« Chassignet
passa une heure agréable dans cette salle,
saluant les serveurs, offrant quelques revues pornographiques à ceux
qu’il
connaissait depuis longtemps et qu’il savait friands de ce genre de
publications introuvables en Égypte. En leur apportant ces images
Chassignet
considérait qu’il faisait œuvre pédagogique car un peu d’éducation
sexuelle des
maris ne pouvait que profiter aux femmes. C’est donc avec le sentiment du devoir accompli qu’il s’engagea dans l’allée fleurie qui mène vers les grilles de l’hôtel. Comme c’était son jour de bonté et qu’en période de ramadan il est conseillé de faire une bonne action quotidienne, il accepta de monter dans une calèche au lieu de faire à pied le kilomètre qui le séparait du café clandestin. Le cocher fut ravi des dix livres que Chassignet lui tendit : “Ce ne sera pas ainsi tous les jours !” lui précisa-t-il. » |
Gérard Oberlé : Nil rouge (1999)
L'on n'a pas trouvé le courage d'aller loin dans cette lecture atterrante. Doit-on s'en étonner : à l'instar de de ceux consacrés à Gérard de Villiers, Libération a commis des articles élogieux sur ce triste personnage. Nous tenons peut-être là, en définitive, une sorte d'indicateur pour les productions indigentes.
Franchement, je suis éberlué que vous vous commissiez à ramasser ainsi à Auber les chiures de caniche-veau de la production littéraire industrielle, tel cet Ober(sturmführer) laid !
RépondreSupprimerMon cher George, j'ignorais ce que ça pouvait valoir et je vous rassure : la lecture n'a pas duré des plombes, le temps d'arriver vers cet extrait. L'avantage des boîtes à livres réside précisément dans la possibilité de rencontrer des merdouilles à peu de frais. Là, la curiosité était avivée du fait du pédigrée de l'auteur, revendeur de livres anciens. On constate que le métier de libraire n'aboutit pas tout le temps à des positions humanistes.
RépondreSupprimerEnfin, en tout cas, allez-y mollo sur le point Godwin, mon cher...
Le problème posé par ce genre de chose (qui n'est peut-être qu'une monstrueuse parodie mais on s'en bat l’œil) est que faire avec la boîte à livre ?
SupprimerRemettre l'affreux dans son logement ?
Ce n'est pas une parodie. L’esprit y manque et sans doute le talent.
SupprimerAh oui, je me suis posé la question de la restitution. Je vais le remettre parce que je répugne à détruire un livre (ce que j'ai fait pour des bouquins révisionnistes lorsque j'étais libraire, mais avec beaucoup moins de dégoût). Ce n'est de toute façon pas pire que les merdes qui apparaissent dans les rayonnages de ces boîtes. Merdouilles, livres médiocres, bouquins que c'est pas la peine, catastrophes éditoriales, brochures dépressives, ce n'est pas demain la veille que les bons bouquinistes seront concurrencés. Comme je l'indiquais, ça permet de s'informer de certains engouements passé à peu de frais — et de constater que l'on n'avait pas tort de se méfier. En le remettant, je me dis que je laisse une chance à une autre personne de se faire une idée. Ça devient un pari.
Perso j'ai jamais hésité à bazarder directos les SAS, les Harlequin et les bouquins de l'officine éditoriale d'Alain de Benoist, entre autres.
SupprimerMais je suis preneur pour n'importe quel Eurédif ou Éroscope, à bon entendeur…
Les deux derniers bouquins que j'ai dégottés en boîte à livres (celle de Saint-Croix Vallée Française, ça s'invente pas !) c'est le sempiternel La Modification, d'une sorte de butor, réimprimé en 10/18 (n° 53-54, illus. de couv' sur fond vert, A.I. 10 juin 1970) et Les Mythes fondateurs de la politique israélienne de Garaudy (Samizdat, 1996) ;-)
Bisous à vous
Pas plus tard que mercredi, voici trois jours.
SupprimerSinon, le nom de cet auteur (que je connaissions point jusque là) m'évoque le fameux festival de polars "Auber Noir" qu'organisait à Aubervilliers au milieu des 90's mon pote Charles Maestracci (alias Alexandre Dumal), l'auteur entre autres de l'extraordinaire Je m'appelle Reviens, jadis réédité en SN, du démentissime Burudunga ! et du fabuleux La Confrérie des chats de gouttière.
SupprimerLe plus marrant avec les boîtes à livres est qu'on y trouve occasionnellement non pas des bijoux mais d'honorables curiosités. Ensuite, si on connaît un peu le quartier, on remonte assez vite la trace du fournisseur. Ainsi, celle de la rue Matbiau de ma ville reste désespérément sans intérêt depuis le déménagement d'un certain F. Ce monde est ridiculement petit.
SupprimerTrès juste, Auguste !
SupprimerLes BAL d'Alès sont la plupart du temps navrantes de niaiserie, tandis que celle du Biojour de Florac recèle à chacune de mes visites d'étonnants trésors : il doit y avoir là-bas quelques bonnes bibliothèques, des lecteurices avisés et prodigues.
Mais le mieux, selon moi (et le pire pour mon dos sciatiqué), c'est le cinéma municipal de Montreuil, "Le Méliès".
À l'étage, en accès libre, y'a la plus vaste bibliothèque de "Bouq' Lib'" que je connaisse : des centaines de livres sur 5 m de long et 7 ou 8 niveaux d'étagères, à peu près triés par genre.
Chaque fois que je vais à une séance, je m'équipe d'un sac à dos randonneur, et parfois je suis contraint de laisser des pépites tellement ça commence à peser…
Je me joins à vous pour le même constat...
SupprimerAu fait George, j'espère que vous n'oubliez pas que la rubrique "10/18" de ce présent blogue vient de votre passion pour cette collection et que le Tenancier aimerait n'être pas le seul à se casser le cul à scanner des couvertures. Consultez donc l'index, histoire de savoir s'il n'y manque pas des numéros et donc de compléter la liste.
SupprimerI will never forget that, should I be dead !
SupprimerMais, désolé, ça fait des années que j'ai pas de scanneur sous la main.
Florac dites-vous ? Sans vouloir me la péter, j'ai peut-être une ou deux idées sur la question.
SupprimerInnekrédibeule !
SupprimerMais chut svp, j'ai pas l'âme d'un flic et j'aime le parfum du mystère de la chambre (fût-elle jaune) et des femmes en noires…
Hell !
RépondreSupprimer« Always God wins »
(comme disent les intégristes chrétiens outre-Atlantique, à l'instar de tous ceux qui hurlent « Allez au bar ! »)
Cela dit, même si cette éberluée aube erre, lui n'a apparemment commis que des insanités, comme en témoignerait par exemple ceci.
RépondreSupprimerGaspe !
RépondreSupprimerPas !
"… n'a apparemment PAS commis", etc.