mercredi 17 juin 2015

J'y fais

J'y fais. J'y consens, j'approuve. On dit J'y fais comme synonyme de Je marche. V. Marcher.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

(Index)

samedi 13 juin 2015

P.P.C.

Quelques littérateurs ont pris congé avec une dernière parole : saurez-vous dire qui sont les auteurs des phrases suivantes (y'en a des fastoches) ? :

I.
— « Tirez le rideau, la farce est terminée »

II.
— « J'ai trente mille livres de rente et je meurs ! »

III.
— « Je peux vous le confier : Dante m'a toujours ennuyé »

IV.
 — « Pourtant, j'avais quelque chose là ! »

V.
— « Ouvrez donc les volets — de la lumière... plus de lumière ! »

VI.
— « Huit jours avec de la fièvre ! J'aurais encore eu le temps d'écrire un livre », puis dans l'agonie : « Bianchon, appelez Bianchon ! Lui seul me sauvera ! »

VII.
— « Dormir, enfin ! Je vais dormir ! »

VIII.
— « Il va falloir être sérieux là-haut ! »

IX.
— « C'est ici le combat du jour et de la nuit ! », et ensuite : « Allons ! Il est bien temps que je désemplisse le monde ! »

X.
— « Eh bien, je m'en souviendrai de cette planète ! »

XI.
— « Je meurs vraiment au-dessus de mes moyens »

XII.
— « Marinette, pour la première fois, je vais te faire une grosse, une très grosse peine... »

XIII.
— « Je m'ennuie déjà !»

Comme d'habitude, vous pouvez donner vos réponses dans les commentaires.


Post-scriptum : Bien entendu, si vous pouviez éviter les ressources du net, ce serait aussi bien, d'autant que le Tenancier est disposé à vous fournir des indices (mais pas trop, quand même...)

Index

Index, s. m. Décision de la Chambre syndicale des ouvriers typographes qui interdit aux sociétaires de travailler dans telle ou telle maison, par suite d'infraction de la part du patron aux règlements acceptés. Les imprimeries à l'Index sont celles où le travail n'est pas payé conformément au Tarif. Les ouvriers typographes qui consentent à y travailler sont désignés sous le nom de sarrasins.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

(Index)

vendredi 12 juin 2015

10/18 — Gustave Le Rouge : La guerre des vampires




Gustave Le Rouge

La guerre des vampires

Postface de Pierre Versins
Bibliographie de Francis Lacassin

n° 1078
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

320 pages (311 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 10 juin 1976

Couverture de Pierre Bernard.
Volume quintuple
ISBN 2.254-00063-5

Table des matières :

La guerre des vampires [7-300]

Postface : Un mystère littéraire, par Pierre Versins [301-309]
Post-scriptum de l'éditeur par F(rancis] L(acassin) [310-311]
Bibliographie, par F. Lacassin [312-313]

Table des matières [314]

Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 juillet 1976 [315-320]


(Contribution du Tenancier)
Index 

Hannetonné

Hannetonné, adj Atteint de cette maladie spéciale qu'on nomme hanneton. La définition donnée par Alfred Delvau n'est pas exacte. Pour lui, un hanneton est un homme qui « se conduit comme un enfant. » Ce n'est pas cela : le hannetonné agit en vertu d'une idée fixe, et on sait que les enfants n'ont guère de ces idées-là.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

(Index)

10/18 — Gustave Le Rouge : Le prisonnier de la planète Mars




Gustave Le Rouge

Le prisonnier de la planète Mars

Préface de Francis Lacassin

n° 1077
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

320 pages (315 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 10 juin 1976

Couverture de Pierre Bernard.
Volume quintuple
ISBN 2.264-00062-7

Table des matières :

Préface : Gustave LE ROUGE Pionnier de la Science-Fiction ou « Jules Verne des midinettes » ? par Francis Lacassin [7-30]

Le prisonnier de la planète Mars [31-315]

Table des matières [317]


(Contribution du Tenancier)
Index

Gober

Gober, v. a. Avoir de la sympathie pour : C'est un bon compagnon, je le gobe.
Se gober, Être infatué de sa personne.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

(Index)

jeudi 11 juin 2015

Où l'on perçoit le travail du libraire...

