EXPLICATION
DES MOTS EMPLOYÉS LES PLUS ORDINAIREMENT DANS LES LEÇONS DE LECTURE A HAUTE VOIX.
1.
ACCENT.
Modification
de la voix ; manière de prononcer ; accent pathétique ou oratoire, qui
exprime les sentiments, et les communique en élevant la voix d'un degré.
8. EUPHONIE. Son agréable qui rend la
prononciation facile, coulante.2. ARTICULER. Prononcer nettement les mots. 3. ANONNER. Parler ou lire en hésitant. 4. ASPIRATION. Action d'attirer l'air dans sa bouche. 5. BÉGAYER. Parler en hésitant sur les syllabes et en répétant. 6. CACOPHONIE. Rencontre de sons désagréables. 7. CONSONNES. Les consonnes, comme le non l'indique (sonne avec), sont des lettres qui ne forment une modification de son qu'avec le secours des voyelles, comme B, M, N, etc. D'après la différente position des organes de la parole, lorsqu'on les prononce, on a distingué les consonnes en six classes :
LES LABIALES,
parce qu'elles sont le résultat du mouvement simultané des lèvres,
comme F, M, P, V.
LES LINGUALES, qui se forment par de simples variations dans les mouvements de la langue, comme D, I, N, R, T. LES PALATALES, parce qu'elles sont formées du mouvement de la langue vers le palais, C fort ou K, G, J, Q, et les lettres mouillées. LES DENTALES OU SIFFLANTES, parce qu'elles résultent du rapprochement des dents, C doux, S, CH, Z. LES NASALES, parce qu'elles retentissent dans le nez, M, N, GN. LES GUTTURALES, parce que, prononcées avec une aspiration forte, elles semblent sortir du fond de la gorge ; elles sont connues dans les langues du Nord ; nous n'en avons qu'une en français, H. 9. ÉMISSION DE VOIX. Action d'émettre, de pousser dehors la voix. 10. EXPIRATION. Action de rendre l'air aspiré. 11. GRASSEYER. Parler gras, mal prononcer l'R en l'adoucissant avec l'A. 12. HARMONIE. C'est le plaisir qui résulte du mélange de plusieurs sons qu'on entend à la fois. 13. INFLEXION. Passage d'un ton de voix à un autre. 14. INTONATION. Formation de sons. 15. MÉLODIE. C'est une suite de sons qui se succèdent agréablement. 16. MODIFIER un son, adoucir, modérer, tempérer un son. 17. MONOTONIE. Uniformité, égalité ennuyeuse de tons. 18. NASILLER. Parler du nez. 19. NASONNER. Parler du nez en bégayant. 20. NOMBRE. Arrangement mélodieux des mots. 21. NUANCER LE DÉBIT. Donner au débit un degré de force ou de faiblesse, lire dans tous les tons, ou passer successivement et sans secousse de l'un à l'autre. 22. PÉRIODE. Assemblage d'une ou de plusieurs propositions, dont les sens est entièrement achevé. 23. PHRASER. Lier les membres d'une phrase. 24. PROSODIE. Prononciation régulière des mots, conformément à l'accent, à la quantité. 25. SACCADER. lire par saccades, par secousse ; détacher avec promptitude un mot d'un autre. 26. SCANDER. Indiquer la mesure d'un vers, le mesurer. 27. VOYELLES. On appelle VOYELLE tout son qui se forme par une seule émission de la voix ; qui ne résulte que d'une situation de l'organe de la parole, sans exiger aucun battement, aucun mouvement dans les différentes parties de cet organe, et qui peut être prolongé, sans variation, aussi longtemps que l'expiration peut fournir d'air. On en distingue de trois sortes :
1°
LES SIMPLES, au nombre
de cinq, a, e, i ou y, o, u.
