Au prêt-à-porter du convenu, il est de bon ton de nous
refiler le proverbe récipiendaire de
la sagesse universelle, le genre de citation qu’on te défend de remettre en
question sous peine de passer pour un malpropre, genre la braguette ouverte au
repas de la mariée. Il y en a un que je biche particulièrement, c’est : « Quand
un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Quand tu vois la
légion de connards, d’abrutis sentencieux, de « braves gars » aux
opinions dégueulasses, d’indigents de la pensée qui peuplent l’univers proche,
tu te dis qu’à ce compte-là c’est seulement la collection complète de Oui-oui
qui risque l’autodafé.
Et que l’on ne vienne pas m’expliquer que ce proverbe
illustre l’oralité de la transmission du savoir. La sottise et l’à-peu-près
empruntent les même voies (et les mêmes voix aussi). Pour un Homère du terroir tu
as des centaines de salopards qui ont remplacé l’intelligence, la culture par la « dignité »
et la « morale » tout en continuant leurs petites cochoncetés.
D’ailleurs que penser de ceux qui approuvent ces pompeuses
sentences ?