Quelle
mouche m’a donc
piqué pour que je m’empare
de ces trois titres de Jacques Perret dans leur livrée de bibliothèque
?
Sans doute celle qui ouvre le recueil des Histoires
sous le vent, jeu de société qui m’a amusé lorsque je le découvris
en même
temps que les œuvres dudit. La mouche
fut reprise dans un film avec Fernandel. Ne m'en demandez pas le titre.
J’ai cédé
à l’envie de toucher ces volumes qui fleurent encore l’habillage
ancien avec
ses renforts de cartonnage, la toile, les deux plats et le dos
contrecollés sur
celle-ci. Les références dactylographiées figurent sur deux d’entre
eux, au
verso de l’achevé d’imprimer. Les trois livres ont reçu également le
tamponnage
erratique au fil des pages, sur les gardes et le titre. On les a
rognés. Ce
sont des météores échappés du début des années 1960, à en juger
leur date d’impression,
souillés de la marque infamante de la modernité : le code-barre
sur le
premier plat. Cet ajout tardif sous une rustine transparente pourra
être retiré
sans dommage. Mais alors quel intérêt présentent ces artefacts venus du
lointain des pratiques bibliothécaires, du temps où les métiers du
livre ne se figeaient
pas devant les écrans ? Eh bien, si je
possède deux de ses titres, je trouve agréable de les relire dans un
tel
format, que l’on qualifierait d’in-12, sous réserve de vérifications
(et j’ai
la flemme de le faire en examinant les signatures et de me livrer à des
calculs
et parce que j’ai perdu la main, il faut bien le dire). Malgré le
papier un peu
jauni, la typo reste nette, et le format ne fatiguera pas le poignet,
contrairement aux compilations boursouflées auquelles d’ailleurs Jacques
Perret
échappe, privilège de passer sous les radars de la mode… Ce coup de
Lune, à
prélever ces livres « sortis des collections »,
se paye déjà. Ils encombrent des rayonnages apoplectiques et choquent
mon
esprit de très modeste bibliophile. Mettons cela, alors, sur le compte
d’un
hommage aux bibliothèques et à l’amorce d’une songerie au sujet des
précédents
lecteurs de ces livres-là.
Ah oui, au fait : Jacques Perret, c’est drôle et bien écrit.
Merci de votre attention. |
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Mais est-ce que Pierre paierait pour pareils volumes, plutôt que pour de rares Léautaud au Mercure ?
RépondreSupprimerFranchement, George...
SupprimerPour le format in-12, le Tenancier pourrait chercher sur son ancien blog : suite à ma question, il me l'avait expliqué dans un billet.
RépondreSupprimerArD
Vous avez raison, chère ArD. Je dissimulais ma flemme...
SupprimerBen c'est pourtant pas bien compliqué : tu prends ta page (in-folio), tu la plies savamment quatre fois et si tu sais bien y faire ça te donne un in-duodecimo, soit un cahier de douze feuilles et de vingt-quatre pages.
SupprimerEt tu répètes à l'envi, selon l'épaisseur du livre, après quoi on coud les cahiers, on les encolle et on les couvre.
SupprimerPour le in-12, le pliage dans quel sens ?
SupprimerOui ben c'est là que ça se corse, car on aborde les poses sur la forme (la feuille). Pour un in-12, l'impression s'opère par culbutage (retournement de bas en haut); il faut donc répartir les poses recto et verso au bon endroit. Mais je ne suis pas sûre que ce soit la question en fait.
RépondreSupprimerArD