« — Pfff !...
— Bon, d'accord, on est dans les embouteillages, mais ce serait bien que tu arrêtes de grogner, hein ! C'est fatigant ! Parlons au moins d'un truc sympa, non ?
— Euh... tu as bien dormi ?
— Ta gueule. »
dimanche 9 octobre 2016
jeudi 6 octobre 2016
lundi 3 octobre 2016
Une visite au Tenancier
Le type m’attendait dans un des fauteuils du salon.
— « C’est vous, le Tenancier ? Sa voix émanait de derrière une main aux doigts marron de jus de clopier et une paresseuse volute bleutée.
— Qui le demande ?
Le type jette une carte plastifiée en travers de la table basse. Il a mal évalué son jet et la carte atterrit par terre. Après m’être baissé, je lis :
Pas de nom. Le type semble avoir deviné :
— Vous n’avez pas besoin de savoir.
— Et le fait que vous picoliez dans mes verres ?
— Un des agréments du métier. Vous savez pourquoi je suis là ?
— Ouais.
— Ah…
— Vous venez cloper dans le salon alors que j’ai pas de cendrier, vous bourrer la gueule alors que j’ai pas un rond pour refaire le plein et, visiblement vous l’êtes assez — bourré — pour même pas savoir balancer une carte sur la table sans vous planter. Juste une question, comme ça : c’est pour m’impressionner ou vous me prenez pour un impresario ? C’est fou ce que je suis curieux, du coup, parce que je ne sais pas pour quel spectacle je pourrais vous proposer, si j’étais ce genre de gars. Clodo, lecteur de Céline ? Remarquez, ça revient au même, non ?
— Vous posez beaucoup de questions…
— Sans blague ? Entre nous, je suis plutôt timide d’ordinaire, mais quand un déchet vient camper sur mon canapé, je ne sais pas… ça doit me désinhiber.
— Vous avez tort de me parler comme ça.
— Alors, on va se dire que les torts sont partagés, voilà ! Et comme on est dans une spirale d’amabilités, le monsieur il va se lever, me dire au revoir et puis…
— Je viens parler de George WF Weaver.
— Qu’est-ce qu’il a, George ?
— Vous avouez que vous êtes en relation avec lui ?
— Et alors ?
— Vous savez que c’est un pseudonyme ?
— Rrrhhôô sans blague ? Bon, c’est pas le tout, mais comme je le disais à l’instant, le monsieur, il va se barrer…
Le type se lève calmement, jette son mégot par terre et l’écrase.
— Ce n’est pas bien, ce que vous faites, de résister comme ça. Nous à la Brigade, nous sommes plutôt à la coule, vous savez. On vient, on constate, on verbalise éventuellement et on s’en va. Bien sûr, si vous êtes de mauvaise composition ça peut aller plus loin.
— En admettant — je dis bien “ en admettant ”, hein — que vous n’êtes pas une version pouilleuse d’une escroquerie quelconque, j’aimerais biens avoir de quoi vous parlez.
— De ses calembours.
— Oui, il en fait. Et alors ?
— Eh bien on verbalise !
— Bien. Je crois qu’on va y passer la nuit si je ne mets pas les forceps. Vous respirez un bon coup et vous m’expliquez.
— Ahem… Le dénommé George WF Weaver, pseudonyme d’un pervers notoire sévissant sur votre blog et quelques autres s’est rendu coupable d’une trentaine d’à peu près et pas moins d’une dizaine de calembours de Stade Quatre, les pires. Notre service de recension a beaucoup travaillé à cette occasion. Vous savez je disais tout à l’heure “ on constate, on verbalise, on s’en va ”, là je suis bien obligé de dire que nous allons passer directement à une étape...
— “ On s’en va ” ?
— Non : “on verbalise”.
— En quoi ça me concerne.
— Oh, vous savez, ça c’est un peu de votre faute. Vous déclarez tout net sur votre blog que vous êtes solidaire des propos que vous laissez passer. C’est tout à votre honneur, mais comme nous ne pouvons atteindre l’auteur de l’infraction, nous sommes bien obligés d’adresser nos procès-verbaux à un responsable, c'est-à-dire vous.
— Vu votre dégaine, ça ne doit pas porter loin. Je veux bien faire l’aumône, cela dit. Ce qui m’emmerde le plus, ce sont toutes les simagrées qu’on est obligé de supporter pour en arriver là. Et puis, quand même, vous êtes entré par effraction chez moi.
— La Brigade a tout pouvoir en cas de constat d’infraction. C’est dans le Code.