2° LES COMPOSÉS qui se divisent en DIPHTONGUES OCULAIRE et DIPHTONGUES AURICULAIRES. Dans ces premières, l'œil seul distingue que le son est composé de deux ou trois voyelles, comme OU, EU, AN, IN, ON, UN. Dans les secondes, l'oreille entend distinctement deux sons, quoiqu'on les prononce d'une seule émission de voix, comme IA, OA, OUI, IAN, IEU, etc. 3° LES NASALES, ainsi nommées parce que le son qu'elles produisent semble sortir un peu du nez ; ce qui a lieu quand on ajoute un M ou N à quelqu'une des voyelles simples ou composées, comme AM, AN, EAN, EM, EN, IM, etc.
in : Les Omnibus du Langage, par D. Lévi Alvarès — Paris M. Lévi, 1842
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mardi 23 février 2016
Explication
lundi 22 février 2016
Darder
Darder
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
Darder sa langue ou embrasser à
langue dardée : donner un baiser en glissant la langue profondément
dans la bouche du partenaire. — Elle mit sa bouche brûlante sur la mienne (...) me darda sa langue, et se pâma. (Rétif, Anti-Justine.) — Elle me donna un joli baiser à la langue dardée. (Rétif, Id.)
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
Une historiette de Béatrice
dimanche 21 février 2016
jeudi 18 février 2016
Baiser
Baiser
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
Baiser une femme : 1° lui donner un baiser. 2° pratiquer avec la futution — Eh ! baise-la, imbécile, baise-la tant que tu voudras (Sade, Philos. dans le Boudoir.)
Le baiser : substantif pour désigner la futution ( comme l'on dit pour le sommeil : le dormir). — Car d'un seul baiser, il engendre un enfant. (Ablancourt, trad de Lucien.)
Baiser à la Florentine : donner des baisers en glissant la langue profondément dans la bouche du partenaire. On dit aussi dans ce sens : baiser la langue en bouche.
Baiser à la pincette : donner un baiser à quelqu'un sur la bouche, en lui maintenant le visage par un pincement des deux joues.
Baiser une femme à la dragonne : pratiquer avec elle la futution d'une manière brutale
Le baiser : substantif pour désigner la futution ( comme l'on dit pour le sommeil : le dormir). — Car d'un seul baiser, il engendre un enfant. (Ablancourt, trad de Lucien.)
Baiser à la Florentine : donner des baisers en glissant la langue profondément dans la bouche du partenaire. On dit aussi dans ce sens : baiser la langue en bouche.
Baiser à la pincette : donner un baiser à quelqu'un sur la bouche, en lui maintenant le visage par un pincement des deux joues.
Baiser une femme à la dragonne : pratiquer avec elle la futution d'une manière brutale
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
mercredi 17 février 2016
Académie
Académie
Académie d'amour ou académie publique : maison de tolérance — La mère de la demoiselle Auguste, se trouvant veuve avec trois filles, et n'ayant point d'autres ressources que le produit de leurs charmes, tint pendant quelques temps une académie publique (inspect. de police.)
Faire ses académies : se prostituer dans des maisons publiques — Après qu'elle eut fait ses académies chez différentes femmes du monde, M. de Caze, directeur général des gabelles, s'en chargea. (Inspect. de police.)
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
Académie d'amour ou académie publique : maison de tolérance — La mère de la demoiselle Auguste, se trouvant veuve avec trois filles, et n'ayant point d'autres ressources que le produit de leurs charmes, tint pendant quelques temps une académie publique (inspect. de police.)
Faire ses académies : se prostituer dans des maisons publiques — Après qu'elle eut fait ses académies chez différentes femmes du monde, M. de Caze, directeur général des gabelles, s'en chargea. (Inspect. de police.)
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
mardi 16 février 2016
Lecture
Le Chauffeur n’était pas un fan de lecture. De cinéma non
plus, à vrai dire. Il avait bien aimé La femme aux cigarettes, sauf que ça
remontait à loin. Il n’allait jamais voir les films dans lesquels il avait
piloté, mais parfois, après avoir traîné avec les scénaristes — en général, les
autres types sur le plateau qui n’avaient pas grand-chose à faire de la journée
—, il lisait les livres dont ils étaient tirés. Allez savoir pourquoi.
