Ducarre, Robert
: Sardineur sertisseur
Encyclopédie Roret – Éditions Roret, 1887
Rarissime codex, édition originale.
Petit in-8, 314 feuillets
:*8 π6 a-z8 aa-nn8 oo-pp6,
Broché plein vélin bombycin blond, 4 planches dépliantes gravées par Edgar Malfaire, montées sur
onglets tendres.
Coutures à cahiers sautés
sur 4 ficelles (méthode dite à la Poularde), atelier Mégard à Rouen.
Encadrement de rinceaux à contre-courbes non habités. Étiquette du
Bureau Azur collée à l’entrée. Tâches de rousseurs, exemplaire fatigué
: tendances à bailler, à boiter et à s’agenouiller.
Référencé dans le CLS 1889 ;
classification à facettes : industrie,
clefs, princesse, pilchard, zones côtières, Chine.
Exemplaire enrichi d’un envoi par
Ferdinand Cheval : «Au champ du
labeur, j’attends mon vainqueur !»
Ex-libris gravé à la devise Moult me tarde, collé au premier contreplat.
Prix : 540 Lurs
.
Encyclopédie
plus connue sous l’appellation Manuels-Roret. Un Manuel-Roret est
toujours nouveau et toujours complet : il vulgarise l’invention, ses
ficelles, des outils et des savoirs neufs. Le tournant des années 1880
se singularise par l’inventivité des créateurs qui lancent l’appert
look. Ce dernier connaît un franc succès dans les sardineries de
Douarnenez où il révolutionnera les conditions de labeur des Penn
Sardines grâce à la technique du sertissage. La mise en bière de la sardine est le lot
quotidien du sardineur sertisseur. Le sertissage consiste à maintenir la sardine dans un étui
métallique par le procédé de la raie Zon : le plus esthétique et le
moins sensible à la lumière, pour préserver les écailles lisses et
argentées. La sardine est rabattue par opérations successives et
lancinantes à l’aide d’un marteleur. Plus la chair est épaisse, plus la
gutta-percha devra être fluide pour bien la pénétrer et garantir le
contraste avec un serti parfaitement plaqué. C'est sur le bord du serti clos que prennent
appui les clefs à sardines pour enrouler le fermoir et permettre
l’utilisation du contenu dont le millésime dit «Ration C» a rempli le buffet de nos
soldats. Le fonds de l’Ordre national de la Sardine rayée, entreposé au
musée d’Art et d’Histoire de Sedan, présente une collection
exceptionnelle d’exemplaires du serti griffes, encore appelé «Le
Belfort».
Exemplaire richement annoté aux pages
afférant au procédé dit «L’Antidote de La
princesse de Bourgogne». Il passe en revue comment la
Veuve des Établissements Pilchard se levait la peau tous les matins.
Connue pour son corps en forme de fuseau et ses airs de stoquefiche, en
douze passages elle feuilletait la sardine de prime sans pareil, et à
qui lui tendait la perche elle chaussait sa Lunette-à-cul® pour
chasser le Verretu et extraire les arrêtes. Ensuite, rituellement elle
arrosait la sardine, pour déboucher les trompettes de la renommée. Des
eaux-troubles illustrent la classification nommée «le module». Blond,
mou, brun, dur, gélatineux, ambré, roux, laiteux, à facettes, mauve,
globuleux, salace, frétillant, rosacé, à moulures et mordoré sur
tranches.
Une esquiche à l’encre de Chine, en
dernière garde, représente la Saint Sardicule, un jour de foire.
Armelle
Domenach
pour le texte |
Des pattes à lunettes
pour l’iconographie et la description physique . |
Billet
paru en Février 2011 sur le blogue Feuilles d'automne et rendu au
public pisciphile ce 1er avril 2015...