— Combien ?
Le type sort un papier miraculeusement immaculé de sa poche, une vision qui touche à l’épiphanie, tellement elle est improbable. Je lis. Je défaille.
— Vous vous foutez de moi ?
— Oh vous savez, je suis fonctionnaire.
— Lequel de mes potes vous a commandité pour ce canular ?
— Personne, je vous l’assure.
— Allez vous rasseoir, je reviens ».
Le type se retourne pour regagner mon fauteuil déjà dégueulassé. Il s’arrête distraitement, toujours en me tournant le dos, et prend un paquet de tiges dans sa poche. Je ne lui laisse pas le temps d’en allumer une parce que je le fais à coup de bouteille sur son crâne. Le type s’écroule. J’ai juste le temps de l’attacher et de le bâillonner qu’il reprend connaissance. Ces petits yeux en boutons de bottine tournent dans tous les sens.
J’empoigne le téléphone :
— « Les gars, j’en ai eu un. Faut que vous radiniez pour me donner un coup de main. Vu qu’on a un jardin, ici, ça va être plus facile… Ouais… Ouais… non, ça va j’ai une bêche ».
Je raccroche. La Brigade des Vermotiseurs ne vas pas tarder à prendre le relais : Otto et George vont venir achever le type à coups de calembours. Après, ce n’est plus qu’une formalité, la chair attendrie se décomposera mieux au fond du potager.
— « C’est vous, le Tenancier ? Sa voix émanait de derrière une main aux doigts marron de jus de clopier et une paresseuse volute bleutée.
— Qui le demande ?
Le type jette une carte plastifiée en travers de la table basse. Il a mal évalué son jet et la carte atterrit par terre. Après m’être baissé, je lis :
Service des Vermotiseurs
Direction des calembours Bureau des dissonances Service des recouvrements On est prié de prêter assistance à tout porteur de la présente carte |
Pas de nom. Le type semble avoir deviné :
— Vous n’avez pas besoin de savoir.
— Et le fait que vous picoliez dans mes verres ?
— Un des agréments du métier. Vous savez pourquoi je suis là ?
— Ouais.
— Ah…
— Vous venez cloper dans le salon alors que j’ai pas de cendrier, vous bourrer la gueule alors que j’ai pas un rond pour refaire le plein et, visiblement vous l’êtes assez — bourré — pour même pas savoir balancer une carte sur la table sans vous planter. Juste une question, comme ça : c’est pour m’impressionner ou vous me prenez pour un impresario ? C’est fou ce que je suis curieux, du coup, parce que je ne sais pas pour quel spectacle je pourrais vous proposer, si j’étais ce genre de gars. Clodo, lecteur de Céline ? Remarquez, ça revient au même, non ?
— Vous posez beaucoup de questions…
— Sans blague ? Entre nous, je suis plutôt timide d’ordinaire, mais quand un déchet vient camper sur mon canapé, je ne sais pas… ça doit me désinhiber.
— Vous avez tort de me parler comme ça.
— Alors, on va se dire que les torts sont partagés, voilà ! Et comme on est dans une spirale d’amabilités, le monsieur il va se lever, me dire au revoir et puis…
— Je viens parler de George WF Weaver.
— Qu’est-ce qu’il a, George ?
— Vous avouez que vous êtes en relation avec lui ?
— Et alors ?
— Vous savez que c’est un pseudonyme ?
— Rrrhhôô sans blague ? Bon, c’est pas le tout, mais comme je le disais à l’instant, le monsieur, il va se barrer…
Le type se lève calmement, jette son mégot par terre et l’écrase.
— Ce n’est pas bien, ce que vous faites, de résister comme ça. Nous à la Brigade, nous sommes plutôt à la coule, vous savez. On vient, on constate, on verbalise éventuellement et on s’en va. Bien sûr, si vous êtes de mauvaise composition ça peut aller plus loin.
— En admettant — je dis bien “ en admettant ”, hein — que vous n’êtes pas une version pouilleuse d’une escroquerie quelconque, j’aimerais biens avoir de quoi vous parlez.
— De ses calembours.
— Oui, il en fait. Et alors ?
— Eh bien on verbalise !
— Bien. Je crois qu’on va y passer la nuit si je ne mets pas les forceps. Vous respirez un bon coup et vous m’expliquez.
