Démontrons une nouvelle fois qu’un certain cinéma dans les sixties se piquait de littérature (on l’a vu avec Visconti l’autre fois), alors que la bourgeoisie actuelle nous atterre par la viduité de ses rayonnages à travers ses productions cinématographiques. La question est simple : d’où sort ce photogramme d’un livre tenu quelques secondes auparavant par une comédienne pour laquelle nous aurions conversé avec le diable afin d’obtenir toutes les audiences auprès d'elle (surtout dans ce film !), et même plus si affinités. Hélas, de toute façon, votre Tenancier « arrive trop tard », ce qu’il se dit continuellement tant au regard de l'Histoire que certaines de ses visées érotiques.
dimanche 14 septembre 2025
Jeu
Démontrons une nouvelle fois qu’un certain cinéma dans les sixties se piquait de littérature (on l’a vu avec Visconti l’autre fois), alors que la bourgeoisie actuelle nous atterre par la viduité de ses rayonnages à travers ses productions cinématographiques. La question est simple : d’où sort ce photogramme d’un livre tenu quelques secondes auparavant par une comédienne pour laquelle nous aurions conversé avec le diable afin d’obtenir toutes les audiences auprès d'elle (surtout dans ce film !), et même plus si affinités. Hélas, de toute façon, votre Tenancier « arrive trop tard », ce qu’il se dit continuellement tant au regard de l'Histoire que certaines de ses visées érotiques.
samedi 13 septembre 2025
vendredi 12 septembre 2025
Une historiette de Béatrice
jeudi 11 septembre 2025
L'odeur du mouchoir
Le Tenancier continue de s’adonner
aux publications
confidentielles. L’avantage réside dans le fait qu’il ennuie peu de
personnes,
sachant que le tirage est de 13 exemplaires et qu’à une ou deux
exceptions
près, ils sont destinés aux récipiendaires habituels. Diable, on a donc
encore
réduit l’impression. Bientôt, l’on ne fabriquera plus que du « monotype
» ou du
livre pauvre que l’on gardera pour soi.
Ces dernier temps, votre serviteur a été victime d’une crève qui a attaqué ses voies respiratoires, occasion idéale pour être raccord avec le présent opuscule. En effet, dans les deux cas, le Tenancier parle du nez.
Ces dernier temps, votre serviteur a été victime d’une crève qui a attaqué ses voies respiratoires, occasion idéale pour être raccord avec le présent opuscule. En effet, dans les deux cas, le Tenancier parle du nez.
À treize exemplaires
sur Marais.
mercredi 10 septembre 2025
Une historiette de Floréal
Dans
les
bus
parisiens il y a des petits écrans horizontaux sur lesquels défilent
des
informations concernant le trajet, le moment du départ, etc. Hier, sur
la ligne
27, défilait la recommandation suivante : « Signalez-nous tout
comportement anormal. » Autour de moi, une douzaine de personnes assises, toutes le nez et le regard plongés sur leurs téléphones mobiles. Sauf une jeune femme en train de lire un livre. Je suis allé la signaler au chauffeur. |
Le blogue de Floréal, c'est ici. |
mardi 9 septembre 2025
Tableaux d'une exposition
Le blogue des éditions Flatland vient
de publier un texte de
votre serviteur autour de la création et l’illustration d’une de ses
premières
nouvelles, publiée il y a 25 ans. On y trouve l’occasion de découvrir
les
dessins préparatoires qui ont alimenté les vingt-cinq illustrations de
ce récit
très bref, édité désormais dans le recueil Fins
de siècle (2024). On y rencontre le grand talent de
Fabrice Le
Minier.
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Le site de l'auteur
lundi 1 septembre 2025
Le Rouge et le Noir...
À une
devanture de librairie, j’ai aperçu Le
Rouge et le
Noir de Stendhal. L’envie m’a pris de relire cet admirable livre
et je l’ai
acheté. Comme le libraire avait une bonne tête, je lui ai
demandé :
— Vous n’auriez pas du même auteur, Pair et impair ou bien Manque et passe ? Et le commerçant, avec un aplomb infernal m’a répondu : — Pas pour le moment, monsieur, mais si vous le désirez, je peux vous le faire venir. Alphonse
Allais
|
dimanche 31 août 2025
Averto
Le blog était en sommeil tout cet été. La faute incombe à l’impéritie du Tenancier, mais également à quelques contraintes qui le rendent moins disponible ces derniers temps. Tout de même, on va se livrer à quelques efforts, même si l’on ne garantit pas une présence assidue. On s’en voudrait de laisser ce coin en déshérence trop longtemps. |
lundi 30 juin 2025
L'extracteur
En 2024, paraissait un recueil de
nouvelle dystopique de votre Tenancier intitulé Charles & moi
(Allez voir là, histoire d'en savoir plus). L'extracteur
prolonge d'une certaine manière les autres nouvelles, même si, après
tout, l'on peut se demander si l'on traite du même univers... Le
Tenancier n'a pas d'opinion sur le sujet. Il s'en remet au lecteur.
Fabrice Le Minier illustre le texte, on aime. Pour vous procurer ce
numéro 17, de la revue L'Ampoule, c'est ici. (Qu'on pardonne le ton
laconique, mais il fait chaud dans la pièce de travail du Tenancier).
jeudi 26 juin 2025
Le don de Marcel Kzriboudjian
Eh oui, le Tenancier continue d'être publié dans Lard-Frit et il aime ça ! On se convertira pour une fois dans ce récit au culte du superhéros, en espérant que la nouvelle enthousiasmera les moguls hollywoodiens et que le soussigné pourra enfin se goberger dans l'insouciance !
