Pas
d'erreur les mecs ! le baratin qui suit ne concerne pas des petits
futés existant ou ayant existé. Ceux qui voudraient jouer les gros bras tomberaient sur un os.
S.A.
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vendredi 13 avril 2018
Avertissement
Amour
Amour
: Aimable comme l'Amour. — « Armé de son registre, elle attendait de
pied ferme ces amours d'abonnés. » (L. Reybaud.) — « Comme j'ai été
folle de Mocker ; quel amour de dragon poudré ! » (A. Frémy.)
Amour a fini par s'appliquer dans le sens de « aimable » à la première chose venue. — « Quel amour de mollet ! Il faut que je le baise. » (E. Villars.) — « Je mourrais d'ennui par ici, moi. J'ai trouvé, rue de la Paix, un amour d'appartement. (Dumas fis, le Demi-Monde.)
Amour a fini par s'appliquer dans le sens de « aimable » à la première chose venue. — « Quel amour de mollet ! Il faut que je le baise. » (E. Villars.) — « Je mourrais d'ennui par ici, moi. J'ai trouvé, rue de la Paix, un amour d'appartement. (Dumas fis, le Demi-Monde.)
jeudi 12 avril 2018
Point Vernal
Il est parfois des moments de grâce
dans la vie d'un libraire. Celui on l'on rencontre un client qui vous
énumérera les merveilles de sa bibliothèque et dont vous ne ressentirez
nulle jalousie ou nul dépit. Simplement parce que cette personne
passionnée vous parlera avec sincérité du plaisir de vivre en compagnie
de cette reliure ou de cette exemplaire un peu rare. Il y a aussi les
fois où l'on ouvre une caisse, ou lorsque l'on fait l'acquisition d'un
livre qui charme tout de suite, parce qu'on l'attendait depuis
longtemps sans le savoir, ou parce qu'il manquait dans votre
bibliothèque, un manque de nature presque stupéfiante. Du reste, les
deux hypothèses se valent puisque c'est là l'assouvissement d'un désir,
de toute façon. D'autres ouvrages se laissent désirer. Telle vilaine
reliure, tel méchant livre en apparence devient tout à coup un trésor
parce que vous n'aviez pas réalisé qui se cachait derrière le nom du
poète, ou derrière ce texte. Sans doute aussi parce que vous
l'ignoriez, car le métier de libraire est fait d'ignorance. Le livre a
pu demeurer dix ans à côté de vous, jusqu’à ce jour.
Je crois me souvenir que dans L'Île mystérieuse, de Verne,
Harbert s'exclame : « Quel grand livre ferait-on avec tout ce que l'on
sait ! » et Cyrus Smith de répondre : « Et quel plus grand livre encore
ferait-on avec ce que l'on ne sait pas ! ». La citation est
approximative et l'on m'en excusera. Mais le métier de libraire c'est
cela, c'est remplir encore et encore le grand livre de l'ignorance et
essayer de tenir à jour tant bien que mal, au jour le jour le calepin
de ce que l'on sait. Chaque personne qui lit un peu connaît cela :
chaque livre découvert en amène d'autres qui, eux-mêmes, en apportent
encore comme un champ de possibles qu'il ne sera humainement pas
accessible dans sa totalité. Et puis, il y a soudainement le moment où,
tout libraire ignare que vous êtes, vous atteignez une sorte de
plénitude : on vous demande ce que vous savez, votre intuition vous
fait conseiller le bon livre, votre patron – lorsque vous êtes salarié
– arrête de parler tout seul pendant une petite heure, vous rencontrez
une femme dans la librairie que vous allez aimer et avec laquelle vous
aurez des enfants, vous vous y faites des amis et ceux-ci vous
emportent plus loin que vous n'osiez l'espérer. Et puis il fait beau
dehors et ce que vous faites au quotidien vous paraît à ce moment moins
terne, moins banal. Et alors on se dit que l'on a bien fait, un jour de
laisser tomber ce pourquoi on avait été programmé, c'est à dire à rien.
On se dit également que ce métier-là fait accéder à une certaine
dignité, pour peu que l'on se respecte et que l'on respecte les autres.
On se dit encore que ce métier est un perpétuel apprentissage et que la
somme de ce que l'on sait pèse peu dans la balance face au savoir des
autres. Mais, tant qu'à faire, autant demeurer un livre ouvert pour
espérer la réciproque. Tout se conjugue pour cette sorte de félicité
tranquille, ce point vernal de la quiétude qui vous rend assuré de vos
amis et de vos proches, vous tranquillise sur vos doutes quant à ce que
vous croyez savoir.
Sans doute parce que vous voulez savoir, toujours, encore et que seule la fosse saura vous déprendre de cette passion. Sans doute encore vous avez décidé de remiser vos certitudes et de ne point vous gonfler de votre expérience. Sans doute parce que l'humilité est une sorte d'orgueil. Sans doute enfin que vous êtes en paix avec vous-même.
