jeudi 5 mars 2015

Dos, tranches et plats

Votre Tenancier a de nouveau été confronté à une erreur courante chez nombre de personnes, confusion qui touche également quelques professionnels du livre — enfin presque exclusivement dans le secteur du livre neuf pour être plus précis. Le sujet avait déjà été évoqué il y a des années dans les colonnes de notre blog précédent. Ainsi, pour une description, il est parfois important de se repérer et avoir un langage commun. Or, il est encore courant d’entendre parler d’un dos alors qu’il s’agit d’un 2e plat de couverture, d’une tranche au lieu d’un dos, etc. Tant il est vrai qu’une erreur de ce genre n’empêchera jamais quiconque de prendre plaisir à la lecture d’un livre en papier, il est toutefois fâcheux que cela soit transmis en toute bonne conscience. Voici donc une illustration qui permettra, on l’espère, de se repérer. C’est volontairement, que l’on se limite à trois notions. Le curieux qui voudrait aller plus avant n’a désormais que l’embarras du choix pour trouver un glossaire des termes techniques du livre…
On a pris comme modèle le Dictionnaire d’argot de Lorédan Larchey, dont vous êtes coutumiers ici… 




La logique opère au moins pour une des appellations, à savoir la tranche. Tout le monde a au moins lu une fois l’expression « tranche dorée » ou « dorée sur tranche ». On conviendra qu’un tel ouvrage serait assez kitsch dans une bibliothèque si sa partie visible ressemblait à la déco d’un oligarque pétrolier. En réalité la tranche est la partie que l’on massicote pour égaliser les pages. On les tranche, d’où le mot, et on les recouvre parfois, en bibliophilie, d’une couche dorée ou d’une décoration jaspée ou granitée afin de préserver les pages de la poussière. En général, la dorure s’applique sur la tranche supérieur (de tête) mais rien n’interdit qu’elle s’étende au deux autres car, oui, il y a trois tranches dans un livre. Si la tranche n’est pas ce que l’on croit, le dos n’est pas ce que l’on appelle aussi la « 4e de couverture » — appellation vraisemblablement héritée de la presse — ou 2e plat de couverture. Le dos est donc la partie visible du livre une fois serré dans un rayonnage. Donc le dos ne comporte ni résumé, ni biographie succincte de l’auteur. Tout au plus y trouvera-t-on les informations essentielles que sont le titre, le nom de l’auteur et l’éditeur. Dans les reliures, on y trouvera à la place une petite vignette assez souvent en cuir appelée pièce de titre, comme sur cette illustration.
On pourrait éventuellement penser que ces informations sont inutiles pour celui qui ne s’intéresse qu’au texte. On donnerait éventuellement raison à ces personnes si nous ne nous souvenions pas que par le passé et même encore à l’heure actuelle la forme et la composition d’un livre peu conditionner son contenu. Que le néophyte ou le désinvolte suspende son indifférence et jette un coup d’œil dans certains catalogues, il verra que l’enchantement d’un livre se prolonge parfois dans sa matérialité…

Ulster

Ulster : « Il renfonça sa tête dans le collet relevé de son immense pardessus gris à la Mentschihoff, — ce que nous appelons à Paris un ulster. » (Figaro, 76.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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mercredi 4 mars 2015

10/18 — Joris-Karl Huysmans : Marthe / Les sœurs Vatard




Joris-Karl Huysmans

Marthe / Les sœurs Vatard
Préface d'Hubert Juin

n° 973

Série « Fins de siècles »

1985

Couverture : Jeune fille endormie (détail) par Renoir


(Contribution de SPiRitus)
Index

Tabar, Tabarin

Tabar, Tabarin : Manteau. (Grandval.) — C'est un vieux mot.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

Jean Lorrain

Henry Bataille : Têtes et pensées (1901)

Sabler

Sabler : Assommer avec une peau d'anguille bourrée de sable (Vidocq.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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Café

