dans le sein profond de l’Océan ! Donc, voici nos tempes ceintes
de
victorieuses guirlandes, nos armes ébréchées pendues en trophée, nos
alarmes
sinistres changées en gaies réunions, nos marches terribles en
délicieuses
mesures ! La guerre au hideux visage a déridé son front, et
désormais, au
lieu de monter des coursiers caparaçonnés pour effrayer les âmes des
ennemis
tremblants, elle gambade allègrement dans la chambre d’une femme sous
le charme
lascif du luth. Mais moi qui ne suis pas formé pour ces jeux folâtres,
ni pour
faire les yeux doux à un miroir amoureux, moi qui suis rudement taillé
et qui
n’ai pas la majesté de l’amour pour me pavaner devant une nymphe aux
coquettes
allures, moi en qui est tronquée toute noble proportion, moi que la
nature
décevante a frustré de ses attraits, moi qu’elle a envoyé avant le
temps dans
le monde des vivants, difforme, inachevé, tout au plus à moitié fini,
tellement
estropié et contrefait que les chiens aboient quand je m’arrête près d’eux ! eh
bien, moi,
dans cette molle et languissante époque de paix, je n’ai d’autre
plaisir pour
passer les heures que d’épier mon ombre au soleil et de décrire ma
propre
difformité. Aussi, puisque je ne puis être l’amant qui charmera ces
temps beaux
parleurs, je suis déterminé à être un scélérat et à être le
trouble-fête de
ces jours frivoles. J’ai, par des inductions dangereuses, par des
prophéties,
par des calomnies, par des rêves d’homme ivre, fait le complot de créer
entre
mon frère Clarence et le roi une haine mortelle. Et, pour peu que le
roi
Édouard soit aussi honnête et aussi loyal— que je suis subtil, fourbe
et
traître, Clarence sera enfermé étroitement aujourd’hui même, en raison
d’une
prédiction qui dit que G sera le meurtrier des héritiers d’Édouard.
Replongez-vous, pensées, au fond de mon âme ! Voici Clarence qui
vient.
William Shakespeare : Richard III
Acte premier, scène première
Traduction de François-Victor Hugo
Version filmée par Richard Loncraine (1995)
Avec Ian McKellen
« Bonjour
madame, je possède une très belle édition en 3 volumes avec
illustrations
protégées par papier sur la guerre de 14. Ça raconte la guerre de 14,
avec
plein de détails. En état parfait, vu que ça date de 1916. »
Le Tenancier tentait de trouver une rime (voir l'illustration due à notre fidèle Jehan-Georges Vibert) et, soudain, se demande si, puisqu'il a toujours été mauvais à trousser des poèmes, l'aimable lecteur ne pourrait pas suppléer à cette lacune en faisant quelques bouts rimés en commentaire, à partir de « Élixir parégorique ».
Ainsi, le Tenancier, superbe, généreux — cependant modeste —, accommode jeu, allégorie, fainéantise et vertu, en stimulant les talents.
Tiens, c’est l’été et toujours
pas de jeu sur blog du Tenancier…
Réparons l’outrage.
CHARADE
Tu perdras mon second,
si tu n’as mon premier ; En deux sens différens,
mon tout peut se comprendre ; Et si tu t’y prends
bien, tu pourras me surprendre Sur les lèvres d’Iris,
ou bien dans ton grenier. (Par
M. le Ch. de P***)
À vous de trouver le mot derrière
la charade, publiée dans un ancien Mercure
de France. Comme d’habitude, on attend votre réponse en commentaire, en
vous priant de laisser votre nom ou un pseudo.
On commence doucement, elle est
facile.
Signalons avec enthousiasme, dans la maigre patrie des blogues cultivés et intéressants, celui de Grégory Haleux intitulé Des brouettes à la pelle. Diable ! Nous avions manqué quelque chose ! Cette anthologie littéraire et permanente comblera nos lacunes. Merci, monsieur Haleux !