mercredi 1 avril 2015

Sardineur sertisseur


Ducarre, Robert : Sardineur sertisseur
Encyclopédie Roret – Éditions Roret, 1887
Rarissime codex, édition originale.
Petit in-8, 314 feuillets :*8 π6 a-z8 aa-nn8 oo-pp6, Broché plein vélin bombycin blond, 4 planches dépliantes gravées par Edgar Malfaire, montées sur onglets tendres.
Coutures à cahiers sautés sur 4 ficelles (méthode dite à la Poularde), atelier Mégard à Rouen. Encadrement de rinceaux à contre-courbes non habités. Étiquette du Bureau Azur collée à l’entrée. Tâches de rousseurs, exemplaire fatigué : tendances à bailler, à boiter et à s’agenouiller.

Référencé dans le CLS 1889 ; classification à facettes : industrie, clefs, princesse, pilchard, zones côtières, Chine.

Exemplaire enrichi d’un envoi par Ferdinand Cheval : «Au champ du labeur, j’attends mon vainqueur !»
Ex-libris gravé à la devise Moult me tarde, collé au premier contreplat.


Prix : 540 Lurs
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Encyclopédie plus connue sous l’appellation Manuels-Roret. Un Manuel-Roret est toujours nouveau et toujours complet : il vulgarise l’invention, ses ficelles, des outils et des savoirs neufs. Le tournant des années 1880 se singularise par l’inventivité des créateurs qui lancent l’appert look. Ce dernier connaît un franc succès dans les sardineries de Douarnenez où il révolutionnera les conditions de labeur des Penn Sardines grâce à la technique du sertissage. La mise en bière de la sardine est le lot quotidien du sardineur sertisseur. Le sertissage consiste à maintenir la sardine dans un étui métallique par le procédé de la raie Zon : le plus esthétique et le moins sensible à la lumière, pour préserver les écailles lisses et argentées. La sardine est rabattue par opérations successives et lancinantes à l’aide d’un marteleur. Plus la chair est épaisse, plus la gutta-percha devra être fluide pour bien la pénétrer et garantir le contraste avec un serti parfaitement plaqué. C'est sur le bord du serti clos que prennent appui les clefs à sardines pour enrouler le fermoir et permettre l’utilisation du contenu dont le millésime dit «Ration C» a rempli le buffet de nos soldats. Le fonds de l’Ordre national de la Sardine rayée, entreposé au musée d’Art et d’Histoire de Sedan, présente une collection exceptionnelle d’exemplaires du serti griffes, encore appelé «Le Belfort».
Exemplaire richement annoté aux pages afférant au procédé dit «L’Antidote de La princesse de Bourgogne». Il passe en revue comment la Veuve des Établissements Pilchard se levait la peau tous les matins. Connue pour son corps en forme de fuseau et ses airs de stoquefiche, en douze passages elle feuilletait la sardine de prime sans pareil, et à qui lui tendait la perche elle chaussait sa Lunette-à-cul® pour chasser le Verretu et extraire les arrêtes. Ensuite, rituellement elle arrosait la sardine, pour déboucher les trompettes de la renommée. Des eaux-troubles illustrent la classification nommée «le module». Blond, mou, brun, dur, gélatineux, ambré, roux, laiteux, à facettes, mauve, globuleux, salace, frétillant, rosacé, à moulures et mordoré sur tranches.
Une esquiche à l’encre de Chine, en dernière garde, représente la Saint Sardicule, un jour de foire.





Armelle Domenach
pour le texte
Des pattes à lunettes
pour l’iconographie et la description physique
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Billet paru en Février 2011 sur le blogue Feuilles d'automne et rendu au public pisciphile ce 1er avril 2015...

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