samedi 1 juillet 2017
jeudi 29 juin 2017
Panne d'inspiration
Le Tenancier tentait de trouver une rime (voir l'illustration due à notre fidèle Jehan-Georges Vibert) et, soudain, se demande si, puisqu'il a toujours été mauvais à trousser des poèmes, l'aimable lecteur ne pourrait pas suppléer à cette lacune en faisant quelques bouts rimés en commentaire, à partir de « Élixir parégorique ».
Ainsi, le Tenancier, superbe, généreux — cependant modeste —, accommode jeu, allégorie, fainéantise et vertu, en stimulant les talents.
Quel homme que ce Tenancier.
mercredi 28 juin 2017
Jeu
Tiens, c’est l’été et toujours
pas de jeu sur blog du Tenancier…
Réparons l’outrage.
Réparons l’outrage.
CHARADETu perdras mon second, si tu n’as mon premier ;
En deux sens différens, mon tout peut se comprendre ;
Et si tu t’y prends bien, tu pourras me surprendre
Sur les lèvres d’Iris, ou bien dans ton grenier.
(Par M. le Ch. de P***)
À vous de trouver le mot derrière
la charade, publiée dans un ancien Mercure
de France. Comme d’habitude, on attend votre réponse en commentaire, en
vous priant de laisser votre nom ou un pseudo.
On commence doucement, elle est facile.
On commence doucement, elle est facile.
lundi 26 juin 2017
Un pari de Pascal
Signalons avec enthousiasme, dans la maigre patrie des blogues cultivés et intéressants, celui de Grégory Haleux intitulé Des brouettes à la pelle. Diable ! Nous avions manqué quelque chose ! Cette anthologie littéraire et permanente comblera nos lacunes. Merci, monsieur Haleux !
(cliquez sur l'image pour visiter...)
samedi 24 juin 2017
vendredi 23 juin 2017
« Ces noms épars... »
« Et puis, surtout, il y avait eu une guerre et un mode de vie qui avait disparu quand la guerre fut perdue. Les hommes qui s’étaient battus étaient maintenant des vétérans. On les voyait assis sur les bancs, à la gare, se chauffant au soleil, taillant des bouts de bois en regardant arriver les trains, mais, aux jours de fête, ils remettaient leurs uniformes, organisaient des défilés ; les plus jeunes rentraient le ventre et sautillaient pour garder le pas, les plus vieux clopinaient, appuyés sur leurs cannes. Il était malaisé de voir le rapport entre ces yeux chassieux, ces visages vides, et le fracas des armes, les drapeaux déchiquetés par la mitraille, et cependant parfois, quand la voiture devait s’arrêter au passage à niveau, il les entendait parler, et les noms de batailles lui parvenaient à travers le bourdonnement de la conversation. — Manassas, Shiloh, Gaines Mill, Malvern Hill, Sharpsburg, Second Manassas, Fredericksburg, Murphreesboro, Chancellorsville, Gettysburg, Vicksburg, Chickanauga, The Wilderness, Spottsylvania, Cold Harbor, Brice’s Crossroads, Kennesaw Mountain, Big Shanty, Atlanta, Petersburg, Spring Hill, Franklin, Nasville, Five Forks, Appomattox ; il les entendait tous, les noms bibliques, indiens, anglais, noms de villes et de hameaux, noms de cours d’eau et de carrefours dans toute l’étendue du Sud, la plupart sans importance par eux-mêmes jusqu’au jour où les armées s’étaient réunies, plus ou moins par hasard, pour donner une permanence à ces noms épars et pour établir un mode de vie qui serait celui d’Hector Sturgis et de tant d’autres. »
Traduit par Maurice-Edgar Coindreau
Il y a révolution et révolution... oh, et puis restons au plumard
Vivre l'anarchie
de
Michel Mathurin
(2017)
de
Michel Mathurin
(2017)
« Nous sommes les ennemis naturel de ces révolutionnaires, futurs dictateurs, réglementateurs et tuteurs de la révolution qui, avant même que les États monarchiques, aristocratiques et bourgeois actuels, soient détruits, rêvent déjà la création d'États révolutionnaires nouveaux, tout aussi centralisateurs et plus despotiques que les États qui existent aujourd'hui, qui ont une si grande habitude de l'ordre créé par une autorité quelconque d'en haut et une si grande horreur de ce qui leur paraît les désordre et qui n'est autre que la franche et naturelle expression de la vie populaire, qu'avant même qu'un bon et salutaire désordre se soit produit par la révolution, on rêve déjà la fin et le musellement par l'action d'une autorité quelconque qui n'aura de révolution que le nom, mais qui en effet ne sera rien qu'une nouvelle réaction puisqu'elle sera en effet une condamnation nouvelle des masses populaires, gouvernées par des décrets, à l'obéissance, à l'immobilité, à la mort, c'est-à-dire à l'esclavage et à l'exploitation par une nouvelle aristocratie quasi révolutionnaire. »
Programme et objet de l'organisation secrète révolutionnaire des Frères internationaux (1868)
(Bakounine, bien entendu)
N'empêche qu'on pressentait bien des choses, dans le temps, celui qu'évoque Michel, plus haut.
N'empêche qu'on pressentait bien des choses, dans le temps, celui qu'évoque Michel, plus haut.
mercredi 21 juin 2017
Fable express spécial copinage (par George)
Quand on ne sait si
La trotteuse danse
Et qu'elle nécessi-
Te un peu d'avance
Otto sans souci
Lit très mal et pense :
« Pas d'problème car
On s'fout du retard ! »
Sauf que près du Var
La correctric' court aussi !
