lundi 20 mai 2019

Une historiette de Béatrice

Elle entre, me regarde furtivement et tourne la tête immédiatement pour regarder les rayonnages.
— « Bonjour madame ! »
Elle n'a peut-être pas entendu, je suis brave, je pense toujours cela.
— « Bonjour madame ! »
Elle m'ignore toujours. Elle doit être sourde, donc.

vendredi 17 mai 2019

T r i e s t e



1er mai 1912

Rêvé de Trieste, de la mer, du large. Ô nostalgie ! — Pour me consoler j’ai dessiné un navire ventru aux couleurs bariolées comme on en voit se balancer sur l’Adriatique. Grâce à lui la nostalgie et l’imagination peuvent lever les voiles et naviguer longtemps vers les îles lointaines, où des oiseaux-joyaux se mussent et chantent des arbres incroyables. — Ô mer !

Arthur Roessler : Egon Schiele en prison (1922)
La Fosse aux Ours, 2000

jeudi 16 mai 2019

Le Fort, chez L'Arbre Vengeur

Votre Tenancier est heureux de vous annoncer la parution d'un ouvrage dont il est l'auteur aux éditions de L'Arbre Vengeur.


Pour en savoir un peu plus, allez donc par .

jeudi 9 mai 2019

La visite des contrôleurs

[…] Je libidine un brin ? Vous croyez ? Pourtant je me contente de décrire. C’est mon métier, quoi ! Un grand romancier qui ne décrit pas, il est bonnard pour la casse. Tous les six mois on a la commission de métaphore qui passe nous vérifier la prose. Vous avez pas l’air de vous en douter ! Ça ne plaisante pas, parole ! Demandez à mes collègues… On est là, bien tranquille à sa machine. On fait des dialogues pour remplir :
            « Bonjour.
            « Salut.
            « Y’a longtemps qu’on s’est pas vu.
            « Oui, hein ?
            « Quoi de neuf ?
            « Pff, comme d’habitude…
                                   etc, etc…
Et les messieurs contrôleurs vous tombent dessus ! L’air hargneux.
— Service des épithètes, clichés et images ! (c’est le nom officiel), qu’ils annoncent, voulez-vous nous montrer votre livre en cours, s’il vous plaît !
J’en sais qu’ajoutent même pas « s’il vous plaît » ! Les v’là qui s’installent à votre burlingue, qui fument vos cigarettes et prennent l’heure à votre pendule. La manière qu’ils feuillettent votre ouvrage, mes pôvres !
« Dites donc, dites donc ! Qu’est-ce que c’est que ce travail ! Deux pages sans une comparaison ! Vous vous moquez du monde ! On va vous retirer votre licence d’écrivain ! Déjà que la fois d’avant vous avez eu un avertissement ! Vous serez rétrogradé, mon ami. On va vous flanquer au rewritinge ! Aux chiens écrasés, si ça ne suffit pas ! Voulez-vous que je vous dise ? Tel que c’est parti, vous ferez critique un jour !
On a beau pleurer, leur supplier qu’on fera bien attention, ils restent intraitables, les monstres ! Féroces ! Ah, il s’en est brisé des carrières, pour défaut de descriptions. Alors vous parlez que j’sus pas chaud si près de l’Académie Con-court, pour risquer la mise à pied. Vous m’objecterez, à propos de pied, que dans mon métier, beaucoup d’entre nous écrivent avec leurs panards. Je vous répondrai catégoriquement : « Peut-être, seulement moi je ne suis pas acrobate. »

San Antonio : Ça mange pas de pain (1970)

mardi 7 mai 2019

Une historiette de Béatrice

— « Voilà, je vais prendre ceci, ce qui fait quatre euros. Je tiens également à vous signaler deux erreurs de classement que j’ai pu relever dans votre boutique. Si vous avez un moment, je vous les indique.
— Avec plaisir, je vous écoute, monsieur. »

jeudi 2 mai 2019

10/18 — Père Caron : Curé d'Indiens




Père Caron

Curé d'Indiens

n° 612 à 616

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « 7 »

366 pages (368 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Achevé d'imprimer : 13 octobre 1971
Dépôt légal : 4e trimestre 1971


(Contribution du Tenancier)
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