— Ahem… Le dénommé George WF Weaver, pseudonyme d’un pervers notoire sévissant sur votre blog et quelques autres s’est rendu coupable d’une trentaine d’à peu près et pas moins d’une dizaine de calembours de Stade Quatre, les pires. Notre service de recension a beaucoup travaillé à cette occasion. Vous savez je disais tout à l’heure “ on constate, on verbalise, on s’en va ”, là je suis bien obligé de dire que nous allons passer directement à une étape...
— “ On s’en va ” ?
— Non : “on verbalise”.
— En quoi ça me concerne.
— Oh, vous savez, ça c’est un peu de votre faute. Vous déclarez tout net sur votre blog que vous êtes solidaire des propos que vous laissez passer. C’est tout à votre honneur, mais comme nous ne pouvons atteindre l’auteur de l’infraction, nous sommes bien obligés d’adresser nos procès-verbaux à un responsable, c'est-à-dire vous.
— Vu votre dégaine, ça ne doit pas porter loin. Je veux bien faire l’aumône, cela dit. Ce qui m’emmerde le plus, ce sont toutes les simagrées qu’on est obligé de supporter pour en arriver là. Et puis, quand même, vous êtes entré par effraction chez moi.
— La Brigade a tout pouvoir en cas de constat d’infraction. C’est dans le Code.
— Combien ?
Le type sort un papier miraculeusement immaculé de sa poche, une vision qui touche à l’épiphanie, tellement elle est improbable. Je lis. Je défaille.
— Vous vous foutez de moi ?
— Oh vous savez, je suis fonctionnaire.
— Lequel de mes potes vous a commandité pour ce canular ?
— Personne, je vous l’assure.
— Allez vous rasseoir, je reviens ».
Le type se retourne pour regagner mon fauteuil déjà dégueulassé. Il s’arrête distraitement, toujours en me tournant le dos, et prend un paquet de tiges dans sa poche. Je ne lui laisse pas le temps d’en allumer une parce que je le fais à coup de bouteille sur son crâne. Le type s’écroule. J’ai juste le temps de l’attacher et de le bâillonner qu’il reprend connaissance. Ces petits yeux en boutons de bottine tournent dans tous les sens.
J’empoigne le téléphone :
— « Les gars, j’en ai eu un. Faut que vous radiniez pour me donner un coup de main. Vu qu’on a un jardin, ici, ça va être plus facile… Ouais… Ouais… non, ça va j’ai une bêche ».
Je raccroche. La Brigade des Vermotiseurs ne vas pas tarder à prendre le relais : Otto et George vont venir achever le type à coups de calembours. Après, ce n’est plus qu’une formalité, la chair attendrie se décomposera mieux au fond du potager.
dimanche 2 octobre 2016
10/18 — Jack London : Les vagabonds du rail
Jack
London
Les vagabonds du rail
Traduction de Louis Postif
Préface de Francis Lacassin
n° 779
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume triple
Édition de 1973
309 pages (320 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1973
Achevé d'imprimer : 27 avril 1973
TABLE DES MATIÈRES
Édition de 1976
(Le cartouche 10/18 est légèrement plus clair)
309 pages (320 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1973
Achevé d'imprimer : 14 juin 1976
TABLE DES MATIÈRES
(Contribution du Tenancier)
Index
Les vagabonds du rail
Traduction de Louis Postif
Préface de Francis Lacassin
n° 779
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume triple
Édition de 1973
309 pages (320 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1973
Achevé d'imprimer : 27 avril 1973
TABLE DES MATIÈRES
Préface : Une épopée de la faim, par Francis Lacassin [9 — 38]
Les vagabonds du rail [27 —435]
Printemps 1976 — Liste alphabétique par nom d'auteur des ouvrages disponibles [314 — 320]
Les vagabonds du rail [27 —435]
Printemps 1976 — Liste alphabétique par nom d'auteur des ouvrages disponibles [314 — 320]
Édition de 1976
(Le cartouche 10/18 est légèrement plus clair)
309 pages (320 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1973
Achevé d'imprimer : 14 juin 1976
TABLE DES MATIÈRES
Préface : Une épopée de la faim, par Francis Lacassin [9 — 38]
Les vagabonds du rail [27 —435]
Printemps 1976 — Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 juillet 1976 [312 — 320]
Les vagabonds du rail [27 —435]
Printemps 1976 — Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 juillet 1976 [312 — 320]
(Contribution du Tenancier)
Index
samedi 1 octobre 2016
C'est bien triste
L'assemblée écoutant le discours de Georges WF Weaver
Dix ans après avoir émis sa devinette imbitable dans les
colonnes du Retour du Tenancier,