Pourquoi est-on libraire ? On ne répondra pas pour les autres, mais il est au moins un des aspects du métier — je parle pour les libraires d’occasions et bibliophiles — qui vous confirme et même vous relance dans la passion de son exercice : c’est la recherche bibliographique. Certes, l’acte serait décevant s’il se cantonnait à la recension bête des indications résidant dans les ouvrages de référence. Ces recherches vont plus loin, elle font appel à une somme de connaissance qui met en cause la compétence du chercheur. Hors l’aspect technique du livre, les connaissances spécifiques à l’histoire de la littérature en général, un mouvement particulier ou plus spécifiquement à la biographie d’un auteur, à part l’habileté et parfois l’opiniâtreté à retrouver des sources bibliographiques, c’est la capacité à articuler cette somme d’informations qui fait le métier et le plaisir du libraire. Cela se traduit par la présence — facultative, toutefois — de notices dans les catalogues de vente.
Ces notices surviennent souvent en conclusion du descriptif de l’ouvrage (voyez les billets précédents sur le sujet) et se rapportent tantôt aux attributs spécifiques de l’exemplaire (un envoi autographe, un ex-libris, un exemplaire nominatif, par exemple), tantôt aux circonstances de publication (rescapé du pilon ou de la censure, etc.)
Si les renseignement apposés jusque-là dans le catalogue avaient valeur d’objectivité et répondaient à quelques standard précis, la notice devient le champ d’expression de la personnalité du libraire. On a déjà évoqué antérieurement les notices abondantes, humoristiques et fort bien documentée de Pierre Saunier dont les catalogues se conservent autant pour les sources de renseignement autour de livres rares que pour le plaisir de leur relecture. D’autres professionnels sont plus succincts voire muets. Ce silence n’implique pas que le libraire n’a rien à dire. La raison se trouve sans doute dans le fait que nous avons affaire à un bon exemplaire — on veut entendre par là qu’il n’est pas si spécial que cela par rapport à un exemplaire qui aurait un envoi — et qu’il est inutile de gloser dessus, d’autant que, rappelons-le, la place est comptée dans la mise en page d’un catalogue. En fait, la nécessité du recours à une notice développée est à la mesure de l’importance de l’ouvrage : plus l’exemplaire sera précieux, prestigieux, exceptionnel, plus sa notice aura de l’importance. Entre l’absence complète de commentaire sur un ouvrage sur pur fil de Claudel et un notice de trois pages autour d’un rare exemplaire en circulation de l’éditeur Genonceaux (nous pensons ici au Tutu de la Princesse Sapho), c’est une question de rareté, d’exception et bien entendu de valeur (le pur fil vaudrait une vingtaine ou une trentaine d’euros, Le Tutu a été proposé à 8 000 F. à l’époque ce qui permettait que l’on s’étale un peu à son sujet).
Une notice est souvent explicative, elle articule — on se répète — divers éléments pour donner l’explication de la présence de l’ouvrage dans le catalogue et bien entendu celle de son prix. Parfois, la chose est implicite. L’ouvrage est recherché et il n’est pas besoin de s’en expliquer plus avant. Le prix confirme tacitement l’importance de celui-ci. En réalité, ces notices ne s’imposent bien souvent que dans le cadre d’exemplaires ayant une provenance ou bien dans des catalogues spécialisés. Il est en effet important de devoir expliquer la nature particulière de quelques ouvrages très rares dans un domaine qui touche peu de monde. On a sous les yeux un catalogue de Serge Plantureux datant de 1991 et consacré à la criminalistique et à la criminologie. Si Le miracle de la rose de Genet n’a nul besoin d’indication hormis le descriptif physique, Colonie agricole et pénitentiaire de Mettray (circa 1840) mérite une notice de 500 signes environ. Le Genet — simple édition originale — a été proposé à 3 000 F. tandis que l’ouvrage sur Mettray en faisait 2 000 de plus… Il va de soi que la rareté fait la différence. Mais il y a un autre facteur que nous n’avons pas abordé, c’est l’importance de l’ouvrage dans un contexte donné. Ainsi dans la notice consacré à la colonie pénitentiaire du Mettray, nous apprenons que Michel Foucault a analysé le contenu de cet in-4° oblong dans Surveiller et punir. Nous arrivons donc à une autre dimension de l’ouvrage et une ample justification de son intérêt, fait qui nous aurait sans doute échappé s’il n’y avait eu cette notice.
Les notices comportent, outre des références intellectuelles indispensables, une indication qui peut paraître abstruse au néophyte… Des noms ainsi qu’un chiffre apparaissent parfois. ce sont en réalité des références bibliographiques couramment utilisées et que l’usage a consacré par la mention de leur auteur. Par exemple la mention BRUNET suivi d’un chiffre indique que le libraire à été farfouiller dans le Manuel du libraire et de l’amateur de livres de Jacques-Charles Brunet (1860) consacré principalement aux livres anciens, le chiffre indiquant la page où il a prélevé certaines information pour rédiger sa notice où bien  pour justifier, par exemple, le fait que nous avons affaire à une originale. On vous citera un de ces jours quelques bibliographies régulièrement citées.
Cet aspect particulier du catalogue, le plus passionnant à mon sens tant du point de vue du lecteur que du rédacteur, contribue à la réputation du libraire. C’est également un accessoire indispensable à la formation de l’amateur et du bibliophile. Nul besoin de rechercher fébrilement des catalogues pour s’en apercevoir puisque quelques libraires prestigieux mettent en ligne les invendus de leurs catalogues papier (on vous invite à chercher sur le site Livre-Rare-Book). Bien évidemment, on rencontre plus rarement des notices pour des livres mineurs, même en ligne, car ces recherches prennent parfois du temps et de l’énergie.
On a conscience d’avoir oublié pas mal de choses dans cette évocation. tant pis. Le Tenancier évoque, il ne balance pas.

