jeudi 29 décembre 2016

« Marbled paper... what a curious name ! »

Notre cher Otto se demandait en quoi consistait le métier de marbreur. Bien que lui ayant donné une explication sommaire en commentaire de notre précédent billet, force est de constater qu'une image est plus parlante surtout lorsqu'elle est animée. Les démonstrations ne manquent pas sur le net à ce sujet. Il nous est apparu opportun de reproduire ci-dessous un reportage anglais des années 1970 chez un professionnel. Il est complet et didactique bien qu'en anglais (personne n'est parfait).



(Film made in 1970 by Bedfordshire Record Office of Cockerell marbling.)

Minute, papillon...

Voici une jolie curiosité par Raymond Gid. Abstenons-nous de toute glose autour de ce créateur (affichiste et typographe) et laissons nous aller à quelques images papillonnantes...











Ces quelques collages épars sont issus de « Comptine pour saluer le métier de marbreur » — A Monthiaume, chez Raymond Gid, 1963 — in-8° en feuilles à l'italienne tiré à 100 exemplaires sur papier de Rives numérotés (et justifiés), ornés de chûtes marbrées par Duval, relieur-marbreur à Paris (Coll. part. du Tenancier)

(Paru en février 2009 sur le blog Feuilles d'automne.)

mercredi 28 décembre 2016

10/18 — Benedeit : Le voyage de Saint-Brandan




Benedeit

Le voyage de Saint-Brandan

Texte et traduction de Ian Short
Introduction et notes de Brian Merrilees

n° 1652

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Bibliotèque médiévale »
Volume double

141 pages (144 pages)
Achevé d'imprimer : 13 août 1984
Dépôt légal : août 1984
ISBN : 2-264-00623-4


(Contribution du Tenancier)
Index

10/18 — Henri Laborit : L'homme imaginant




Henri Laborit

L'homme imaginant

Essai de biologie politique

n° 468

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

187 pages (192 pages)
Achevé d'imprimer : avril 1984
Dépôt légal : 2e trimestre 1981
ISBN : 2-264-00882-2


(Contribution du Tenancier)
Index

jeudi 22 décembre 2016

Manman (Une histoire du Fleuve)

Cela fait plus d’un an que l’on avait plus entendu parler du Fleuve. La publication d’une nouvelle histoire de ce cycle dans ce hors-série de la revue L’Ampoule redonne de l’enthousiasme à votre Tenancier chéri. C’est que la revue procure un sentiment agréable, le travail de présentation et le choix des illustrations est dans l’ensemble de très bonne tenue. Le dessin de Murielle Belin en regard de la nouvelle, sans recouper vraiment l’histoire, cadre avec son ambiance. Bref, le soussigné ne manquera pas d’encourager de nouvelles éditions « papier » de cette revue qui, d’habitude, se manifeste au format numérique. Vous trouverez le site des Éditions de l’Abat-Jour ici.
Voici une agréable façon de finir l’année.

  
 
Yves Letort
Manman
(nouvelle)
Revue L’Ampoule
Hors série n°1
Décembre 2016
Pour retrouver les autres histoires du Fleuve, allez voir .

Énigme

Le Tenancier (c'est moi !) aime les devinettes, énigmes et charades de l'Ancien Régime. Ne demandez pas pourquoi, c'est comme ça.
Voici encore une énigme issue des mêmes ouvrages dans lesquels il a l'habitude de piocher, à savoir un collection du Mercure de France de 1789, donc intéressante au-delà des quelques amusements que contiennent les numéros. Sa série n'est pas complète d'ailleurs, ce qui nous fait envisager un tarissement de la source plus rapidement encore...
Mais qu'est-ce que votre Tenancier est bavard, ce soir... Allez, je vous laisse avec l'énigme :
Je blanchis,
Je noircis,
J'embellis,
J'enlaidis,
Je salis,
J'éclaircis,
Je détruis,
Je guéris.

