Le pays de cocagne
Le jeune homme, les précédant, leur fait visiter le Paradis. Ils voient une terre très fertile en beaux bois et en prairies. Les prés, splendides et constamment en fleurs, y forment un jardin. Le fleurs sentent très bon, comme il convient à un endroit qu’habitent les saints, un lieu où les arbres et les fleurs font les délices de ceux qui les regardent, et où les fruits et les parfums sont d’une richesse inestimable. Ni ronces, ni chardons, ni orties n’y poussent à profusion ; il n’y a pas d’arbre ni d’herbe qui n’exhale une odeur suave. les arbres sont continuellement chargés de fruits et les fleurs toujours en pleine épanouissement, sans tenir compte de la saison qui ne change pas ; c’est toujours l’été, et le temps reste doux. les fruits sont toujours mûrs sur l’arbre, les fleurs produisent sans cesse leur semence ; les bois sont toujours remplis de gibier, et toutes les rivières d’excellents poissons. Il y a des rivières où coulent le lait. Cette abondance règne partout : les roselières exsudent le miel grâce à la rosée qui descend du ciel. il n’y a pas de montagne qui ne soit d’or, pas de grosse pierre qui ne vaille un trésor. Le soleil ne cesse d’y briller de tout son éclat, aucun vent, aucun souffle ne vient remuer le moindre cheveu, aucun nuage dans le ciel ne masque la lumière du soleil. l’habitant n’y souffrira aucun malheur, il ne connaîtra aucun orage, il sera à l’abri du chaud, du froid, de l’affliction, de la faim, de la soif, de la privation. Il aura tout ce qu’il souhaite, en abondance. Il est certain de ne jamais être privé de ce qu’il désire le plus ; il l’aura toujours à sa disposition. Absorbé par la contemplation de toute cette félicité, Brandan ne voit pas passer le temps ; il voudrait y rester encore longtemps. le guide le mena beaucoup plus loin encore, et lui fit voir bien d’autres choses : il lui décrivit en grands détails les délices dont jouira chacun. il gravit un tertre aussi haut qu’un cyprès, et Brandan le suit ; d’ici Brandan et ses moines ont des visions qu’ils ne parviennent pas à expliquer. Ils voient des anges et les entendent se réjouir de leur arrivée. Ils écoutent leurs grands chants mélodieux, mais en viennent à ne plus les supporter : les mortels ne sont pas de nature à comprendre ou à concevoir tant de gloire.
Benedeit – Le voyage de Saint-Brandan
(Texte et traduction de Ian Short)
Le jeune homme, les précédant, leur fait visiter le Paradis. Ils voient une terre très fertile en beaux bois et en prairies. Les prés, splendides et constamment en fleurs, y forment un jardin. Le fleurs sentent très bon, comme il convient à un endroit qu’habitent les saints, un lieu où les arbres et les fleurs font les délices de ceux qui les regardent, et où les fruits et les parfums sont d’une richesse inestimable. Ni ronces, ni chardons, ni orties n’y poussent à profusion ; il n’y a pas d’arbre ni d’herbe qui n’exhale une odeur suave. les arbres sont continuellement chargés de fruits et les fleurs toujours en pleine épanouissement, sans tenir compte de la saison qui ne change pas ; c’est toujours l’été, et le temps reste doux. les fruits sont toujours mûrs sur l’arbre, les fleurs produisent sans cesse leur semence ; les bois sont toujours remplis de gibier, et toutes les rivières d’excellents poissons. Il y a des rivières où coulent le lait. Cette abondance règne partout : les roselières exsudent le miel grâce à la rosée qui descend du ciel. il n’y a pas de montagne qui ne soit d’or, pas de grosse pierre qui ne vaille un trésor. Le soleil ne cesse d’y briller de tout son éclat, aucun vent, aucun souffle ne vient remuer le moindre cheveu, aucun nuage dans le ciel ne masque la lumière du soleil. l’habitant n’y souffrira aucun malheur, il ne connaîtra aucun orage, il sera à l’abri du chaud, du froid, de l’affliction, de la faim, de la soif, de la privation. Il aura tout ce qu’il souhaite, en abondance. Il est certain de ne jamais être privé de ce qu’il désire le plus ; il l’aura toujours à sa disposition. Absorbé par la contemplation de toute cette félicité, Brandan ne voit pas passer le temps ; il voudrait y rester encore longtemps. le guide le mena beaucoup plus loin encore, et lui fit voir bien d’autres choses : il lui décrivit en grands détails les délices dont jouira chacun. il gravit un tertre aussi haut qu’un cyprès, et Brandan le suit ; d’ici Brandan et ses moines ont des visions qu’ils ne parviennent pas à expliquer. Ils voient des anges et les entendent se réjouir de leur arrivée. Ils écoutent leurs grands chants mélodieux, mais en viennent à ne plus les supporter : les mortels ne sont pas de nature à comprendre ou à concevoir tant de gloire.
Benedeit – Le voyage de Saint-Brandan
(Texte et traduction de Ian Short)
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