On aura remarqué que le même n'aura pas été bavard ces derniers temps, ce qui n'est pas le résultat d'une désaffection (Comment pourrais-je vous faire ça ?), mais d'un emploi du temps tendu. Promis, on fera des effort pour revenir rapidement.
Pour vous procurer cet émouvant numéro 11, allez donc là.
On aura remarqué que le même n'aura pas été bavard ces derniers temps, ce qui n'est pas le résultat d'une désaffection (Comment pourrais-je vous faire ça ?), mais d'un emploi du temps tendu. Promis, on fera des effort pour revenir rapidement.
Pour vous procurer cet émouvant numéro 11, allez donc là.
dimanche 25 mai 2025
Mort d'un fabricant de posters
Le Tenancier apprend la mort de
Sebastião Salgado et à cette occasion qu’il avait « donné des leçons d’humanisme » au
festival photo
de La Gacilly en compagnie de Sylvain Tesson. De notre côté, on déplore
qu’il n’y
eut point Yann Arthus-Bertrand (un habitué, pourtant) pour se joindre à
ce
concert de faux-derches et de faiseurs, dans ce tapinage touristique à
ciel
ouvert.
On incitera le lecteur de ce blogue à lire le texte de Dominique Baqué sur le magazine en ligne 9 lives au sujet du fabricant de posters.
On incitera le lecteur de ce blogue à lire le texte de Dominique Baqué sur le magazine en ligne 9 lives au sujet du fabricant de posters.
samedi 24 mai 2025
Lecture substantielle
La
typographibilité du fromage de Gruyère est une de ces
questions — je m’en doutais bien — qui ne peuvent manquer de
passionner tout être tant soit peu possédé de l’angoisse du demain
industriel.
(Si « angoisse » semble à
certains un trop
fort mot, mettons « curiosité » et n’en
parlons plus.) La divulgation de cette étrange aptitude du fromage de Gruyère à remplacer avantageusement la pierre lithographique m’a valu une recrudescence de communications attestant chez nos lecteurs, jointe à un courageux mépris des sentiers battus, une ingéniosité toujours en éveil. Les grincheux, comme il fallait s’y attendre, ne manquent pas non plus, qui, devant la marche triomphale du progrès, dressent la sotte barricade de la routine et sèment sous les pas de l’idée fraîche éclose les agressifs tessons de bouteilles du plus ténébreux obscurantisme. Haussons les épaules et passons. Ce surtout que l’on reproche au fromage de Gruyère, comme moyen de reproductions graphiques, c’est d’abord l’inconvénient qu’il possède d’être criblé d’yeux, c’est-à-dire de trous plus ou moins volumineux, inconvénient, reconnaissons-le, bien susceptible d’arrêter un esprit moins résolu que le nôtre. Son odeur, également, prête à mainte plaisanterie facile : — Ce que ça fouettera, s’écrie trivialement un de nos correspondants, dans votre établissement de gruyérographie ! Des troisièmes enfin ne croient pas notre fromage capable de supporter l’énorme charge qu’entraîne l’impression sur papier : — Des clichés métalliques eux-mêmes, objectent ces messieurs, s’écrasent rapidement à ce métier. Que sera-ce donc, avec vos pauvres quatre ronds de fromgi !... Etc., etc., etc. Le plus triste, c’est que toutes ces désobligeantes réflexions reposent sur un incontestable fond de vérité : oui, son odeur n’est pas de celle qu’on recherche pour le mouchoir, et oui, sa résistance aux fortes pressions est illusoire. Au moment où, découragé de mener à bien cette intéressante entreprise, j’allais jeter le manche après la cognée, un inconnu sonnait à ma porte, un citoyen de la libre Helvétie, un grand fabricant du fromage de Gruyère. — Bonjour, monsieur, me fit le robuste montagnard et, au nom de ma généreuse patrie, merci ! Puis le monsieur m’expliqua qu’une crise sévit sur son industrie et que, de même le Midi pâtit de la mévente des vins, de même la Suisse connaît celle non moins douloureuse du fromage de Gruyère. — Heureusement, ajouta-t-il poliment, que vous étiez là, cher monsieur, pour empêcher la catastrophe définitive. Mais permettez-moi de vous faire remarquer que vous faites fausse route en voulant remplacer par du gruyère l’ancienne pierre lithographique. Là ne gît pas la sage solution du problème. — Et, cher monsieur, où gît-elle, la sage solution du problème ? — Là ! Et l’homme sortit de sa serviette une large feuille que je pris d’abord pour une feuille de papier, mais qui, je m’en aperçus tout de suite, n’était autre qu’une feuille extrêmement mince de fromage de Gruyère, d’une blancheur, d’une souplesse, d’une homogénéité parfaites ; et, de trous, pas la moindre trace. — J’ai réalisé cette feuille en fondant du gruyère à une certaine température et en découpant le bloc ainsi obtenu par feuilles minces, grâce à un couteau mécanique qui peut débiter, à l’heure, des milliers de feuilles semblables à celle que vous avez dans les mains. Bien que d’un prix légèrement supérieur à celui du papier, ces feuilles de gruyère remplaceront facilement ce dernier, aussi bien dans la confection de livres que dans celles des journaux, car elles présenteront sur lui l’avantage une fois lues, de pouvoir servir à l’alimentation. — Parfait ! parfait ! — Il faudra bien entendu, pour que la comestibilité en soit sans danger, qu’on emploie une encre d’imprimerie spéciale, tel, par exemple, un amalgame de truffes et de jaune d’œuf. — Et c’est désormais que les expressions « déguster une chronique » ou « dévorer son feuilleton » pourront se prendre au pied de la lettre. — De même qu’on pourra parler sans hyperbole de « lectures substantielles ». |
Alphonse Allais |
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