(Par M. T...é de Rochefort, en Bretagne)

Merci de donner la réponse dans les commentaires.

lundi 19 décembre 2016

La typothèque du plomb

Les spécimens édités par les fonderies de caractères sont passionnants à plusieurs titres. Ils fournissent de précieuses clés pour percevoir l'évolution de la lettre dans les mouvements artistiques majeurs des XIXe et XXe siècles. Ainsi d'Eugène Grasset à Adrian Frutiger nous voyageons de l'Art and Craft et l'Art nouveau à l'Art déco puis dans l'École suisse à la fin de l’âge du plomb.

Les plaquettes et dépliants, distribués gracieusement aux imprimeurs et aux graphistes, sont des supports promotionnels qui montrent les déclinaisons disponibles des caractères et ornements. Souvent ils s'apparentent dans la forme à des brochures qui complètent le catalogue par des exemples d'applications dont l'imprimeur pourra se servir pour aider ses clients dans leurs choix. Ils deviennent alors des passerelles entre art et labeur, des supports pédagogiques et des guides de métiers qui, du croquis calque de Thibaudeau aux derniers catalogues de Deberny et Peignot, vont accompagner imprimeurs et graphistes.

En feuilletant les 4 numéros des « Divertissements typographiques », on perçoit bien l'esprit qui anime à la fois Maximilien Vox et Charles Peignot, et aussi la volonté de modernité et d'accompagnement du métier qui motive la réalisation annuelle de « Caractères Noël ». La guerre passée, cela conduit Vox, Garcia, Ranc, et Peignot à créer l’École de Lure.
Le dernier document de la typothèque, le seul catalogue général de la fonderie Deberny et Peignot que nous publions, est une œuvre révolutionnaire très Lursienne. Ce catalogue, d'un façonnage et d'un graphisme très modernes, obéit à la classification Vox ; Maximilien y introduit chaque chapitre...

Sabine, ancienne lectrice de ce blog, dite Mouton dans ses commentaires, les rassemblait avec le scrupule que l'on connaît aux bibliophiles. C'est une partie de sa collection qui a été numérisée, renseignée et mise en ligne. Nous souhaitons enrichir cette typothèque, aussi appelons tous les lecteurs à nous confier leur archives, qui seront numérisées, rapidement retournées, et publiées à leur nom. Nous cherchons par exemple le 5e numéro des « Divertissements typographique » ou la suite de l'édition des marques d'Auriol...

ARD

LES BIBLIOTHÈQUES DE L'ÂGE DU PLOMB

mercredi 7 décembre 2016

Boîte de cirage

De même qu'un bon vendeur de chaussures prendra soin de proposer une boîte de cirage à son client en conclusion de la vente, un employé de librairie après avoir vendu « À la recherche du temps perdu », de Proust sera avisé de proposer en complément « L'emploi du temps », de Butor.

