Un jour un' petit' châtelaine, enl'vée par des romanichels, Fut mis' dans un' chambre malsaine, Tout en haut d' la rue St-Michel ; La p'tit' au caractèr' rieur, prit joyeusement son malheur : Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. Les brigands furieux d'la voir rire lui attachèrent, les mains, les pieds, Puis par ses cheveux la pendirent au plafond en face du plancher Puis la laissant là, les voyous allèrent chez l'bistrot boire un coup Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. Les bandits jaloux d'son courage un soir à l'heure de l'angélus La jetèr'nt du sixième étage son corps tomba d'vant l'autobus L'autobus qui n'attendait qu'ça sur la belle aussitôt passa. Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. Mais les assassins s'acharnèrent Sur elle à coups d'pieds, à coups d'poings De mill' coups d'poignards la lardèrent Pour lui faire passer l'goût du pain Et pour en finir les ch'napans ils la noyèrent dans l'Océan. Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. Au moment où la pauvre fille allait remonter sur les flots Un sous-marin avec sa quille coupa son corps en deux morceaux. Puis une torpill' qui éclata fit voler le reste en éclats. Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. La tempête, le vent et l'orage soulv'nt les vagues de l'océan La petit' lutt' avec courage bravant le terribl' ouragan, Mais le tonnerr' à ce moment tomb' et foudroie la pauvr' enfant. Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. Elle disparut dans l'eau profonde Une baleine lui bouffa les mains Sa jolie chevelure blonde Fut arrachée par les requins Un p'tit' maqu'reau qui s'balladait Lui barbotta son port' monnaie Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. Vous croyez p't'être qu'elle en est morte Et cependant il n'en est rien Après cett' secousse un peu forte La p'tite ne se sentait pas bien Elle prit pour se remettr' d'aplomb Un p'tit cachet d'pyramidon Le lendemain, elle était souriante, à sa fenêtre fleurie, chaque soir, Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes, Avec de l'eau de son arrosesoir. |
(Elle était souriante (1908) — Paroles d’Edmond Bouchaud, dit Dufleuve)
Sur la chanson et les conditions de sa création, voir ici.
Entre génie et stupidité la plus crasse. Pour l'enregistrement, on suppose que les moyens de gravure de l'époque ne dépassaient pas les trois minutes. Du coup, l'intégrale devait être chantée en concert.
RépondreSupprimerMon cher Jules, plus c'est con, plus ça m'enchante...
RépondreSupprimerPuis-je vous recommander la version chantée par Hélène Delavault ? Je n'ai pas pris le temps de la réécouter afin de savoir si elle chante la version complète. j'examine ça demain.