Dans Aire-sur-la-Lys, il advint une fois Qu'un voyageur manquât son train, c'est une affaire Qui n'a rien d'extraordinaire Il s'était attardé : tant pis pour lui ma foi !
Moralité :
Si tu ne vas pas à la gare d'Aire, La gare d'Aire n'ira pas à toi.
Alphonse Allais
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mardi 23 juin 2015
Fable-express
lundi 22 juin 2015
Pallas
Pallas, s m.
Discours emphatique ou plutôt amphigourique. C'est sans doute par une
réminiscence classique qu'on a emprunté ironiquement pour désigner ce
genre de discours l'un des noms de la sage Minerve, déesse de
l'éloquence. Que de pallas finissent par des mastics !
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
dimanche 21 juin 2015
Fable-express
Un mari quelque peu volage Le lendemain de son mariage Tua sa femme à son réveil
Moralité :
La nuit souvent porte conseil
Alexandre Pothey
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Ours
Ours, s. m
Imprimeur ou pressier. Ce Séchard était un ancien compagnon pressier
que dans leur argot typographique, les ouvriers chargés d'assembler les
lettres appellent un ours. (Balzac) Cette expression a vieilli. V. Singe
Ours s. m. Bavardage ennuyeux.
Poser un ours, ennuyer par son bavardage insipide. Se dit d'un compagnon peu disposé au travail, qui vient en déranger un autre sans que celui-ci puisse s'en débarrasser. Une barbe commençante se manifeste souvent de cette manière. Ce mot est récent dans ce sens.
Ours s. m. Bavardage ennuyeux.
Poser un ours, ennuyer par son bavardage insipide. Se dit d'un compagnon peu disposé au travail, qui vient en déranger un autre sans que celui-ci puisse s'en débarrasser. Une barbe commençante se manifeste souvent de cette manière. Ce mot est récent dans ce sens.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
Malheureux (Tour de)
Malheureux (Tour de). Expression récemment introduite dans les journaux et qui est synonyme de Morassier. (V. Morasse et Morassier.)
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
samedi 20 juin 2015
La vente en fascicules
Il a existé un temps privé de
télévision où l'une des rares distractions réservées à la population
était la lecture à bon marché. Elle prenait place dans les canards, ou
les fascicules vendus par colportage, les bibliothèques populaires qui
firent florès dans la deuxième partie du XIXe siècle. Il y avait encore
la possibilité de se constituer une bibliothèque personnelle en se
procurant des petites brochures qui contenaient un récit complet, des
romans sur mauvais papiers et enfin d'autres fascicules qui proposaient
un récit à suivre que l'on complétait à chaque parution, hebdomadaire
ou mensuelle...
Cela ne vous dit rien ?
Ainsi les maisons Altaya ou Atlas ne font guère preuve aujourd'hui d'originalité en proposant de leur côté des séries télévisées découpées en plusieurs DVD - souvent en nombre supérieur à l'édition vendue dans les circuits classiques et donc plus chères globalement. Le procédé existait dans l'édition populaire et semble avoir été répandu. Sue, Ponson du Terrail, Paul de Kock et bien d'autres encore furent également publiés en livraisons, livraisons que l'on conservait parfois précieusement à fins de reliures, pour ceux qui voulaient se constituer une bibliothèque. Pour cela, chaque livraison était numérotée, comme les cahiers d'un ouvrage classique, puisque l'on en avait retiré les couvertures provisoires. Les illustrations fournies à part comportaient parfois des indications d'insertion pour le relieur, afin de lui faciliter le travail. Souvent imprimées sur deux colonnes, ces brochures pouvaient avoir un format respectable : in-4° ou grand in-8°. Le papier n'était guère de bonne qualité car les ouvrages produits en grand nombre à un prix réduit, précisément à une époque ou arrivaient les papiers qui comportaient des fibres de bois (se reporter à l'article sur l'acidité du papier, pour en savoir un peu plus...). De plus, les conditions de conservation des ouvrages n'étaient pas tout le temps idéales : rousseurs, piqures, manques, épidermures, insolations... tous ces mots - tous ces maux - et bien d'autres que j'ai négligés, qui marquent la subtile ou plus directe sénescence d'un livre vinrent atteindre ces productions populaires.
Ainsi, comme par une sorte de déterminisme dans la Sélection Naturelle, le Livre Populaire avait choisi de survivre par la quantité de ses représentants et non par leur capacité de résistance individuelle.
Mais ce n'est pas exactement de cela dont on voudrait parler ici.
Il reste encore des pages vierges pour raconter l'histoire de l'édition populaire.
En effet, si nous connaissons bien Féval, ou Souvestre et Allain, que dire de leurs éditeurs ? Qui connait la biographie de Jules Rouff et de Ferenczi. Et même, qui pourra nous donner sur la longueur d'un livre, l'histoire de la collection Le Livre Populaire, chez Arthème Fayard ? Certes quelques études ont été faites, mais guère de l'importance qui fut portée à leurs contemporains comme Hachette, Calmann-Lévy, Hetzel, etc.