lundi 5 décembre 2016

Une époque rêveuse

L’autre jour, le Tenancier, alors qu’il se dirigeait vers le cagibi où il consigne les ustensiles et matériaux utilisés pour réaliser les paquets qu’il devait expédier l’avant-veille, leva les yeux dans le couloir. Ses yeux captèrent furtivement l’affiche qui ornait l'emboîtage, au-dessus de l’étagère à dévédés. Il contenait le film Top Hat : Fred Astaire, Ginger Rogers. Le Tenancier est cinéphile à ses heures mais fredonne également pour lui-même quelques chansons, dont celle du film. Vous savez, « Heaven, I’m in heaven… », etc.
La chanson s’intitule Cheek to Cheek.
Irving Berlin, tout de même.
Il la chantonna donc, tout en rassemblant son matériel. Chanter, c’est bien, écouter de la musique, c’est plus mélodieux, surtout si l’on a déjà entendu le Tenancier. Il alluma alors la radio, France Musique en l’occurrence, ce samedi matin, pour écouter… six ou sept versions de la chanson qu’il fredonnait il y a à peine cinq minutes.
Avec toute la rigueur requise dans ce genre de circonstances, en toute objectivité, on est en droit de déclarer que le Tenancier de ce présent blog est un mutant. Un « précog », selon le jargon en vigueur dans la littérature conjecturale.
Et vous-mêmes, êtes-vous mutant ?
N’avez-vous parfois pas ressenti fortement une coïncidence dans la sourcilleuse succession de vos lectures et d’autre événement plus ou moins fortuits ?
Récemment, la lecture consécutive de La boîte en os d’Antoinette Peské (livre doté d’une préface boursouflée et inepte dans l’édition que j’avais entre les mains, qui n’est pas celle de Mac Orlan), de Titus d’Enfer de Mervyn Peake, le visionnage d’une émission sur ce mystérieux producteur, écrivain et mentor de Jacques Tourneur que fut Val Lewton, et le souvenir encore très vivace de La Féline, de ce même duo, avaient fait germé l’idée en moi que les années 40, avec leur cortège de destructions et d’horreurs, étaient également une époque mélancoliquement rêveuse et qui empruntait les éléments de sa rêverie à l’arsenal du Romantisme. Rappelons également que Le Seigneur des Anneaux fut rédigé durant cette décennie et en emprunte parfois les mêmes accents. D’une façon surprenante, ce monde fermé et voué à la destruction s’enfermait dans des récits qui faisaient appel à un effroi paradoxal, feutré, ou en proie à une étrange fièvre obsidionale. L’amateur de Romantisme fantastique n’y trouverait peut-être pas tout à fait son compte : pas de ces burgs ténébreux ou de ces enceintes sadiennes en forme de labyrinthe concentrique. Non, plutôt un univers traversé les yeux mi-clos sur des murailles hautement verticales, comme des somnambules sur le faîte d’un toit. Le monde d’alors rêvait dangereusement, en déséquilibre au-dessus du gouffre. Ainsi, fortuitement, j'avais lu ou rencontré une somme d'ouvrages qui formaient une collection d'impressions, comme si j'avais capté une rumeur dispersée, quelques fragments de l'inconscient d'une époque.
Bien sûr, cet inconscient ne traversait pas toute la littérature ou tout le cinéma, mais cette mélancolie aux relents fantastiques semble avoir pris une place importante. Peu à peu, en réfléchissant à ces sensations, on se prend à regarder les prémisses et les séquelles de l'époque avec un autre esprit.
Il est parfois intrigant de retrouver une série heureuse dans les lectures ou les visionnages, comme si le hasard vous menait par le bout du nez d’un coin à l’autre de votre bibliothèque pour vous insinuer des parfums. Parfums d’époque ou saveurs littéraires plus épicées, coïncidences, précognitions, conjectures et surtout rêveries dans une barque qui vous mène dans des bras secondaires et inattendus.
Quel lecteur n’a pas eu ce sentiment de suivre une voie impalpable, dictée par des caprices extérieurs à sa volonté propre ? Et, qui n’a pas eu la sensation diffuse d’être possédé par un étrange pouvoir de prolonger une saveur d’un livre à l’autre en ayant malgré tout abdiqué toute volonté dans leur choix ? Ainsi, le soupçon que le dieu Pan n’est pas mort nous vient à l’esprit. Thamus n’était donc qu’un gros menteur.
Le Tenancier, attentif aux augures et, après ce raisonnement, doute du pouvoir qu’il s’était hâtivement attribué.
Les cieux étant toujours cléments à ceux qui obéissent à leurs signes, par précaution, tout de même, il va apprendre à faire des claquettes.

Ce texte publié en janvier 2009 sur le blog Feuilles d'automne trouve une curieuse résonnance avec ce qui est récemment arrivé au Tenancier. La récurrence de la présence de Trieste dans sa vie intellectuelle (et même jusque dans son cercle familial) suscitait de nouveau quelques interrogations. Mais après tout, cette ville semble une contrée onirique aussi proche géographiquement que le Farghestan ou The Shire...
Toujours est-il que votre Tenancier n'a toujours pas appris à faire des claquettes, mais n'est plus libraire — sans savoir si cela a un rapport.