Le dernier en date était un roman irlandais où les personnages se retrouvent entraînés dans d’épouvantables bagarres avec leur père, se déplacent beaucoup à vélo et, de temps à autre, font sauter un truc. Sur la photo de couverture, l’auteur plissait les yeux comme une créature récemment ramenée des profondeurs souterraines à la lumière du jour. Le Chauffeur avait déniché l’ouvrage chez un bouquiniste de Pico, où il s’était demandé ce qui sentait le plus le renfermé, les livres ou le pull de la vieille propriétaire. A moins que ce se ne soit ladite propriétaire elle-même. Les vieux dégagent cette odeur-là, parfois. Il avait payé un dollar dix et il était parti.
Pour autant qu’il puisse en juger, l’adaptation n’avait pas grand rapport avec le livre.
Le Chauffeur avait tourné des scènes spectaculaires après que le héros avait fui l’Irlande du Nord pour se rendre dans le Nouveau Monde (c’était d’ailleurs le titre du livre, Le Nouveau Monde de Sean), apportant dans ses bagages plusieurs siècles de colère et de rancœur. Dans le roman, Sean allait à Boston. Les types de la prod’ avait situé l’action à Los Angeles. Pourquoi pas ? On y circulait plus facilement. Et le climat posait moins de problèmes.
Tout en sirotant la horchata achetée à l’épicerie du coin, le Chauffeur jeta un coup d’œil au téléviseur, où un Jim Rockford au débit toujours aussi rapide faisait ses habituelles caracolades verbales. Puis il reporta son attention sur la page et lut encore quelques lignes jusqu’au moment où il tomba sur le terme « désuétude ». D’où il sortait, ce mot-là ? Il referma le bouquin et le posa sur la table de nuit. Où il en rejoignit d’autres signés Richard Stark, George Pelecanos, John Shannon et Gary Phillips, tous achetés dans la même boutique sur Pico où, heure après heure, des dames de tous les âges arrivaient les bras chargés de romans sentimentaux et policiers qu’elle échangeaient à raison de deux contre un.
Désuétude.
Le dernier en date était un roman irlandais où les personnages se retrouvent entraînés dans d’épouvantables bagarres avec leur père, se déplacent beaucoup à vélo et, de temps à autre, font sauter un truc. Sur la photo de couverture, l’auteur plissait les yeux comme une créature récemment ramenée des profondeurs souterraines à la lumière du jour. Le Chauffeur avait déniché l’ouvrage chez un bouquiniste de Pico, où il s’était demandé ce qui sentait le plus le renfermé, les livres ou le pull de la vieille propriétaire. A moins que ce se ne soit ladite propriétaire elle-même. Les vieux dégagent cette odeur-là, parfois. Il avait payé un dollar dix et il était parti.
Pour autant qu’il puisse en juger, l’adaptation n’avait pas grand rapport avec le livre.
Le Chauffeur avait tourné des scènes spectaculaires après que le héros avait fui l’Irlande du Nord pour se rendre dans le Nouveau Monde (c’était d’ailleurs le titre du livre, Le Nouveau Monde de Sean), apportant dans ses bagages plusieurs siècles de colère et de rancœur. Dans le roman, Sean allait à Boston. Les types de la prod’ avait situé l’action à Los Angeles. Pourquoi pas ? On y circulait plus facilement. Et le climat posait moins de problèmes.
Tout en sirotant la horchata achetée à l’épicerie du coin, le Chauffeur jeta un coup d’œil au téléviseur, où un Jim Rockford au débit toujours aussi rapide faisait ses habituelles caracolades verbales. Puis il reporta son attention sur la page et lut encore quelques lignes jusqu’au moment où il tomba sur le terme « désuétude ». D’où il sortait, ce mot-là ? Il referma le bouquin et le posa sur la table de nuit. Où il en rejoignit d’autres signés Richard Stark, George Pelecanos, John Shannon et Gary Phillips, tous achetés dans la même boutique sur Pico où, heure après heure, des dames de tous les âges arrivaient les bras chargés de romans sentimentaux et policiers qu’elle échangeaient à raison de deux contre un.
Désuétude.
James Sallis : Drive (2005)
Ed. Rivages / Noir, pp. 12-13
Trad. : Isabelle Maillet
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