Et on espère alors que ce savoir ne sera pas perdu, et que le gage de sa survie est de perpétuellement le remettre en question.
En attendant, cette sorte de grâce est parfois accordée : vous êtes vivant et c'est grâce à vous seul.
Nos jours sont hélas comptés. Il faut alors en profiter.
Le Tenancier en a profité... il a également cédé à la curiosité et à la volonté de dépasser le quotidien. Il fait autre chose, il continue d'apprendre. Ce billet publié sur le blog Feuilles d'automne en juin 2009, ne reste donc pas lettre morte.
Sans doute parce que vous voulez savoir, toujours, encore et que seule la fosse saura vous déprendre de cette passion. Sans doute encore vous avez décidé de remiser vos certitudes et de ne point vous gonfler de votre expérience. Sans doute parce que l'humilité est une sorte d'orgueil. Sans doute enfin que vous êtes en paix avec vous-même.
Et on espère alors que ce savoir ne sera pas perdu, et que le gage de sa survie est de perpétuellement le remettre en question.
En attendant, cette sorte de grâce est parfois accordée : vous êtes vivant et c'est grâce à vous seul.
Nos jours sont hélas comptés. Il faut alors en profiter.
Le Tenancier en a profité... il a également cédé à la curiosité et à la volonté de dépasser le quotidien. Il fait autre chose, il continue d'apprendre. Ce billet publié sur le blog Feuilles d'automne en juin 2009, ne reste donc pas lettre morte.
mercredi 11 avril 2018
Tiré à part
Sans être concierge, on peut avoir l'esprit d'escalier. Ainsi, l'évocation de l'émission Apostrophe au
dernier billet (resté jusqu'alors dans les limbes des publications du blog Feuilles
d'automne en juin 2009), évoqua irrésistiblement à mon esprit, et par
comparaison, la remarquable série d'émissions Un Siècle d'Écrivains,
de Bernard Rapp. De cette remembrance je tirai le nom de son
inspirateur et le fait qu'il fit quelques films qui eurent une réception
parfois mitigée mais cependant point dégradante. De cette petite
production, le libraire ne saurait s'abstenir de rappeler que Rapp fit Tiré à Part,
histoire d'une machination autour d'un livre, fabriqué à partir d'un
faux authentique, à moins que ce ne soit l'inverse. On y voit Terence
Stamp incarner un ex agent de renseignement gagnant sa vie dans
l'édition et rendre parfois service à ses anciens collègues (court
passage où l'on évoque la fabrication d'un faux texte de Lawrence, par
exemple). L'on voit également la composition d'une ouvrage sur une
linotype. On se passera ici d'une description détaillée du
fonctionnement de la machine. On poussera le curieux à se reporter au
film pour cela, même si l'on sera privé d'une explication technique.
Cette histoire de machination pour perdre un écrivain ayant commis un
crime trente ans auparavant ne doit pas nous faire oublier que le rôle
principal est tenu par le livre, également moteur de l'action. Rapp
continuait ici d'exprimer sa passion pour ce monde qui, à mon avis le
lui rendit bien mal. En tout cas, la nouvelle de sa disparition ne fut
guère reçue comme il l'aurait fallu, tant par ses collègues
journalistes, que par le monde du livre. Ce billet est une contribution
brève et modeste au souvenir d'un amoureux du livre qui sut souvent me
faire plaisir à travers les émissions qu'il produisit et par ce film que
je revois de temps en temps avec quelque plaisir.
(Bande annonce ici.)
Américaine
Américaine
: Voiture découverte à quatre roues. — « Une élégante américaine attend
à la porte. Un homme y monte, repousse un peu de côté un tout petit
groom, prend lui-même les guides et lance deux superbes pure-sang au
galop. » (Figaro.)
mardi 10 avril 2018
Une historiette de Béatrice
Américain (œil)
Américain (œil)
: Œil scrutateur. — Allusion à la vue perçante prêtée par les romans
populaires de Cooper aux sauvages de l'Amérique. — « Ai-je dans la figure un trait qui vous déplaise, que vous me faites l'œil américain ?
» (Balzac.) — « J'ai l'œil américain, je ne me trompe jamais. »
(Montépin.)
Américain (œil) : Œil séducteur. — « L'œillade américaine est grosse de promesses, elle promet l'or du Pérou, elle promet une ardeur amoureuse de soixante degrés Réaumur. » (E. Lemoine.)
Américain (œil) : Œil séducteur. — « L'œillade américaine est grosse de promesses, elle promet l'or du Pérou, elle promet une ardeur amoureuse de soixante degrés Réaumur. » (E. Lemoine.)
lundi 9 avril 2018
jeudi 29 mars 2018
mercredi 28 mars 2018
Bibliographie : Les cahiers de l'imaginaire — n° 2
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