George WF Weaver tente de convaincre les habitués du blog qu’il ne se souvient
plus trop de la solution ni même de la façon d’y parvenir. La nouvelle jette le
trouble dans l’assistance qui va manifester son mécontentement et provoquer un certain désordre
dans les rues, prenant même à partie un groupe de diplomates du Moustachistan
qui passaient par là. L’affaire n’en reste pas là et l’incident diplomatique,
les crispations qui en résultent, amènent à un conflit larvé qui va durer
trente et un ans, avec quelques escarmouches violentes. La responsabilité de
George établie dans l’origine du différend, le Moustachistan réclame son
extradition, ce que notre gouvernement refuse. Par précaution, George change d’identité
et est même tenté de changer de genre… L’affaire trouve sa résolution lorsque
le blog Le Retour du Tenancier lance
un appel international et solennel aux Nations Unies qui, dans une ultime et
lucide résolution, confère au Tenancier le titre de Maître du Monde. ArD, Béatrice et Otto Naumme rigolent doucement dans leur coin et complotent immédiatement pour renvoyer
le Tenancier à la cuisine faire d’excellents riz au lait, au demeurant. Quant
à George, errant à la surface d’une terre aride et sans pitié, il se convertit
à la contemplation et se fait appeler Shri George. Sa biographie tardive
exprime des regrets sur son impulsion à confier des devinettes imbitables au
blog du Tenancier, abusant ainsi de la naïveté naturelle d’icelui. Le mal est
fait. George expie, le Tenancier est exilé aux fourneaux, ArD, Béatrice et Otto
se partagent les restes comme de vulgaires Mérovingiens.
C’est bien triste.
C’est bien triste.
lundi 26 septembre 2016
Une devinette imbitable de George
— « Jamais l'on ne pourra la trouver, celle-là... »
George se vante, mais il a peut être des raisons, après tout, car voici sa devinette :
Ne demandez pas au Tenancier, il est maintenu dans une répugnante ignorance par le dit George...
George se vante, mais il a peut être des raisons, après tout, car voici sa devinette :
Que donc quiconque soucieux de son rang pipoleux pourrait préférer à la cour d'assise ?
Ne demandez pas au Tenancier, il est maintenu dans une répugnante ignorance par le dit George...
dimanche 25 septembre 2016
Bibliothèque post mortem
Une bibliothèque est-elle transmissible ?
Tout dépend du sens dans
lequel on entend cette notion. Est-ce simplement le legs d'une
bibliothèque, bien meuble dont la cession est sanctifiée par le
notaire, lequel a bien noté l'estimation et réparti les lots avec les
quotes-parts de chaque héritier ? Est-ce l'héritage intellectuel ou
sensible qui va s'abîmer dans les méandres des intérêts privés et de
l'administration culturelle, comme la bibliothèque de quelques écrivains
vendues à l'encan entre le bidet et le face-à-main ? Oui, alors, ces
bibliothèques sont parfaitement transmissibles, fissibles et
dispersables ou thésaurisées, selon l'appétit et le caractère de ceux
qui vont la recueillir. Enfin, il y aurait cette notion impalpable selon
laquelle une bibliothèque transmettrait l'esprit de son propriétaire
au-delà de la mort, idée séduisante pour un roman fantastique, en une
sorte de contamination sublimée par l'idée du livre. L'idée fut
développée récemment dans les commentaires d'un article de Henri
Lhéritier, sur son blog. Je m'autorise ici à reprendre mon commentaire à ce sujet, en le développant un peu :
C'est
bien parce que le livre est assez rétif au phénomène de contamination
qu'il est attirant. Pas envie de partager ma bibliothèque posthume, et
surtout pas par transmission héréditaire, pour ma part. Que mes filles
se débrouillent pour constituer la leur - éventuellement de piocher ce
qui leur plaît dans la mienne, une fois défunt - et ainsi ne pas porter
le fardeau de livres inutiles par simple pavlovisme. L'idée de cette
transmission d'un esprit serait intéressante si l'on considérait qu'une
bibliothèque se fige durant le règne de son possesseur, se bornant à un
rôle d'accumulation et suivant une ligne intellectuelle impavide dans
les acquisitions. La révolution véritable n'arriverait qu'au moment qui
suivrait le legs, pâte levée par l'esprit du légataire qui retomberait
mollement par l'habitude, la routine des acquisitions, en attendant le
décès du nouveau propriétaire. Révolutions cycliques de palais, suivies
de grands sommeils paradoxaux, chargées d'un héritage subtil, ou d'une
malédiction...
