En
juin, j’ai acheté dans une brocante un choix de poèmes de Paul Eluard,
publié par le Livre de poche en 1963. « Les Sept Poèmes d’amour en
guerre » (dans Au rendez-vous allemand ) sont interrompus (ou se
terminent) page 292, à quoi succède, d’une page 289 jusqu’à la page
320, un passage du Lolita de Nabokov. Eluard reprend page 325 avec Poésie ininterrompue et l’incipit « Rien ne peut déranger… ».
J’ouvrais le livre ce soir pour la première fois. |
dimanche 22 septembre 2019
Une historiette de Didier
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Combien de cette "rareté" ce couillon d'imprimeur a-t-il lâché sur le marché en 1963 ? Mais question plus inquiétante : combien de lecteurs n'ont-ils toujours pas compris l'apparition subite d'une nymphette ?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup. Une foule de questions se posent quand on tombe sur une erreur d'imprimerie de l'ancien temps, d'avant le numérique : combien d'exemplaires erronés diffusés, combien de lecteurs capables de percevoir l'embrouille (et parmi eux, combien capables de poursuivre la lecture malgré tout), combien surtout capables de conserver l'objet pas cher et défectueux, juste parce qu'il n'est pas conforme et donc particulièrement intéressant ?
RépondreSupprimerJe ne voudrais pas casser vos fantasmes, mon cher Pop9, mais Brodard et Taupin, imprimeur à l'époque du livre de poche, faisait aussi la brochure des ouvrages. Il a suffit qu'un cahier s'égare d'une chaîne de fabrication à l'autre pour que l'erreur reste unique. Si, par hasard, la bévue concernait plusieurs ouvrages victimes du mélange, sans nul doute qu'un lecteur s'en serait ouvert à son libraire, lequel aurait récupéré l'ouvrage et renvoyé à l'éditeur avec la mention "défectueux". En ce cas, la maison Hachette, distributrice dudit livre aurait remonté l'information auprès de l'imprimeur et sans doute une vérification aurait été opérée a posteriori. Généralement, les ouvrages font l'objet d'un coup de sonde, je pense, afin de parer ce genre d'emmerdement qui fait pilonner tout un tirage... La grosse gaffe a pu exister, mais alors nous n'aurions pas cet ouvrage à disposition, à moins d'une étourderie générale — ce qui peut arriver également. À mon sens, l'idée d'un incident isolé est plus séduisante, dans le sens où le hasard (ou appelez cela comme vous voulez) a ciblé Didier pour qu'une cinquantaine d'années plus tard, il soit touché par ce télescopage, ce message sibyllin. En fait, mon cher Didier, ce message vous était réservé. Déduisez-en ce que vous voulez. Moi je pense que ce genre de mésaventure n'arrive qu'aux personnes inspirées.
RépondreSupprimerMais sans doute que la vérité se trouve à mi chemin : un petit lot de cahiers égarés dans un autre ouvrage... bouteilles à la mer dont Didier n'était qu'un des récipiendaires. Alors qui sont les autres happy few ?
Ça m'est arrivé avec un Skira censément consacré à l'art romain (me semble-t-il), dont toute une partie était en anglais et à propos de l'art du Japon.
RépondreSupprimerC'est l'ami Christian Laucoux, de Fornax, qui m'a acheté cet exemplaire pour sa bibliothèque tératologique.
Je me souviens aussi d'un Claudel d'avant-guerre en Blanche imprimé selon le colophon un 30 février.
Là encore, c'est parti dans la besace de Christian.
Mais on assiste encore à de jolies bourdes de nos jours : voyez ce billet !
Enfin, je ne saurais trop recommander à tous de lire le chef d'œuvre de Calvino, Si par une nuit d'hiver un voyageur…
Ça nous est tous arrivé, enfin à nous les habitués du livre. Mais la trouvaille de Didier a une saveur particulière.
RépondreSupprimerChristian Laucou de Fornax, dites-vous ? Vos fréquentations de la haute vous compromettent, mon cher George.