Moralité :
Illettré Otto où trotte Ard
samedi 17 juin 2017
Un été épicé
Lorsque le Tenancier travaillait encore en librairie de neuf, il lui arrivait de rencontrer quantité d'objets promotionnels. Le plus prestigieux était évidemment l'Album de la Pléiade, ou bien l'agenda... Et puis, la maison 10/18 s'est mise également à produire des objets plus ou moins amusants : faux livres contenant des mouchoirs, par exemple. Le plus sympa était sans doute cette boîte à épices de 1997, que les acheteurs de la collection n'ont pas dû beaucoup rencontrer. On soupçonne les libraires de les avoir détournés à leur usage. Il fut un temps (votre Tenancier n'était pas encore du métier) où les éditeurs pensaient à récompenser les libraires en fin d'année. Ainsi, a-t-on entendu parler de caisses de cognac de la part des éditions du Seuil... Est-ce une légende urbaine ?
Cette amusant « madeleine » a été envoyée par Didier Pemerle, que l'on remercie ici.
jeudi 15 juin 2017
Une attente
Jeu : prendre le premier chapitre de Aventures de 3 Russes et de 3 Anglais dans l'Afrique australe,
de Jules Verne, en extraire plusieurs phrases pour les faire
correspondre à la thématique obsessionnelle de l'alter ego du
Tenancier, à savoir la série sur le Fleuve dont plusieurs textes sont
publiés ici et là. Ne se permettre que de rares mots de liaison,
élaguer quand nécessaire, mais garder la succession des phrases à
partir du texte original. En faire une courte nouvelle du Fleuve dont
Verne sera l'auteur et Yves Letort le soutier...
Deux hommes causaient en
observant avec une extrême attention les eaux du Fleuve.
Quelques voyageurs ont vanté la limpidité de ses eaux et la beauté de ses rives. Rocs infranchissables, masses imposantes de pierres et de troncs d’arbres minéralisés sous l’action du temps, cavernes profondes, forêts impénétrables que n’avait pas encore défloré la hache. Incomparable magnificence. Les eaux, auxquelles le sol venait à manquer subtilement, se précipitaient d’une hauteur de quatre cents pieds. En amont de la chute, c’était un simple bouillonnement de nappes liquides, déchirées par quelques têtes de roc, enguirlandées de branches vertes. En aval, le regard saisissait un sombre tourbillon que couronnait un épais nuage d’humides vapeurs zébrées des sept couleurs du prisme. De l’abîme s’élevait un fracas étourdissant. De ces deux hommes, l’un ne prêtait qu’une vague attention aux beautés naturelles. C’était un beau type de cette vaillante race aux yeux vifs. Leur vie se passe à errer dans cette région comprise entre le Fleuve et les montagnes de l’est. Même au repos, son corps offrait encore l’attitude de l’action et dénotait un individu énergique. Une sorte de calotte de peau de mouton encapuchonnait sa tête. À ses poignets nus se contournaient des anneaux. Allons, calmons-nous. Vous êtes le plus impatient des hommes — quand vous ne chassez pas. Nous ne pouvons rien changer à ce qui est. Le compagnon était un jeune homme qui contrastait avec le chasseur. Vous oubliez que nous sommes des nomades, les pieds nous brûlent à demeurer ainsi ! Voici les chutes, nous sommes à l’endroit désigné, nous attendons. Est-ce bien aux chutes que l’on vous a donné rendez-vous ? Le jeune savant recommença un récit vingt fois fait déjà à son ami le chasseur. Ce récit bien gravé dans l’esprit, celui-ci s’avança jusqu’au bord du gouffre, une pointe avancée permettait de dominer le cours du Fleuve, en aval de la cataracte. Pendant quelques minutes, ils observèrent attentivement la surface des eaux au-dessous d’eux. Aucun objet n’en troublait le cours. L’épais feuillage des arbres qui se penchaient sur le gouffre le préservait des atteintes immédiates des rayons solaires. Pas un oiseau n’animait cette solitude. Pas un quadrupède ne quittait le frais abri des buissons. On n’aurait entendu aucun bruit quand bien même la cataracte n’eût pas rempli l’air de ses mugissements. Et si vos gens n’arrivent pas ? Ils viendront. Ce sont des hommes de parole, et ils seront exacts. Ces messieurs ont droit à quatre jours pour atteindre les chutes. Et s’ils n’ont pas paru ? Eh bien, ce sera l’occasion d’exercer notre patience. Voyez-vous quelque chose ? Rien, je ne vois rien. Il me semble qu’un bourdonnement inaccoutumé se produit. Il se coucha l’oreille contre terre. Le chasseur se releva, secoua la tête. Ce bruit n’est autre que le sifflement de la brise à travers la feuillée, ou le murmure des eaux sur les pierres de la rive. Si le bruit est produit par la machine, vous l’entendrez mieux en vous baissant. L’eau propage les sons avec plus de netteté que l’air. Lorsqu’il fut au niveau du Fleuve, il y entra jusqu’au genou, et, se baissant, il posa l’oreille à hauteur des eaux. Oui ! Il se fait là-bas, à quelques milles au-dessous, un bruit d’eau battue avec violence. Une fumée ! Il était midi. |
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