Oui, sauf que l'on observe qu'une bibliothèque est une
sorte de vaisseau de Thésée, un organisme multicellulaire et volontiers
sénescent, Henri Lhéritier en témoigne parfois dans les textes qu'il
commente sur son blog, issus d'une bibliothèque entière rachetée et
explorée avec curiosité, même dans les ouvrages largement obsolètes. En
définitive, un legs de bibliothèque est une chose morte parce que
l'esprit qui l'animait n'est plus là. Je le constate parfois quand
j'acquiers professionnellement une bibliothèque : qui me dira (sauf,
quelquefois, les notes !) ce qui avait grand prix pour le lecteur ?
Lequel a été commencé et puis abandonné, surtout maintenant que l'on ne
coupe plus les livres ? Lequel est tombé dans le désintérêt, lequel
avait été redécouvert ? Oui, certes, l'ensemble peut être intéressant,
mais le dialogue est rompu. La personne est morte et ne vous fera pas
part de son dialogue intime avec sa bibliothèque. Du reste cette
intimité est-elle transmissible, peut-on parfois partager l'immense
apaisement que peut procurer la vision de sa propre bibliothèque sans
que l'envie prenne même de saisir un quelconque volume ? Vous découvrez
cette acquisition comme une sorte de coquille vide et vous découvrez ces
ouvrages avec votre propre sensibilité, avec un pincement, un petit
déchirement au cœur, parfois, certes. Le plus cruel est parfois de
découvrir quelques traces intimes livrées entre les pages... des dessins
d'enfants, des photographies oubliées, tout cela ne vous contera de
toute façon qu'une absence. Tout cela demeure obstinément silencieux, le
vaisseau de Thésée s'est échoué. C'est fini. Les livres seront
dispersés et ne diront pas plus que ce qu'ils sont censés dire. C'est,
du reste, une chance pour ceux qui en feront l'acquisition. Henri
Lhéritier pourra lire encore ces feuilles fanées et en faire éclore
quelques-unes unes et nous captiver sans que l'ombre de son précédent
propriétaire brouille les cartes.
La bibliothèque d'un défunt est un humus.
Plus grave, et à un autre niveau, est le cas de la transmission d'une bibliothèque de travail...
Ce billet, inspiré de celui d'Henri Lhéritier sur son blog, défunt
comme son propriétaire, a été publié sur le blog Feuilles d'automne en
janvier 2009. Depuis, j'ai appris à vivre avec l'héritage de la
bibliothèque d'un être que j'aimais et appris la douceur de l'amertume,
celle qui vous rappelle chaque jour qui vous avez perdu. Ceci est un
billet dédié à ma mère, qui a su encore me donner une leçon sur mes certitudes. J'aurais préféré attendre encore.
vendredi 23 septembre 2016
mercredi 21 septembre 2016
Nick Carter, vous croyez ? Moi, j'aurais plutôt dit John Carter...
(Petit jeu pour prolonger l'été)
Peu importe, d'ailleurs. En revanche votre Tenancier vous demande dans quel film on trouve cet opuscule...
(Comme d'habitude on vous prie de répondre dans les commentaires en laissant votre nom ou un pseudo)
(Comme d'habitude on vous prie de répondre dans les commentaires en laissant votre nom ou un pseudo)
Une historiette de Béatrice
10/18 — Jack London : Radieuse aurore
Jack
London
Radieuse aurore
Traduction d'Alice Bossuet
Préface de Francis Lacassin
n° 815
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume quadruple
435 pages (448 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 4e trimestre 1973
TABLE DES MATIÈRES
(Contribution du Tenancier)
Index
Radieuse aurore
Traduction d'Alice Bossuet
Préface de Francis Lacassin
n° 815
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume quadruple
435 pages (448 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 4e trimestre 1973
TABLE DES MATIÈRES
Préface : Un voyage initiatique : des glaces polaires à la civilisation concentrationnaire, par Francis Lacassin [7 — 24]
Radieuse aurore [27 —435]
Automne 1976 — Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1976 [439 — 446]
Radieuse aurore [27 —435]
Automne 1976 — Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1976 [439 — 446]
(Contribution du Tenancier)
Index
mardi 20 septembre 2016
Déviationnisme, canal hystérique
« Fiers Gaulois guettant l'arrivée des chemins de fer grâce au Plan Freycinet »
ou
« Le progrès en Marche »
(Allégorie d'Évariste-Vital Luminais)
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