« […] Pour beaucoup, et non des moindres, la guerre a
donné le goût chez autrui du pardon des jeunesses ma vécues. Les Villon, le
talent en moins, se mêlèrent aux environs de l’année 1900 au bas peuple des petits
cabarets de Montmartre où l’on parlait familièrement un jargon d’argot
extraordinaire fragile et fugitif. Il vaut mieux apprendre l’anglais ou l’allemand
que le jargon des filles et de leurs hommes : ces langues vieillissent
moins vite, gardent tout au moins une fraîcheur que l’on ne retrouve pas dans
ces mots fanés jusqu’à la décomposition qui parurent représenter la forme la
plus secrète, la plus pure et la plus sentimentale de certaines erreurs de la
misère, vers 1903, par exemple. »
Pierre Mac Orlan : La rue, miroir d’une certaine jeunesse , in : Aux lumières de Paris — Georges Crès, 1925
Pierre Mac Orlan : La rue, miroir d’une certaine jeunesse , in : Aux lumières de Paris — Georges Crès, 1925
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