Il aurait fallu explorer les pratiques éditoriales, les méthodes de contrats, les relations qui régissaient ces éditeurs à leurs auteurs (négriers, paternalistes, complices ?) et enfin les pratiques commerciales. Ainsi ces méthodes de ventes par fascicules - qui ne sont pas sans rappeler du reste la pratique des exemplas au moyen âge - trouve-t-elle, comme je disais plus haut, une résonance encore actuelle.
On s'en convaincra en observant les images ci-dessous.
Cela ne vous dit rien ?
Ainsi les maisons Altaya ou Atlas ne font guère preuve aujourd'hui d'originalité en proposant de leur côté des séries télévisées découpées en plusieurs DVD - souvent en nombre supérieur à l'édition vendue dans les circuits classiques et donc plus chères globalement. Le procédé existait dans l'édition populaire et semble avoir été répandu. Sue, Ponson du Terrail, Paul de Kock et bien d'autres encore furent également publiés en livraisons, livraisons que l'on conservait parfois précieusement à fins de reliures, pour ceux qui voulaient se constituer une bibliothèque. Pour cela, chaque livraison était numérotée, comme les cahiers d'un ouvrage classique, puisque l'on en avait retiré les couvertures provisoires. Les illustrations fournies à part comportaient parfois des indications d'insertion pour le relieur, afin de lui faciliter le travail. Souvent imprimées sur deux colonnes, ces brochures pouvaient avoir un format respectable : in-4° ou grand in-8°. Le papier n'était guère de bonne qualité car les ouvrages produits en grand nombre à un prix réduit, précisément à une époque ou arrivaient les papiers qui comportaient des fibres de bois (se reporter à l'article sur l'acidité du papier, pour en savoir un peu plus...). De plus, les conditions de conservation des ouvrages n'étaient pas tout le temps idéales : rousseurs, piqures, manques, épidermures, insolations... tous ces mots - tous ces maux - et bien d'autres que j'ai négligés, qui marquent la subtile ou plus directe sénescence d'un livre vinrent atteindre ces productions populaires.
Ainsi, comme par une sorte de déterminisme dans la Sélection Naturelle, le Livre Populaire avait choisi de survivre par la quantité de ses représentants et non par leur capacité de résistance individuelle.
Mais ce n'est pas exactement de cela dont on voudrait parler ici.
Il reste encore des pages vierges pour raconter l'histoire de l'édition populaire.
En effet, si nous connaissons bien Féval, ou Souvestre et Allain, que dire de leurs éditeurs ? Qui connait la biographie de Jules Rouff et de Ferenczi. Et même, qui pourra nous donner sur la longueur d'un livre, l'histoire de la collection Le Livre Populaire, chez Arthème Fayard ? Certes quelques études ont été faites, mais guère de l'importance qui fut portée à leurs contemporains comme Hachette, Calmann-Lévy, Hetzel, etc.
Il aurait fallu explorer les pratiques éditoriales, les méthodes de contrats, les relations qui régissaient ces éditeurs à leurs auteurs (négriers, paternalistes, complices ?) et enfin les pratiques commerciales. Ainsi ces méthodes de ventes par fascicules - qui ne sont pas sans rappeler du reste la pratique des exemplas au moyen âge - trouve-t-elle, comme je disais plus haut, une résonance encore actuelle.
On s'en convaincra en observant les images ci-dessous.
Ce n'est pas tant l'originalité du roman ni l'intérêt des illustrations mais bel et bien la mention qui orne cette couverture conservée qui attise notre attention. Eh oui, le premier fascicule était gratuit ! Gageons que le talent de l'auteur conjugué à l'habileté commerciale de l'éditeur surent séduire nombres de lecteurs !
Signalons que ce lecteur s'embarquait pour une lecture de longue durée puisque ce roman est contenu dans deux forts in-8° de plus de 2000 pages en tout.
La première brochure gratuite ou à prix réduit, rien de tel pour appâter...
Progressivement, cette méthode de vente du livre va se marginaliser, le livre populaire va réduire la voilure, se transformer en livre de poche et ne plus raconter la même histoire, plus aux même personnes.
On a dit que « l'audiovisuel » tuerait le livre. C'est faux.
Il a tué le livre populaire.
Mais, curieusement, sa pratique commerciale va renaître sous les oripeaux de son criminel, à votre kiosque, toutes les semaines.
Billet paru en novembre 2008 sur le blog Feuilles d'automne.
jeudi 18 juin 2015
mercredi 17 juin 2015
Une circulaire de Courteline
CABINET DE GEORGES COURTELINE
CENTRALISATION DES INTERVIEWS Monsieur et cher confrère,
En réponse à votre lettre du...
par laquelle vous voulez bien me demander mon avis à propos de.......... j'ai l'honneur de vous informer que je m'en fous complètement. Dans l'espoir que la présente vous trouvera de même, je vous prie d'agréer, Monsieur et cher confrère, l'assurance des mes sentiments les plus dévoués.
Pour M. Georges COURTELINE Le Centralisateur général |
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