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« Allô
bonjour madame, en fait
j'ai beaucoup de livres à vendre et comme je ne veux pas les
transporter vous
comprenez il y en a au moins 80 kg, j'ai pris une photo des
tranches des livres pour que
vous voyiez les titres, je peux vous envoyer ça par mél ? »
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samedi 2 mars 2024
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Il y a quelques années, cette proposition m'avait paru suffisamment incongrue pour la raconter.... aujourd'hui c'est devenu systématique quand un particulier veut vendre ses livres. Quant à l'erreur tranche/dos, elle est (hélas) universelle même chez de nombreux professionnels du livre. Béatrice
RépondreSupprimerOn pardonne aux amateurs. C'est plus difficile pour les professionnels, d'autant que la possibilité de se former est plus facile qu'à une époque, comme la fin des années 1970 où j'avais commencé le métier et où il m'est arrivé moi aussi de confondre tranche et dos.
SupprimerLe Grand Troche aidant, vous danchiez trop, cher Tenanchier…
SupprimerHé bien, chantez maintenant !
Le livre a bon dos, mais grâce à vos historiettes, chère Béatrice, on s'en paye une bonne tranche !
RépondreSupprimerCela dit, cette confusion m'en rappelle une autre qui me laisse encore perplexe, tant l'erreur s'est absolument généralisée : il semblerait que le format "à l'italienne" désignait jadis des ouvrages allongés non pas en largeur mais en hauteur (si vous me permettez d'user de ces termes communs).
Mais je ne sais plus où j'ai appris la chose.
Je crois que vous vous gourez, carDussert & Laucou n'ont pourtant pas l'habitude de raconter des bourdes lorsqu'il s'agit du livre (enfin, c'est arrivé pour Laucou dans le livre cité ci-dessous, mais on a voulu croire à une étourderie dans ce cas) :
SupprimerFormat à l'italienne, à la française
Ces deux expressions sont utilisées pour désigner le format d'une publication ou d'une mise en page. Lorsque la largeur de la publication est plus importante que sa hauteur, on a affaire à un format à l'italienne, dans le cas inverse, le format est dit à la française, celui le plus fréquemment utilisé dans le livre. [...]
Éric Dussert, Christian Laucou : Du corps à l'ouvrage, les mots du Livre (2019)
Je vous assure que ça me rassérénerait fichtrement (surtout que Dussert & Laucou valent certes mieux que dans un autre ordre d'idées Chassang & Senninger !) mais cette histoire me turlupine tout de même pas mal, vu qu'à l'époque où j'avais pris ça de plain-pied dans la tronche je m'étais un peu penché sur la chose et que ça m'avait l'air assez argumenté.
SupprimerFaut que je retrouve.
Alors là, je suis tout ouïe pour le format à l'italienne. Béatrice
SupprimerLa définition est à peu près la même dans le "mémo" destiné aux professionnels de l'imprimerie (très intéressant pour explorer les chaînes de fabrication) : Fabrication du document imprimé par Jacqueline Pieters (2006). Je suis persuadé que je pourrais trouver confirmation dans d'autres ouvrages, à condition de "débordeliser" mon rayon consacré au livre, ce qui se fera d'ailleurs bientôt. Il se peut que cette appellation ne soit pas juste. J'en serais étonné et je constaterais alors que je l'ai mésusé durant toute ma carrière en librairie...
SupprimerSinon, ça m'amuse toujours quand le particulier annonce "beaucoup de livres" et que c'est en fait 80 kg : ça représente tout au plus quatre cartons à bananes !
RépondreSupprimerEn général, les impétrants refourgueurs ne savent nullement évaluer la quantité ni le poids, mais ça joue dans les deux sens : cet été on m'a proposé une bibliothèque "d'environ 4000 livres", et quand je suis allé la voir j'en ai compté le sextuple…
Toujours demander des précisions quant à ce "beaucoup de livres", oui ! La même existe avec les "livres très anciens" annoncés... Béatrice
SupprimerUne belle tranche de vie, quoi !
RépondreSupprimerCela étant, quand on vous propose du livre au kilo ("pas trop fines, les tranches ?"), ça augure mal de la suite, j'ai l'impression. Ca fait plus charcuterie que librairie. J'ai rien contre la charcuterie, au contraire (mon tour de taille en atteste), mais faut pas confondre...
Ca me fait penser, cher Tenancier, vous aviez, si mes souvenirs sont bons, fait un article (ou une suite d'articles, je ne sais plus) sur les termes précis de la bibilophilie et de la librairie, les tranches, dos, plats et autres. Ca serait peut-être bien de le remettre, ça me semble pas inutile. Et Béatrice pourra l'afficher dans sa boutique !
Otto Naumme
Oui, fut un temps où le Tenancier nous avait servi de nombreux et très riches articles concernant le métier, un régal. Béatrice
SupprimerLa plupart des articles autour du livre comme entité matérielle se retrouvent dans l'ancien blogue, accessible par la colonne de droite en haut (Feuilles d'automne).
SupprimerC'est gentil à vous deux, mais je me sens assez éloigné du métier désormais pour éprouver un sentiment d'usurpation si je me mêlais de nouveau de traiter ces sujets, à moins de les retravailler beaucoup.
Oh, cher Tenancier, vous n'allez pas nous en faire tout un plat ? A moins que vous en ayiez réellement plein le dos ? Dites-vous que vous allez vous en taper une bonne tranche.
SupprimerDésolé, ça m'a échappé...
Otto Naumme