Faire balai neuf

Faire balai neuf, v. Changer de conduite... quand celle qu'on a laisse à désirer. Il est rare que le balai neuf soit bien solide.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

(Index)

mercredi 10 juin 2015

lundi 8 juin 2015

Une historiette — parano — de George

Un type entre, la soixantaine, et demande tout de go si nous avons de vieux 10/18.
— Pardon, oui, mais qu'appelez-vous « vieux », et dans quel genre ?
— Hé bien, vous savez, ce sont des livres de poches publiés au début des années 70…
— Oui, je sais, monsieur, j'ai même établi le catalogue intégral de la collection depuis sa création mais je vous demande quel genre de 10/18 vous cherchez : littéraires, politiques, une série précise, un titre particulier ?…
— Oui, je cherche un titre précis, de Michèle Manceaux : Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !
— Euh, pardon, mais ça ne me dit rien : vous êtes sûr du titre ?
— Oui, oui, absolument : c'est une série de reportages et je faisais partie des interviouvés. Je voudrais l'offrir à mon fils…
 Bon, le titre me disait bien quelque chose mais pas du tout associé à Michèle Manceaux, et pas non plus aux 10/18. Je vérifie tout de même dans les étagères de l'escalier, voyons, voyons… non, rien.
— Désolé monsieur, on n'a pas ça pour le moment.
— Tant pis, je repasserai un autre jour.
Et le type s'en va, et là grosse perplexité de mon côté, un truc qui se met à me turlupiner de plus en plus, au point que je lance une petite requête sur Internet (car, tonnerre ! je suis sûr de l'avoir eu naguère, ce fameux bouquin de Michèle Manceaux, mais ni le titre ni la collection ne cadrent avec mon souvenir imprécis)… Hé ben voilà ! Évidemment que ce n'est pas de Michèle Manceaux : c'est de Jean-Louis Brau, ce bouquin, et pas du tout en 10/18 ! Michèle Manceaux, c'était Cours, camarade, le P.C.F. est derrière toi ! dans l'intéressante mais éphémère collection « La France sauvage » de Gallimard.
Non seulement ce type m'a entourloupé mentalement au point de m'énerver mais en plus il s'avère que Michèle Manceaux vient de casser sa pipe et qu'elle était née — Ouiqui dixit — le 17 février 1933, soit le même jour que George Weaver sur Facebook (c'est la date officielle de la disparition de Julien Torma)…
De quoi devenir un peu parano, non ?
D'autant qu'à bien y réfléchir, ce titre qu'on me demande, Cours, camarade…, ne serait-ce pas une injonction goguenarde à filer impossiblement au plus vite, vu que je viens de me casser la guibolle ?