« Monsieur René Barjean vient d’avoir, dans Le Gaulois, une miraculeuse idée. Cette idée, que Barnum regrettera toute sa vie de n’avoir pas eue le premier, consiste à exhiber, dans des vitrines spéciales de l’Exposition de 1900, nos meilleurs gendelettres, non pas en cire ou en toile, ce qui ne serait nullement miraculeux, mais vivants, oui, mesdames et messieurs, vivants ! Philosophes et historiens, poètes et romanciers, critiques et dramaturges, journalistes de tout poil et de toute format, chacun, amateur ou professionnel, y aura sa place et y exercerait publiquement ses fonctions, pourvu, toutefois, qu’il pût justifier d’une gloire quelconque ou d’une belle camaraderie. On pourra voir et toucher ! Les gendelettres à un mètre, comme la lune ! Tel est le programme. […] »
Octave Mirbeau : La gloire des lettres, in : Le Journal, 212 juillet 1895 — Repris dans Combats littéraires (ed. P. Michel et J.-F. Nivet) — 2006
Si l’idée n’a pas été appliquée lors de l’Exposition, elle a été néanmoins reprise en 1927 pour le lancement de Paris-Matinal en voulant enfermer Georges Simenon (Georges Sim à l’époque) dans une vitrine. (On parlait d’un contrat de 100 000 francs — et même 300 000 — pour l’auteur, au bas mot) Le projet ne se fit pas, à cause du scandale, semble-t-il. Néanmoins l’effet d’annonce profita à l’auteur avec la réputation immérité « d’écrivain à la cage de verre ». Ci-dessous un extrait des Dimanches de la femme : supplément de la "Mode du jour", de 1933. Déjà la légende s’en emparait.
Signalons que ce ne fut pas « les exigences » de Simenon qui firent capoter le projet puisqu’il empocha malgré tout l’argent du contrat, cage ou pas cage…
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