« [...] Kennedy était enfin devenu aussi loquace que Joe ; ils se renvoyaient mutuellement leurs phrases admiratives.
— Fi des diligences ! disait l'un.
— Fi des steamers ! disait l'autre.
— Fi des chemins de fer ! ripostait Kennedy, avec lesquels on traverse les pays sans les voir !
— Parlez-moi d'un ballon ! reprenait Joe ; on ne se sent pas marcher, et la nature prend la peine de se dérouler à vos yeux !
— Quel spectacle ! quelle admiration ! quelle extase ! un rêve dans un hamac !
— Si nous déjeunions ? fit Joe, que le grand air mettait en appétit.
— C'est une idée, mon garçon.
— Oh ! la cuisine ne sera pas longue à faire ! du biscuit et de la viande conservée.
— Et du café à discrétion, ajouta le docteur. Je te permets d'emprunter un peu de chaleur à mon chalumeau ; il en a de reste. Et de cette façon nous n'aurons point à craindre d'incendie.
— Ce serait terrible reprit Kennedy. C'est comme une poudrière que nous avons au-dessus de nous.
— Pas tout à fait, répondit Fergusson ; mais enfin, si le gaz s'enflammait, il se consumerait peu à peu, et nous descendrions à terre, ce qui nous désobligerait ; mais soyez sans crainte, notre aérostat est hermétiquement clos.
— Mangeons donc, fit Kennedy.
— Voilà, messieurs, dit Joe, et, tout en vous imitant, je vais confectionner un café dont vous me direz des nouvelles.
— Le fait est, repris le docteur, que Joe entre mille vertus, a un talent remarquable pour préparer ce délicieux breuvage ; il le compose d'un mélange de diverses provenances, qu'il n'a jamais voulu me faire connaître.
— Eh bien ! mon maître, puisque nous sommes en plein air, je peux bien vous confier ma recette. C'est tout bonnement un mélange en parties égales de moka, de bourbon et de rio-nunez. »
 
Jules Verne : Cinq semaines en ballon (1862) — Chapitre XII 
(Sommaire)
 

(Source de l'image The Illustrated Jules Verne)

Rabateux de sorgue

Rabateux de sorgue : Voleur de nuit. Mot à mot : chasseur, rabatteur de nuit. (Grandval.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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mardi 3 mars 2015

10/18 — Jean Lorrain : M. de Bougrelon / M. de Phocas




Jean Lorrain

M. de Bougrelon / M. de Phocas
Préface d'Hubert Juin

n° 881

454 + 16 pages (catalogue alphabétique d'auteurs des ouvrages disponibles in fine)
1974

Couverture de Pierre Bernard



(Contribution de SPiRitus)
Index

Quantùm mutatus

Quantùm mutatus : Combien il a changé ! — Latinisme. — « Ce vieillard qui a eu tant d'esprit autrefois, quantùm mutatus. » (A. Millaud, 75.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

Vieille rubrique, nouvelles règles

Les fidèles du Tenancier et de ses amis savent qu’avant ce présent blog en existait un autre qui se concentrait principalement sur les aspects matériels du livre. Des rubriques régulières ponctuaient tout comme ici des articles plus variés. Depuis un certain temps, nous méditions de réactiver une série qui avait eut beaucoup de succès : Nos 10/18. On se souvient à la lecture d’un de ses billets, qu’à la suite d’une lubie propres au bibliomanes, notre ami George Weaver avait entrepris de reconstituer le catalogue de la collection 10/18, qui comportait pas mal de lacunes. L’idée nous vint à la suite de demander à nos lecteurs de nous expédier une liste illustrée de leurs volumes — pas plus de dix, toutefois, pour des raisons de mise en page et de rapidité d’affichage. L’enthousiasme fut au rendez-vous !
On se propose ici de récidiver mais avec une règle légèrement différente, c'est-à-dire de présenter régulièrement un seul titre de la collection avec le maximum d’informations sur celui-ci : en vrac,  pagination réelle (ce qui veut dire le nombre réel de page) et la foliotation, l’existence de catalogue in fine, le numéro de la collection, le sommaire, l’illustration de couverture, le nom de la série éventuelle, le nom du traducteur, etc. Bien sûr, chaque contributeur sera cité comme avant et même les références parcellaires seront représentées. Toute précision sera mise au crédit de celui qui l’apporte et remis sur le devant, ce qui nous évitera ainsi les redites. Lors de notre précédent blog, nous avions omis de faire un index, ce travail de romain fut acquitté par Adrià sur son propre blog. On se propose de souffler son idée et lui demandant à l’avance de bien vouloir nous pardonner pour ce larcin.
On réutilisera les matériaux de l’ancien blog à ce sujet, en créditant bien sûr leurs auteurs.
On commence bientôt.

Pacant

Pacant : Homme de campagne; (Halbert.)
Pacant : Passant. (Grandval.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)