Hier soir, alors que je cherchais un renseignement
bibliographique à son propos, j’apprenais la mort de l’écrivain Alain Nadaud en
2015. La raison pour laquelle je suis si tard informé de ce décès tient au fait qu’il
avait arrêté d’écrire et l’avait d’ailleurs manifesté par un — presque — ultime
ouvrage intitulé D’écrire j’arrête,
publié en 2010. Malgré son œuvre conséquente, il reste largement méconnu du
grand public. À vrai dire, son œuvre rigoureuse et érudite n’avait rien pour
séduire les adeptes du roman bourgeois. Pour moi, outre L’archéologie du zéro, premier roman magistral, c’est bien L’envers du temps qui a marqué durablement
mon imaginaire. Adaptant sa verve philosophique et littéraire à un thème peu
usité, celui du temps qui repart à l’envers, Alain Nadaud évoquait le vertige
de la fin qui s’annonçait pour les protagonistes et même pour le lecteur. Cette
idée du temps inversé reste rare et délicate à utiliser. Seuls deux autres
auteurs — à ma connaissance — l’ont abordé, chacun dans leur registre :
Robida avec L’horloge des siècles et
Philip K. Dick avec À rebrousse-temps.
Je suis souvent retourné à son livre. Je suis d’ailleurs en train de le relire encore une fois. Son empreinte demeure, celle-là même qui m’a poussé à cette vérification bibliographique et donc vers l’annonce de sa disparition. Lui qui cheminait au bord du gouffre, ses ultimes mots ont été « on continue »…
En 2015, je commençais l’écriture d’un récit qui vient de paraître, en voici un passage :
On retrouvera la vie et l’œuvre d’Alain Nadaud ici.
Je suis souvent retourné à son livre. Je suis d’ailleurs en train de le relire encore une fois. Son empreinte demeure, celle-là même qui m’a poussé à cette vérification bibliographique et donc vers l’annonce de sa disparition. Lui qui cheminait au bord du gouffre, ses ultimes mots ont été « on continue »…
En 2015, je commençais l’écriture d’un récit qui vient de paraître, en voici un passage :
« On prétendait même qu’Inari s’agrandissait au détriment de ses voisins, par un phénomène de néguentropie au mécanisme problématique. Des cartes anciennes le démontraient. La manifestation s’aggravait sans qu’on y prît garde, car sa croissance courait sur plusieurs générations. L’infection s’étendait en cercles concentriques, chaque vague gagnait du terrain. Avancer dans Inari consistait à accomplir un voyage dont on remonterait le cours, une phylogenèse inversée, une régression qui se manifestait à chaque mètre parcouru vers le cœur de son territoire, au point d’observer chaque vestige de civilisation disparaître en pays barbare. Un écrivain, Lloret ne savait trop s’il était natif du Nord ou du Sud, avait déjà évoqué une conception similaire, dans laquelle les temps antiques devenaient le futur de notre époque… » (Le fort, 2019)J'ignorais alors que cet extrait se révélerait comme un hommage posthume…
On retrouvera la vie et l’œuvre d’Alain Nadaud ici.
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