Il est entendu de ce côté-ci du
clavier que je m’interdis de
délivrer des anathèmes envers les littérateurs réactionnaires ou mêmes
fascistes
qui occupent de plus en plus le devant de la scène. Il est vrai par
ailleurs
que l’exposition d’un Céline, par exemple, attire moins de mouches à
merde et
qu’il devient nécessaire de moderniser la saloperie avec des auteurs
bien
élevés et si possible adoubés par des médias prompts à la gamelle. Les
temps se
révèlent extraordinaires, sans doute parce que je n’ai pas assez vécu,
à
contempler les petites lâchetés, les intérêts bien compris et les
compromissions également en cours dans la « République » des lettres et
de la
poésie, comme il s’en produisit il n’y a pas si longtemps. Certains ont
choisi
l’indifférence, la réclament même, se retournant contre ceux qui
réagissent,
maladroitement, certes, à l’envahissement d’une pensée réactionnaire à
tous les
étages de la vie culturelle. On a lu également quelques contre-feux
éloquents,
accusant les signataires d’une tribune contre un des charlatans des
lettres, de
« wokisme », « d’écrivaillons » quand on n’avait pas
recours à des insultes franches. À cela, l’on ne s’étonnerait pas de la
provenance (Le Figaro à joué son rôle où on l’attendait) si cela ne
venait pas
de gens qui bâtissent une réputation d’intransigeance… lorsque cela ne
leur
coûte pas un rond — à moins que cela les compromette — ou
bien parce
qu’ils redoutent de s’être trompés, d’avoir pris un léopard pour une
panthère
et d’avoir méconnu Les navigations d’Ulysse
de Victor Bérard, bref d’avoir cru à la copie plutôt qu’à l’original. À
moins
que ceux-là rêvent de participer à la « gamelle » qui paraît bien
fournie,
et achalandée par les faucons et les Oui-oui. On observe cela de loin,
sans
étonnement. On s’en doutait, puisque déjà certains rayons de librairies
semblent des compilations de propos de bistrots ou de mises à jour des
conneries de la Nouvelle-Droite, quand il ne s’agit pas de
« recyclage » pur et simple d’idées
rances et de textes « bancables ». On a vu tout cela et l’on
s’en passe. Mais après tout, la culture envisagée comme une
« industrie » démontre son aptitude
au recyclage et par destination ne peut se mêler des opinions, excepté
lorsque
le vent tourne et qu’il s’agit des dernières soldes avant liquidation
du prêt-à-penser
précédent. Oui, les temps sont extraordinaires, mais loin d’être
merveilleux…
La rhétorique Bolloré a de beaux jours devant elle, hélas. Béatrice
RépondreSupprimerPas de printemps pour les cons.
RépondreSupprimerMême s'ils poètent plus haut que leur cul.
Et comme disait Joël Houssin (qui était par ailleurs ce qu'il était, mais qui sur ce point n'avait pas tort, au contraire) :
Supprimer"À force de péter plus haut que son cul, on a mauvaise haleine".
Quant aux cons bolloréistes, la doxa étant à l'abêtissement considéré comme l'un des beaux-arts, et délibérément adopté par une masse se pensant éveillée, ils foncent. Où et comment, je ne sais, mais on a pas fini de les subir, je le crains...
Otto Naumme
Jules & Otto, à vous lire, on croirait que vous faites passer les auteurs de la tribune pour des idiots ou des poètes à la p'tite semaine. Souffrez que je vous signale que vous êtes un chouïa hors sujet ou en tout cas hors de mon propos, mais bien plus dans ceux qui veulent tuer les messagers parce que le message leur déplaît. J'espère me tromper, les gars...
RépondreSupprimerPoint du tout, cher Tenancier. Je fais bien allusion au réac de service, figure récurrente dans ladite République des Lettres.
SupprimerIdiots ? Où ça ? Mais souffrez, par ailleurs que je trouve que certaines et certains se refont une virginité à peu de frais.
Oh, ça pour la question de se refaire une virginité chez quelques uns, ce ne sera pas la première fois, c'est sûr.
SupprimerCher Tenancier, pourquoi hors sujet ? Comme ce cher Jules, j'abondai plutôt dans votre sens, après une petite vanne - faite par un auteur qui n'était pas sans un certain talent mais fréquentait peut-être trop des nauséabonds de type Dantec. Ensuite, il n'était pas question de taper sur ceux qui dénoncent, mais bien plutôt sur ceux qu'ils déconcent.
SupprimerAprès, avec les petits problèmes dont vous me savez atteint, cher Tenancier, j'ai peut-être mal lu. Mais ça va passer...
Otto Naumme
Mais j'avoue que c'était pas clair formulé ainsi.
RépondreSupprimerJe m'disais, aussi...
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