mercredi 5 mars 2025

L'ami de Lorde

C’est entendu, la fréquentation abondante des dictionnaires est une manie de vieux, ce qui fait croire à votre Tenancier que sa sénescence a commencé tôt. À sa décharge, il s’agit plus souvent de dictionnaires biographiques tels que le Vapereau (on en possède trois éditions, dont on s’amuse de temps en temps à remarquer l’évolution de l’entrée Bazaine dans les volumes de 1858, 1870 & 1880, par exemple !) L’on détient également quelques éditions du Bitard et deux ou trois volumes des albums Mariani. À tout cela se greffe quelques machins épars, le tout parfois usé à cause de l’usage répété jusqu’à notre époque par les possesseurs successifs. Tout ceci a servi ses recherches bibliographiques, ce qui excuse un peu la manie de vieux, assumée par ailleurs. Quelques entrées, souvent rédigées par les concernés eux-mêmes se révèlent d’une mauvaise foi réjouissante.


On est tombé la veille de la rédaction de ce billet sur André de Lorde, comme ça en feuilletant et, même si l’entrée ne se révèle pas la plus brillante, il a paru au Tenancier amusant de reproduire l’article datant de 1934 paru dans Ceux dont on parle, aux éditions de la Vie Moderne…

8 commentaires:

  1. Anonyme07:23

    De Lorde s'intéressant à la médecine, rien que de normal, me direz-vous.
    Mais la théosophie ? Bigre ! On entre là dans des domaines quelque peu malséants, voire nauséabonds.
    'fin bref, le monsieur a dû fermer le parapluie il y a belle lurette.
    Par ailleurs, cher Tenancier, avez-vous lu ces "grandes oeuvres" que le monsieur a commises ? Les titres et les illustrations de couverture donnent envie, hum...

    Otto Naumme

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    1. Pas mal d'auteurs populaires s'intéressaient à ces sottises dans l'entre-deux guerres, comme les élucubrations de Blavatsky et consort. Je pense que cela servait à alimenter ses histoires. J'ai lu au moins deux des ouvrages d'André de Lorde présentés ici, puisque les livres exposés ici font partie de la collection personnelle du Tenancier. Je me réserve L'étrange amant du mal pour plus tard : roman policier à base d'hypnotisme, semble-t-il. Lorde est l'auteur d'une grande quantité de pièces pour le Grand-Guignol et, si je me souviens bien, le tout avait été réédité dans la collection Bouquins.

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    2. Cher Otto, j'ai mis un moment à m'expliquer votre première phrase.
      Tout bien pesé, ce calembour me semble de l'ordre de mes deux seins (hem, merci Boby Lapointe !)

      À part ça, noble Tenancier, je ne comprends pas bien pourquoi la fréquentation des dictionnaires serait une manie de vieux, puisque bien au contraire l'expérience et le savoir accumulé dispensent de plus en plus d'y recourir. Ce qui me semble croître avec l'âge, c'est surtout la dilection pour les mots exotiques, improbables, ahurissants.
      En faisant mes mots croisés ce matin, j'ai découvert "uxorilocal", disparu de la plupart des dictionnaires — ce qui démontre à l'envi l'emprise croissante du patriarcat.
      La définition de Michel Laclos était : "C'est Madame qui paye le loyer ?"

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    3. Le noble Tenancier se rappelle la compulsion systématique du dictionnaire par son papa lorsque, lui aussi, s'adonnait aux mots croisés. À cette époque, tout adulte était un vieux. Pour les mots tordus, il existe plus noble que moi, puisque certain jouit de l'état de prince...

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    4. Bah, la lexicographie est un jeu d'enfant, et c'est bien ce qu'on pefère !
      Tout adulte est toujours un vieux mais néanmoins la réalité prime sur l'étymologie : ce n'est pas parce qu'on a cessé de croître qu'on se rabougrit. Il faut écimer pour que le tronc se renforce.

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  2. Y'a pas la date de sa mort ! Serait-il toujours de ce monde ? Avec tout ce qu'il a fait ce ne serait pas surprenant, même si... !!!

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    1. Étant donné que notre personnage naît en 1871, sa survie semble improbable... à moins qu'il ait subi les expériences médicales horribles qu'il perpétrait de son côté sur ses personnages au théâtre. Après tout, qui sait...

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    2. Anonyme10:44

      Cher George, tout d'abord quel plaisir de vous lire !
      Quant aux dictionnaires, je ne pense pas que l'on s'en serve moins en prenant de l'âge. Parce que l'on continue à se montrer curieux, aussi parce qu'on acquiert la modestie de savoir que l'on ne sait pas, qu'en ces temps d'abêtissement généralisé cela permet de continuer à faire travailler son cerveau, un organe pas si inutile qu'il en a l'air.
      Cela étant, j'avoue ne pas vraiment accrocher aux mots croisés. Je suis plus sudoku, mais à chacun ses vices, n'est-il pas ?

      Otto Naumme

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